Fonctionnaire à 19 ans depuis 1964, Stany Nkunzimana, agro-éleveur de Mutimbuzi commence à planifier son avenir à 26 ans. Neuf ans après, il écrit une lettre de démission pour embrasser l’agro-élevage. Son activité est rentable malgré quelques défis
Stany Nkunzimana dans son étable
Mutimbuzi, une des communes de la province Bujumbura rural est situé à environ 12 km de la capitale est essentiellement agricole. Stany Nkunzimana, retraité de son état y pratique l’agro-business avec plus ou moins de succès. Avec un champ de 14 ha de manguiers, il explique que la récolte varie entre 10 et 15 tonnes par an. Bien qu’il exporte ces fruits à l’étranger, sa soif n’est pas étanchée. Selon lui, seulement 30% de sa récolte est exporté, les 70% restantes étant écoulées sur le marché local. Cependant, avec la suspension des échanges commerciaux avec le Rwanda, ces fruits se vendent à un prix dérisoire au Burundi, se lamente-t₋il. Toutefois, il se désole que cette année la production ne sera pas bonne puisque les champs ont été victimes de vents violents faisant tomber fleurs et fruits. Un autre problème évoqué par M. Nkunzimana est que, comme les manguiers fleurissent pendant la saison sèche et que celle-ci s’est prolongée cette année, beaucoup de fleurs ont péri. Ce qui va se répercuter sur la production.
S’agissant de la mise en place d’une unité de transformation des manguiers pour la commercialisation des jus, M. Nkunzimana explique que son entreprise n’est pas en mesure de produire 10 tonnes par semaine comme exigée par son éventuel partenaire pour de tels projets. Le jus en question étant un mélange de mangues, d’ananas et petites bananes, il fait savoir qu’il est en train de chercher d’autres agriculteurs pour travailler en synergie.
Disproportion prix-produit
Jadis, les aliments du bétail revenaient moins chers. Selon Nkunzimana, alors qu’au cours des années 1980-1990, 1 kg de grains de maïs
M. Nkunzimana se pose la question de savoir à combien reviendrait un litre de lait qui se vend 1000 FBu le litre si l’éleveur fixait le prix par rapport aux moyens engagés dans l’alimentation journalière de son bétail. Selon lui, il tiendrait compte des dépenses engagées dans l’alimentation de son cheptel.