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Fruiticulture, un trésor à promouvoir

La gestion et la conservation des fruits est souvent problématique au Burundi, surtout pendant la période de leur abondance. Cela fait qu’il y ait des pertes énormes tant pour les producteurs que pour les vendeurs et donc pour toute l’économie nationale. Pour pallier à ce défi de taille, les industriels du secteur agro-alimentaire au Burundi multiplient les innovations malgré pas mal de défis qui hantent ce secteur. Barka Entreprises œuvre dans la transformation des fruits séchés

Les fruits séchés du Burundi sont appréciés même à l’étranger.

Les industriels œuvrant dans le secteur agro-alimentaire se battent contre vents et marées pour réussir la gestion et la valorisation des fruits Burundais. Barka entreprises s’est lancé depuis 2018 dans une autre forme de valorisation des fruits Burundais. Cette entreprise basée à Muyinga œuvre dans la transformation des fruits séchés. Selon sa Directrice Générale, Mme Gloriose Muhorakeye, cette entreprise a été crée dans le souci de valoriser les fruits burundais vu que leur conservation est souvent problématique, surtout pendant la période où ils sont en abondance. « Le Burundi perd énormément quand on exporte des fruits non transformés, car ils sont exportés à bas prix et sont ensuite transformés pour revenir au Burundi à un prix exorbitant. Si on parvenait à les exporter étant déjà transformés, cela leur donnerait de la valeur », fait-elle savoir. Cela permet également de garantir un marché d’écoulement aux producteurs et aux vendeuses de fruits.

Cette transformation concerne pour le moment les fruits comme les mangues, ifenesi, les ananas et les petites bananes. Après qu’ils soient bien lavés, épluchés, on procède à leur séchage. Dans un premier temps, ils étaient séchés au soleil mais, par contrainte météorologiques, ils ont dû acheter une petite machine pour sécher ces fruits.  Aucun autre produit n’est ajouté que ce soit le sucre ou un autre produit chimique. Cela leur attribue un caractère purement naturel et leur permet de durer au moins une année sans toutefois perdre les vitamines comme le précise Mme Muhorakeye. « Dans certains pays, ils sont obligés d’y ajouter le sucre mais, à contrario, cela ne vaut pas la peine pour les fruits burundais, car ils sont de nature juteux », fait-elle savoir. 

Les fruits burundais sont appréciés de par le monde

A deux reprises, Mme Muhorakeye a participé à des foires à l’extérieur du pays. Premièrement dans la ville de Durban en Afrique du Sud où les fruits séchés en provenance du Burundi ont été beaucoup appréciés. Au mois de septembre dernier, elle a également participé à une conférence qui s’est tenue à Kampala en Ouganda. Là également, elle a saisi cette opportunité pour vendre ses produits. « A ma grande surprise, les fruits séchés que j’avais apportés ont connu beaucoup de succès comparativement à ceux transformés dans d’autres pays », témoigne-t-elle. Elle fait également savoir que les procédures de certification de ses produits sont à bon port.

Son client qui écoule les fruits séchés produits par Barka Entreprises au quartier asiatique nous a fait savoir que ces fruits séchés made in Burundi sont beaucoup appréciés, surtout par les personnes d’un âge avancé pour leur apport nutritif. « Auparavant, nous ne vendions que des fruits en provenance de l’étranger. Voir qu’une femme Burundaise peut se lancer dans ce domaine et exceller, c’est vraiment une initiative à encourager », se rejouit-il.

Les défis ne manquent pas

Le problème principal est que certains fruits sont saisonniers et que pendant la période où ils ne sont pas abondants sur le marché, cette entreprise en pâtit. Car le peu de fruits séchés qui sont disponibles sur le marché se vendent à prix d’or. Le manque criant de machines fait que cette entreprise a engagé seulement 5 personnes. Cela au moment où l’embauche de plusieurs jeunes constitue l’objectif principal de cette entreprise. Elle ne dispose que d’une seule machine et les autres activités s’effectuent manuellement. Cela affecte la production de cette entreprise et fait qu’elle n’arrive pas à satisfaire sa demande. Elle produit actuellement autour de 15kg de fruits séchés par mois. Sachant qu’un paquet de 100 grammes de fruit séché s’achète à 4000 FBu. 

De même, cette entreprise souffre beaucoup des coupures répétitives et de la cherté du courant électrique. Comme l’explique Mme Muhorakeye, les coupures intempestives du courant électrique fait que les fruits en cours de transformation pourrissent, car cette entreprise ne dispose pas de groupe électrogène pouvant servir d’alternative en cas de coupure électrique. Quand le courant électrique est disponible, le tarif est insoutenables. Elle demande au gouvernement de soutenir tant financièrement que matériellement ce genre d’initiatives.

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