Les femmes représentent la couche de la population la plus affectée par l’inaccessibilité de l’énergie. C’est à elles que revient souvent dans beaucoup de sociétés le rôle de s’occuper des enfants, de cuisiner et de collecter le bois de chauffage. Mais la fabrication des foyers améliorés vient faire la révolution dans le site Buhomba
Clotilde Nzokirantevye explique que le foyer amélioré consomme beaucoup moins que le foyer traditionnel
La prospérité énergétique concerne les femmes. Chaque jour, dans le monde entier, les femmes n’ont pas accès à l’énergie moderne. Elles investissent plus de 40 % du revenu familial dans des lampes à kérosène inefficaces et dangereuses et dans des bougies pour s’éclairer. Elles parcourent de grandes distances pour ramasser le bois de chauffage. Elles accouchent dans l’obscurité, font la cuisine dans des pièces enfumées et sortent la nuit pour aller aux latrines sans un éclairage adéquat. L’éducation des filles est compromise par le manque d’éclairage. Assurer que les femmes et les filles ont accès à l’énergie est non seulement une question de droits des femmes, mais aussi une question de droits fondamentaux de l’homme.
Une initiative à saluer
Le site de Buhomba de la zone Maramvya, commune Mutimbuzi abrite à la fois des rapatriés, des déplacés et une petite communauté de Batwa. Avec l’appui de World Vision sur financement du PNUD, trois femmes de l’association « Twitezimbere » ont été formées à la fabrication des foyers améliorés. Alors que chaque ménage dépensait 600 à 1000 FBu en charbon de bois pour la cuisine par jour, elles ne dépensent désormais que 200 à 250 FBu ou même moins car ces foyers améliorés consomment beaucoup moins que les foyers traditionnels. A moins de trois mois, ces trois femmes ont transmis les connaissances acquises à d’autres femmes membres de cette association. Désormais, chaque ménage est doté d’un foyer amélioré. L’argent qu’elles investissaient dans l’achat du bois de chauffage alimente la caisse d’entraide de l’association.
Promotion de la cohésion sociale
Gaston Singora, chef du site de Buhomba affirme que non seulement, ce projet avait un avantage dans la protection de l’environnement, mais aussi à faciliter la cohésion sociale dans le site. Clotilde Nzokirantevye, une des femmes qui ont bénéficié de la formation dit qu’avant qu’on te fabrique un foyer amélioré, tu devrais être membre l’association. D’où les femmes du site de Buhomba se sont retrouvées dans cette association sans exception aucune.
L’association « Twitezimbere » du site Buhomba fait parties des 11 associations qui ont bénéficié de lampes solaires dans le cadre de l’initiative du PNUD « Autonomisation des femmes à travers l’accès à l’énergie » grâce à leur bravoure et à leur engagement. Aussi ces femmes comptent-elles mettre en pratique les connaissances acquises dans d’autres localités environnantes et ainsi assurer leur gagne-pain quotidien.
L’adaptation au changement climatique va exiger de nouveaux apprentissages. Dans un pays où les forêts sont menacées par l’utilisation excessive du bois de chauffage, les actions de ces femmes peuvent paraître minimes. Cependant, c’est un espoir que la femme burundaise est capable d’apporter solution aux effets du changement climatique, de participer activement au développement local et de créer des richesses au sein de leurs communautés.