Désormais, le Fonds National d’Investissement Communal (FONIC) ne joue pas son rôle de transférer les subventions de 500 millions de FBu aux communes. Certains administratifs l’ont accusé d’être en retard dans l’accomplissement de sa mission. Ce qui a engendré des conséquences néfastes pour les bénéficiaires. Cette mission est confiée au ministère ayant les finances dans ses attributions. On se demande quel est le cahier de charge du personnel du FONIC actuellement pour être rémunéré. Pour inverser la tendance, on compte fusionner le FONIC et le Fonds de Microcrédit Rural (FMCR). La plupart des gens se demandent si cette fusion va générer une valeur ajoutée
Depuis 2015, le gouvernement du Burundi, à travers le Fonds National d’Investissement Communal (FONIC), finance les communes. Chaque année, chaque commune reçoit une subvention de 500 millions de FBu pour l’autopromotion des collectivités locales. On se réfère à l’article 29 de la loi des finances, exercice 2018 qui stipule que l’Etat octroie une subvention de 500 millions de FBu à chaque commune. Le décaissement de ces fonds se fait progressivement en fonction de la capacité d’absorption de chaque commune. Les fonds décaissés sont transférés directement sur les comptes des communes. Une ordonnance du ministère ayant les finances dans ses attributions détermine les modalités de ce transfert. Autrefois, ces fonds étaient orientés dans les projets de développement, selon les besoins communaux. Depuis l’année 2018, ils étaient orientés suivant une ligne directrice. Cette dernière affecte 20% des subventions à la construction des infrastructures sociales et 80% à la création des activités génératrices de revenus (AGR).
Le Fonds National d’Investissement Communal (FONIC) ne joue pas son rôle de transférer les subventions de 500 millions de FBu aux communes.
Le FONIC strict dans le déblocage des fonds
Dans une réunion technique d’évaluation des activités pour l’année 2017 et des perspectives pour l’année 2018 tenue le 30 janvier 2018 par le FONIC, le chef de service formation et renforcement des capacités au sein du FONIC a fait savoir qu’une attention particulière est portée sur les projets générateurs de revenus. Cependant, on a indiqué que les AGR sont exigeantes en termes de suivi. Pour y arriver, le FONIC comptait collaborer avec les acteurs qui opèrent au niveau des communes, mais aussi avec d’autres partenaires au niveau national, notamment les universités. Il fait référence au document élaboré par l’Université du Burundi en collaboration avec le FONIC intitulé « Guide économique du développement communal ». Pour le suivi-évaluation des projets à réaliser au niveau des communes, on a fait remarquer que lorsqu’il s’agit des projets qui rentrent dans le domaine agro-pastoral, le FONIC va collaborer avec les structures d’encadrement agricole qui opèrent dans la commune, notamment la Direction Provinciale de l’Agriculture et de l’Elevage (DPAE). Lorsqu’il s’agit des projets générateurs de revenus, mais qui ne rentrent pas dans le domaine agricole, le FONIC pourra passer par d’autres acteurs qui interviennent dans le domaine. Le partenariat était beaucoup plus pertinent pour garantir l’atteinte des objectifs, c’est-à-dire l’augmentation des revenus au niveau des ménages avec l’appui du gouvernement et d’autres acteurs. De plus, dans l’objectif de rentabiliser les activités initiées par les bénéficiaires, le FONIC ou la commune exigeait aux bénéficiaires une participation financière afin de limiter le nombre d’aventuriers.
Les activités n’ont pas bien tourné malgré les efforts fournis
Cependant, malgré toutes les mesures et les stratégies prises pour aboutir au résultat escompté, les activités n’ont pas bien tourné comme on le souhaitait. Il été constaté que les bénéficiaires initient des AGR par simple motivation d’existence des subventions, fait savoir M. Ferdinand Dieudonné Hakizimana, un expert qui a fait une présentation sur l’accompagnement des AGR par les communes. Ils ne veulent que bouffer les subventions. Certains bénéficiaires ont même revendu les subventions en nature. Selon lui, la participation à elle seule ne suffit pas. Un mécanisme de suivi s’avère nécessaire pour gagner le pari, martèle-t-il.
Le FONIC accusé d’être à l’origine des échecs enregistrés au niveau des communes
Certains administratifs se sont inquiétés quant au déblocage des budgets. Ils accusent FONIC de débloquer les subventions de façon tardive. A titre d’exemple, la subvention pouvait être débloquée pendant la saison sèche alors que le projet qui a été conçu colle avec la saison des pluies. Selon ces administratifs, la conséquence est que le projet est voué à l’échec. Les administratifs déplorent aussi le fait que les communes ne disposent pas de techniciens ou d’experts outillés en matière entrepreneuriale. Suite a ces lamentations, le gouvernement a décidé de changer de stratégie pour financer les projets des communes. Jusqu’actuellement, le FONIC ne joue pas son rôle de transférer les subventions de 500 millions de FBu aux communes. Cette mission est désormais confiée au ministère ayant les finances dans ses attributions. La mission de FONIC n’est pas jusqu’aujourd’hui connu. La plupart des gens se demandent quel est le cahier des charges du personnel du FONIC pour percevoir leur salaire. Autrefois, ses missions étaient de canaliser les financements intérieurs et extérieurs destinés au développement et à la promotion des collectivités locales, de transférer aux collectivités locales les ressources additionnelles nécessaires à l’exercice de leurs compétences et de renforcer les capacités des collectivités locales.
Vers la fusion du FONIC avec le FMCR
Pour inverser la tendance, on compte fusionner le FONIC et le Fonds de Microcrédit Rural (FMCR) qui est une des institutions créées dans le cadre de la politique nationale de décentralisation au Burundi en vue de renforcer les capacités des acteurs locaux. Sa mission est d’améliorer la vie des communautés à la base grâce à son soutien à l’accès facile aux microcrédits pour les citoyens souhaitant entreprendre.Le FMCR octroie aux institutions de microfinances des fonds de garantie en vue de faciliter la réalisation des projets par leurs promoteurs. Par exemple, en juin 2013, 2134 microprojets sur 3.000 prévus (répartis dans les 129 Communes du Burundi) ont pu bénéficier de leur financement.
Notons que la plupart des gens se demandent si cette fusion va générer une valeur ajoutée. A ce sujet, les responsables font remarquer qu’il faut attendre la mise en œuvre de la fusion de ces deux institutions pour voir si cela va permettre le développement des collectivités locales ou pas.