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Gestion des coopératives : L’implication des jeunes, plus que nécessaire

Au Burundi, les jeunes constituent une importante composante de la population. Malgré cela, ils sont confrontés à pas mal de défis dont le chômage récurrent et l’extrême pauvreté. Ils se plaignent aussi d’une faible représentativité dans les instances de prise de décisions. Qu’en est-il dans les sociétés coopératives ?

Depuis sa création (en 2019), l’Agence Nationale de promotion et de régulation des sociétés Coopératives (ANACOOP), une structure chargée notamment du contrôle et du suivi de ces organisations, a enregistré environ 6 000 coopératives. A titre d’illustration, la période de mars-juin 2020 a totalisé un enregistrement de 325 sociétés coopératives avec des parts sociales s’élevant à 2 milliards FBu ainsi que des emplois prévisionnels estimés à 1 112.

Mais, jusqu’aujourd’hui, les coopératives pour jeunes sont inférieures à celles dites mixtes. Cette agence n’enregistre en tout que 346 coopératives pour jeunes. Malgré tout, les jeunes sont assez représentés. Cela a été dit par Oscar Barankariza, directeur général de l’ANACOOP. « L’Etat a pris beaucoup de mesures pour promouvoir les jeunes. Pour ce faire, nous avons des coopératives inclusives sur toutes les collines du Burundi. Pourtant, dans les organes de prise de décision, les jeunes sont représentés que ce soient dans les associations coopératives regroupant les jeunes et celles mixtes », précise M. Barankariza.

La place des jeunes dans la gouvernance des coopératives

Les jeunes constituent plus de 60% de la population burundaise. Leur participation dans les organes de prise de décisions est primordiale, y compris dans les coopératives.

L’inclusion des jeunes dans les organes dirigeants des coopératives à tous les échelons évolue en crescendo, surtout dans les sociétés coopératives pour jeunes. A titre d’exemple, la direction de la Coopérative des Femmes Visionnaires de Gahombo pour le Développement (COFEVIGD) est majoritairement jeune. « Notre coopérative est composée de 25 membres et le comité exécutif comprend 5 personnes dont 3 jeunes », fait savoir Chantal Tuyisenge, présidente de la COFEVIGD. De même, pour la coopérative Twisubireko implantée dans la commune Rango qui a 40 membres. « Notre comité exécutif est composé de 5 personnes et sont tous des jeunes », précise Epipode Kamana, président de coopérative Twisubireko.

Par contre, les coopératives majoritairement composées de personnes adultes réservent aux jeunes une place limitée dans leurs directions. « Nous sommes une coopérative de 126 membres et nous focalisons nos activités sur l’agriculture et l’élevage. Notre comité exécutif est composé de 5 personnes qui sont tous des adultes », fait savoir Polycarpe Ndabitunzentyo, président de la coopérative Sangwe de la colline Rwintamba en commune Gishubi. Il ajoute que la faible participation des jeunes dans la gestion de leur coopérative s’explique par le fait que la jeunesse de la localité ne s’intéresse pas beaucoup plus aux activités agropastorales. Par ailleurs, la majorité des jeunes qui ne sont pas sur le banc de l’école migrent vers des villes, notamment à Bujumbura à la recherche de l’emploi.

Comment changer la donne ?

« D’une part, la non implication des jeunes dans les programmes d’une coopérative donnée dépend de la vision de cette dernière. Malgré cela, les jeunes doivent être considérés comme un potentiel du pays à court et à long terme. Les instances dirigeantes des coopératives devraient être inclusives. Et les jeunes doivent être sensibilisés sur la nécessité d’être responsables où qu’ils soient », précise Eric Ndayikengurutse, coordinateur national du Réseau des organisations des Jeunes en Action pour la paix, la réconciliation et le développement (REJA).

Même si les jeunes représentent plus de 60% de la population burundaise, la problématique de leur participation dans les processus de prise de décision a toujours été au centre des discussions. Ils sont non seulement censés être des bénéficiaires des politiques du gouvernement, mais aussi des partenaires impliqués directement dans la prise de décision qui les concernent. Ce n’est pas que dans les grandes institutions que la voix de la jeunesse a besoin d’une place, mais, même à la base y compris les coopératives, le rôle des jeunes doit être considérable, car leur participation dans toutes les instances de prise de décision est primordiale.

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