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La guerre russo-ukrainienne: L’économie mondiale en souffre

L’escalade du conflit en Ukraine aura des conséquences économiques « dévastatrices » au niveau mondial, a prévenu samedi le Fonds monétaire international (FMI). Si les deux protagonistes du conflit ne sont pas des puissances systémiquement déterminantes dans l’économie mondiale, ils jouent cependant un rôle de premier plan pour certains produits de base    

La guerre entre la Russie et l’Ukraine est un événement majeur, peut-être même l’incident international le plus dangereux depuis la crise des missiles de Cuba. Son impact est difficile à prévoir, d’autant plus qu’elle intervient à un moment où l’économie mondiale est encore aux prises avec la pandémie de covid-19 et en proie à des pressions inflationnistes, qui risquent de s’intensifier, surtout si le conflit se perdure.

Les implications de la guerre sur l’économie mondiale en général  et les pays africains en particulier sont inévitables. Si les exportateurs d’énergie pourront réaliser des gains importants, les importateurs d’énergie et de denrées alimentaires dont le Burundi en subiront les conséquences, accentuant ainsi leurs déséquilibres extérieurs et leurs préoccupations sur l’ampleur de la dette publique.

Le plus grand danger auquel l’Afrique est confrontée est la hausse probable des prix du pain, la Russie et l’Ukraine fournissant environ 30% du blé mondial.

Vers une crise mondiale du pain

L’Ukraine fournit 6% des exportations mondiales de céréales et 10% des exportations d’huiles végétales et de graines oléagineuses. Et les régions de Donetsk et de Louhansk, où les opérations militaires ont fait rage, représentent 8% de la production ukrainienne de blé et 9% des graines de tournesol.

Quant à la Russie, elle représente 5% des importations mondiales de céréales et 24% de celles du blé. Les exportations russes d’huile de tournesol sont également essentielles pour le marché mondial, car elles représentent 23% des importations mondiales de ce produit.

Le plus grand danger auquel l’Afrique est confrontée est la hausse probable des prix du pain, la Russie et l’Ukraine fournissant environ 30% du blé mondial. Un retour en arrière montre que le prix du pain a été un moteur de l’instabilité politique, et a déclenché le printemps arabe. Les pays du Maghreb, à savoir l’Égypte, la Tunisie, le Maroc, la Libye et l’Algérie, qui dépendent fortement du blé  pourraient être les plus touchés par le resserrement de l’offre et la hausse des prix.

Les cours de l’or noir dégringolent

Les prix de l’or noir continue de progresser.  Ils rejoignent les sommets qu’ils avaient atteints en 2014. Le cours du baril de pétrole se rapproche de la barre des 100 dollars. Les prix flambent parce que les acteurs du marché craignent ce conflit. La Russie est un poids lourd du pétrole au niveau mondial. Elle joue un rôle central sur les marchés de l’énergie. Ses exportations représentent respectivement environ 11% et 9% des importations mondiales de pétrole et de gaz.  Il est le  2ème exportateur et 3ème producteur mondial du pétrole et produit 11 millions  de barils par jour, selon l’Agence internationale de l’énergie (AIE), soit un peu plus de 12% de la production mondiale. Le Burundi a connu une hausse du prix du carburant à partir du 27 janvier 2022. Le ministre de l’Energie  a expliqué que cette mesure a été prise après la hausse des prix du carburant sur le marché international.  Une conséquence qui risque d’affecter encore une fois le prix du carburant à la pompe.

La Russie est également le premier fournisseur d’engrais au monde (avec 12,5% des importations mondiales d’engrais manufacturés) et un des premiers fournisseurs de métaux, notamment de palladium, de nickel et l’aluminium. Par ailleurs, le marché londonien des métaux (London Metal Exchange, LME) a suspendu la cotation du nickel dont le prix, qui avait déjà battu un record lundi le 07 mars en raison des craintes sur l’approvisionnement russe, a brièvement dépassé 100.000 dollars la tonne.

La diplomatie touchée

La majorité des pays occidentaux ont ouvertement montré leur soutien à l’Ukraine. Mais sur le continent africain, où de nombreux pays sont historiquement proches de la Russie, les soutiens à l’Ukraine sont rares. Mercredi, l’ONU a adopté une résolution qui exige que la Russie cesse de recourir à la force contre l’Ukraine. Plusieurs pays africains, dont le Burundi, se sont abstenus de voter cette résolution. Depuis que l’Afrique du Sud a refusé de condamner l’invasion russe en Ukraine, les chancelleries occidentales s’activent, plus ou moins publiquement, pour faire pression sur le gouvernement de Nelson Mandela.

Comme rappel, le Burundi et l’UE venaient de réchauffer leurs relations qui avaient été mise à mal depuis 2015. Pas évident que Bruxelles ait été content de la position de Gitega.

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