Le Burundi ne dispose toujours pas d’un système national de gestion des véhicules hors d’usage malgré les différentes initiatives du gouvernement dans ce secteur. 3 ans après la mise en place d’une commission mixte chargée de collecter les véhicules hors d’usage en vue de les revendre, le travail de cette commission reste invisible. De toutes les façons, ces épaves éparpillées un peu partout constituent non seulement un danger environnemental, mais aussi une grosse perte pour le pays
Le problème lié à la gestion des véhicules hors d’usage au Burundi reste sans solution. Ils sont nombreux dans les cours des institutions publiques ou privées, dans certaines rues, à Bujumbura comme à l’intérieur du pays. Certains d’entre eux sont visiblement restés cloués dans ces places depuis plusieurs jours. Faute d’un système national d’évacuation et de recyclage, dans certaines institutions, ces véhicules hors d’usage sont gardés jalousement comme un patrimoine de l’entreprise et se lèguent d’un leader à un autre. Personne ne connait leur finalité.
Ces épaves sont souvent constituées de voitures déclassées et d’autres voitures dont les propriétaires n’ont pas pu couvrir les frais de réparation. De toutes les façons, aussi longtemps que ces épaves restent éparpillées un peu partout, elles constituent une grosse perte pour l’économie nationale et causent beaucoup de dommages tant sanitaires qu’environnementaux à la population.
Aussi longtemps que ces épaves restent éparpillées un peu partout, elles constituent une grosse perte pour l’économie nationale et causent beaucoup de dommages tant sanitaires qu’environnementaux à la population.
Les épaves des véhicules publiques
Dans les cours de différents bureaux des institutions publiques, est garée au moins un véhicule hors d’usage. Selon une source anonyme, (un mécanicien qui est parfois appelé pour réparer les voitures publiques), il y a des fois où ces véhicules sont déclassés. « Ces voitures déclassées peuvent être recyclées, vendues et apporter un peu d’argent dans les caisses de l’Etat. Pourquoi n’y pense-t-on jamais ? », s’interroge-t-il. Il regrette néanmoins qu’il y a aussi des fois où ces voitures ont un petit problème mais, à cause des longs processus de déblocage de l’argent pour les faire réparer, elles se détériorent à petit feu. « Lorsqu’on voudra les réparer, ça risque d’être trop tard avec des prix exorbitants. C’est comme cela que la plupart de ces voitures restent clouées devant les bureaux pendant des années et des années », regrette-t-il.
Au chef-lieu de la province Bururi par exemple, devant les bureaux de la DPEAE Bururi se trouve une dizaine d’épaves. Ces voitures appartenaient au projet Bututsi. Certaines d’entre elles sont des anciens modèles, d’autres de nouveaux modèles. Certaines ont encore des pneus, d’autres n’en ont plus. Comme on peut le constater sur leurs numéros d’immatriculation. Certaines d’entre elles sont clouées là-bas depuis des années. Un cadre de l’administration locale nous a fait savoir qu’ils ont donné rapport au ministère ayant l’équipement dans ses attributions et que la gestion de ces épaves est actuellement dans les mains de l’OBR.
Quel sera le sort de ces épaves ?
Sous d’autres cieux, les véhicules hors d’usage sont acheminés vers une casse automobile. Celui-ci est un lieu où sont entreposés les véhicules hors d’usage afin d’être dépollués, démontés puis broyés. A Buyenzi, certains mécaniciens rencontrés à la 5ème avenue nous ont fait savoir qu’ils achètent des épaves de voitures et qu’ils les démontent. Les pièces réutilisables de ces véhicules sont revendues en tant que pièces détachées d’occasion et d’autres pièces en métal sont vendu aux entreprises métallurgiques. Faute de technologies modernes, ces collecteurs d’objets métalliques ne peuvent pas faire grand-chose.
Malgré pas mal d’initiatives, le Burundi ne dispose toujours pas d’un système national de destruction et de recyclage des véhicules hors d’usage. Au mois de janvier 2018, une commission mixte a été mise en place pour collecter les véhicules hors d’usage et cela en vue de les revendre. Ce système voulait que ces épaves soient entreposées à l’OTRACO. Il y avait une commission chargée de leur vente logée au sein du ministère ayant les finances dans ses attributions. Cela avait donné une lueur d’espoir. Malheureusement,3 ans après, les actions de cette commission restent invisibles sur le terrain. Au mois de novembre 2018, la mairie de Bujumbura a accordé un délai d’un mois aux habitants de la zone Buyenzi dans la capitale économique Bujumbura pour dégager les épaves des rues de cette zone. Malgré tout cela, ces épaves ne font que se multiplier dans les rues de ladite zone. Une casse automobile moderne serait d’une grande utilité au Burundi.