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La gestion des bus de l’OTRACO inquiète plus d’un

Récemment, un cadre de l’OTRACO a annoncé que cette entreprise passe 10 ans sans avoir acheté de nouveaux véhicules. Les bus dont elle dispose sont vieux et leurs pièces de rechange sont chères alors qu’elle n’est pas autorisée à les importer. Malgré tout, elle réalise un travail indispensable dans le transport en commun au Burundi et au bon prix par rapport aux autres agences de transport. Malheureusement, la gestion des bus encore fonctionnels reste déplorable    

C’est dimanche à 8 h. Nous sommes près du chef-lieu de la commune Gishubi en province Gitega. Ce matin-là, un gros bus de l’Office de Transport en Commun (OTRACO) est sur place. Il est en passe de descendre dans la capitale économique Bujumbura. Une foule se rue vers ce véhicule de 60 sièges, les femmes comme les hommes et même les enfants. La majorité d’entre eux sont munis de sacs dont le poids est estimé entre 15 kg et 50 kg voire plus. Le contenu de ces sacs n’est un secret pour personne. Ce sont notamment des pommes de terre, des haricots, des avocats, des maïs, des patates douces, etc.

Tout un chacun lutte pour que son sac ait de la place dans ce véhicule. Les gérants de ce bus négocient avec les propriétaires des bagages quant au prix du transport. Une fois convenus, les frais sont payés directement et ne sont pas mentionnés nulle part : pas même le moindre reçu ou un accusé de réception. Un reçu est uniquement donné pour les frais de transport d’une personne. Dans quelques minutes, la soute du bus sera saturée de charbon de bois et de denrées alimentaires. C’est le tour de la partie réservée aux passagers.

Certains bus de l’OTRACO chargent trop de bagages. Ce qui ne garantit pas la sécurité et le confort des passagers.

Tous les bagages ou les sacs des vivres sont acheminés vers la rangée principale et dans les surfaces séparant un siège à un autre. Ils sont superposés les uns aux autres. En conséquence, toute personnes qui entre pour prendre place doit les piétiner. Même étant assis, chaque passager est obligé de mettre ses pieds sur un sac d’avocats ou d’autres vivres.

Le confort des passagers n’est pas prioritaire

Les bus sont conçus de façon que les passagers s’asseyent confortablement, mais ce n’est pas le cas. Quand les sacs sont entreposés entre les sièges, les passagers ne peuvent pas garder ce confort. Au fil du temps, ils se fatiguent au niveau des jambes et du dos. Malheureusement, les gérants du bus n’arrêtent pas de le surcharger. On dirait que de tels véhicules n’ont pas une capacité limite de chargement. Pire, on se demande pourquoi ils mélangent les passagers avec les bagages au moment où certains bagages crasseux peuvent souiller les habits des passagers.

Vers 9h 30, le bus prend la route pour effectuer un trajet qui dure environ 5 heures. Heureusement, aucun incident ne s’est produit malgré son mauvais chargement. Ce qui est déplorable c’est que le véhicule a franchi plusieurs barrières de la police nationale sans qu’aucun policier ne demande au transporteur les raisons de ce chargement de trop. «Malheureusement, la police de roulage ne réagit pas quand elle remarque de telles insanités. C’est inacceptable de transporter des personnes dans de telles conditions», se lamente un des passagers déçus par ce traitement jugé inapproprié.

Les vivres n’arrivent toujours pas à destination en bon état

Arrivé dans la ville de Bujumbura vers 15 h, le bus a fait des escales dans quelques endroits comme Musaga, centre-ville, Buyenzi (Permanence), etc. afin que les passagers fassent descendre leurs cargaisons. Le constat est que la plupart des denrées transportées avec les passagers sont endommagées parce qu’elles sont piétinées au cours du voyage. Après tout, c’est le client qui perd son colis malgré les frais payés pour son transport.

Joint par téléphone, Vincent Nkunzimana, cadre d’appui à la cellule Suivi Evaluation au sein de l’OTRACO précise que les bagages ne se mélangent jamais avec les passagers (excepté de petites sacoches portées à la main). Leur place se trouve au niveau de la soute. Encore plus, les frais de bagages doivent être mentionnés sur le reçu. Sinon, ce n’est autre chose qu’une tricherie. Il demande à la population d’informer les autorités de l’OTRACO chaque fois qu’elle constate des anomalies dans ses bus.

Les bus de l’OTRACO sont appréciés par la population, car ils sont relativement abordables. A titre d’illustration, les frais de transport entre Gishubi et Bujumbura sont fixés à 8000 FBu alors que pour les privés, le client doit payer entre 10 000 FBu et 15 000 FBu.

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