Les prix des produits alimentaires restent volatiles sur le marché. La population urbaine fait face à une flambée des prix des produits de première nécessité. L’économie Burundaise dépend essentiellement de l’agriculture. En fonction des saisons, il s’observe une variation constante des prix. Normalement, durant la période de récolte, il y a abondance des produits alimentaires. Ce qui fait que les prix chutent pendant de deux ou trois mois. Cette période est souvent suivie par une période de soudure durant laquelle les stocks sont quasi épuisés a l’issue de laquelle les prix d’où des produits alimentaires s’envolent.
Benjamin Kuriyo, Directeur de publication
La vulnérabilité du secteur agricole et l’incapacité des producteurs à conserver les récoltes affectent d’une façon ou d’une autre le marché des produits alimentaires. Malgré l’initiative du gouvernement de réguler le prix au producteur, les prix restent très élevés. Les légumes (oignons), l’huile raffinée et l’huile de palme affichent des cours très élevés. Pour certains produits, la saison sèche n’est pas propice à la production. La pandémie de Covid-19 y est pour quelque chose. Les restrictions de mouvement en vigueur dans certains pays influent sur la fixation des prix d’achat des produits importés. Un bidon de 5 l d’huile dit Golden qui, jadis, coûtait 19 500 FBu coûte actuellement 38 000 FBu.
D’après les estimations de la Banque Africaine de Développement (BAD) la baisse de la production agricole combinée à la hausse des prix des produits importés entraîne une forte augmentation des prix des produits alimentaires. L’inflation a augmenté de 8,5 % en 2020 pour atteindre 7,6 % comparée à une déflation de l’ordre de 0,7% en 2019. L’inflation tomberait à 5,4 % en 2021 et à 3,2 % en 2022, contre 7,6 % en 2020.
L’Indice des Prix à la Consommation établie par l’Institut des Statistiques et Etudes Economiques du Burundi (ISTEEBU) montre que l’inflation annuelle globale s’élève à 7,1 % contre 7,0% au mois de mai 2021. D’après la même source, l’indice des prix à la consommation est en hausse de 9,1% pour le mois de juin 2021 contre une hausse de 5,1% pour le mois de mai 2021. Cette l’inflation annuelle de 7,1% est due principalement aux prix des produits alimentaires qui enregistrent une hausse de 10,9%.
En 2017, certaines régions du pays ont traversé une période de disette sans précèdent suite aux aléas climatiques et aux chenilles légionnaires qui ont ravagé les cultures. Cette situation a obligé le gouvernement à exonérer les produits alimentaires importés des droits de douane, de la taxe sur la valeur ajoutée et de la redevance administrative pendant trois mois. Une mesure qui a été prise pour pallier à la flambée des prix des denrées alimentaires qui étaient devenus exorbitants.
La hausse généralisée des prix conduit à l’inflation. L’année 2017 a connu une forte augmentation des prix des denrées alimentaires. Ce qui a porté l’inflation à 16,1% selon les données de la Banque centrale. A cette époque, le prix du riz produit localement a dépassé 2000 FBu le kilo.