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Historique du football : Un jeu devenu mondial dans un ordre dispersé

L’histoire contemporaine du jeu le plus populaire du monde remonte à plus de 100 ans. Tout commence en Angleterre en 1863, lorsque les partisans du rugby et les adeptes du football décident de se séparer. Des Romains, des Chinois ou des Japonais ont essayé au fil du temps d’inventer leur propre jeu mais sans pour autant en imposer les règles conventionnelles. Burundi Eco retrace le grand parcours du football jusqu’aujourd’hui à travers le monde

Cet ancêtre du football contemporain, selon l’encyclopédie numérique Wikipédia, date de la dynastie des Han et a pour nom le Tsu’ Chu. Il consistait à envoyer une balle en cuir remplie de plumes et de poils dans un petit filet monté au sommet de longues tiges de bambou, via un orifice de 30 à 40 cm de largeur seulement. L’une des variantes de cet exercice ne permettait pas au participant de viser en toute quiétude puisqu’il devait utiliser ses pieds, sa poitrine, son dos et ses épaules tout en essayant de résister aux assauts de ses adversaires. L’usage des mains était interdit. 

Jules Rimet, initiateur de la première coupe du monde de 1930 qui portera son nom jusqu’ en 1970

Le mystérieux « Episkyros » grec, au sujet duquel peu de détails subsistent, était beaucoup plus animé, à l’instar du « Harpastum » romain. Ce dernier se pratiquait entre deux équipes à l’aide d’une petite balle, sur un terrain rectangulaire dont les limites et la ligne médiane étaient tracées au sol. Le but était d’amener la balle au-delà des limites du camp opposé. Alors que les joueurs se passaient la balle entre eux, la ruse était le maître mot. Ce jeu a été populaire pendant 7 ou 8 siècles. Toutefois, si les Romains l’ont effectivement importé de la Grande-Bretagne, l’utilisation des pieds était tellement limitée que son influence a sans doute été minime. 

Tous les rois écossais du 15ème siècle estiment nécessaire de critiquer, voire d’interdire le football. Un décret particulièrement célèbre, attribué à James Ier en 1424, dit ainsi : « Qu’aucun homme ne joue au fute-ball ». Pourtant, tous ces efforts s’avèrent vains. L’engouement que suscite ce jeu au sein de la population et la joie évidente que prend celle-ci à participer à cette foire d’empoigne sont tels que rien ne parvient à les étouffer.

En Angleterre, le jeu est toujours aussi brutal, mais il trouve à cette époque un partisan de choix qui le défend pour d’autres raisons. Ce fervent partisan n’est autre que Richard Mulcaster, le grand pédagogue des célèbres écoles londoniennes Merchant Taylors et St. Paul’s. Il fait remarquer que ce sport, qui manque certes de raffinement, a une véritable valeur éducative puisqu’il promeut la santé et la force. D’après lui, le jeu tirerait profit d’un nombre limité de participants et surtout d’un arbitrage plus strict.

Ce n’est qu’au début du 19ème siècle que le changement s’opère, lorsque le football universitaire devient une coutume, en particulier au sein des prestigieuses « public schools ». C’est un moment décisif. Dans cet environnement, il est enfin possible d’apporter des innovations. Les autorités éducatives comprennent à quel point ce sport encourage les qualités telles que la loyauté, l’altruisme, la coopération, la subordination et le respect de l’esprit d’équipe. Le football est alors inscrit au programme des écoles et la participation devient obligatoire. 

L’université de Cambridge, le point de départ des règles du football

C’est en 1863 que le développement du football atteint son apogée. A l’université de Cambridge, d’anciens étudiants de plusieurs établissements avaient déjà, dès 1848, tenté de trouver un dénominateur commun aux différentes variantes, l’initiative est prise d’uniformiser les lois du jeu. 

Cette action de Cambridge marque une première tentative d’uniformiser les lois du jeu. Toutefois, c’est le 26 octobre 1863 qu’a lieu la réunion décisive, lorsque 11 clubs et écoles de Londres envoient leurs représentants à la Freemason’s Tavern. Ceux-ci ont pour mission de clarifier la situation en unifiant les différents codes, de sorte que toutes les parties les acceptent. Cette rencontre marque la naissance de la Football Association. Quelque huit années après la fondation de la Football Association, 50 clubs en étaient déjà membres. La première compétition de football du monde, la FA Cup, est créée en 1872. Dès 1888, le premier championnat est en préparation. 

Des rencontres internationales ont lieu en Grande-Bretagne alors que l’on n’avait même quasiment jamais entendu parler de football en Europe. La première a lieu en 1872, entre l’Angleterre et l’Ecosse. Cet essor soudain du football organisé, associé à un nombre ahurissant de spectateurs, cause des problèmes auxquels d’autres pays ne devront faire face que beaucoup plus tard. 

L’un de ces problèmes est le professionnalisme. Les premiers signes annonciateurs de cette tendance remontent à 1879 lorsque Darwin, un petit club du Lancashire, parvient à deux reprises à décrocher le match nul en FA Cup face à l’équipe réputée invincible des Old Etonians. A la troisième tentative, la célèbre équipe d’amateurs londoniens réussit enfin à arracher la victoire. Deux joueurs de Darwin, les Ecossais John Love et Fergus Suter, sont considérés comme les premiers joueurs jamais rémunérés pour leurs talents de footballeurs. Cette pratique se répand comme une traînée de poudre et la FA Cup est contrainte de légaliser le professionnalisme dès 1885. Ce développement précède la création d’associations nationales en dehors de la Grande-Bretagne (à savoir aux Pays-Bas et au Danemark) de quatre ans. 

Naissance de la Fédération Internationale de Football Association (FIFA)

Lorsque la FIFA est fondée à Paris en mai 1904, elle compte sept membres fondateurs à savoir la France, la Belgique, le Danemark, les Pays-Bas, l’Espagne (représentée par le Madrid FC), la Suède et la Suisse. Le jour même, la Fédération allemande de football communique son intention d’adhérer. Dès la fin des années 30, la FIFA compte 51 membres. En 1950, après une pause forcée en raison de la Deuxième Guerre Mondiale, ce chiffre est passé à 73. Pendant le demi-siècle suivant, la popularité du football continue à attirer de nouveaux partisans, si bien que lors du Congrès de la FIFA de 2007, la FIFA totalise 208 membres. 

Une première Coupe du Monde de football ou la « Coupe Jules Rimet »

La Coupe du Monde de football de 1930 est la première édition de la Fédération Internationale de Football Association (FIFA). Elle se déroule en Uruguay du 13 au 30 juillet 1930 et voit la victoire de l’Uruguay en finale contre l’Argentine sur un score de quatre buts à deux.

Sous l’impulsion de son président, le Français Jules Rimet, la FIFA décide de l’organisation d’une Coupe du Monde le 28 mai 1928. Elle choisit l’Uruguay comme pays organisateur le 18 mai 1929 pour fêter le centenaire de l’indépendance du pays, mais aussi parce que le pays accepte de payer les frais de participation des équipes et de construire un nouveau stade, le « stade Centenario ». Toutes les équipes affiliées à la FIFA sont invitées à participer à la compétition, mais seulement onze d’entre elles acceptent l’invitation, sept du continent américain (Uruguay, Argentine, Brésil, Bolivie, Chili, Paraguay et  Pérou) et quatre du continent européen (France, Belgique, Yougoslavie et Roumanie). Peu d’équipes européennes acceptent d’y participer à cause de la durée du voyage en bateau qui est de deux semaines. 

Les deux premiers matchs de la Coupe du Monde, cette compétition se déroulant tous les quatre ans, se disputent simultanément et voient les victoires de la France sur le Mexique (4-1) et des Etats-Unis sur la Belgique (3-0). Le premier but de la compétition est marqué par le Français Lucien Laurent. Les deux grands favoris du tournoi, l’Uruguay et l’Argentine, se qualifient aisément pour la finale. Les Argentins mènent par deux buts à un à la mi-temps, mais les Uruguayens parviennent à renverser la tendance en seconde mi-temps en marquant trois buts, pour finalement s’imposer par quatre buts à deux devant près de 70 000 spectateurs. 

Le stade centenario qui accueillit les matchs de la première coupe du monde 1930 en Uruguay

Le football africain, des débuts tourmentés 

D’abord fortement encadrée par les autorités coloniales, la pratique du football devient peu à peu une tribune d’expression et d’opposition à la colonisation. La décolonisation va alors accélérer le développement du football africain tant au niveau sportif qu’au niveau de ses institutions. Le football en Afrique fut envisagé différemment selon les territoires et donc selon les colonisés. Si dans les colonies britanniques les autochtones ont rapidement pu accéder à la pratique de ce sport, il n’en fut pas de même dans l’Empire colonial français ; en effet, jusqu’aux années 1920, la pratique du football y était réservée aux seuls colons.

Les années 1920 voient tout de même la première équipe africaine participer à un grand tournoi international. L’Egypte participe aux Jeux Olympiques de 1924 et y obtient une remarquable 4ème place. Les années 1930 voient les premiers joueurs africains évoluer dans des stades européens. En France, le Marocain Larbi Benbarek est recruté par l’Olympique de Marseille en 1938 et intègre l’équipe de France cette même année. 

En novembre 1953, Abdelaziz Salem (président de la fédération égyptienne) et Abdel Halim Muhammad (président de la fédération soudanaise) participent au congrès de la FIFA à Paris pour constituer une fédération continentale. En octobre de l’année suivante, Abdelaziz Salem transmet à Kurt Gassmann (alors secrétaire général de la FIFA) le projet de statuts de la future fédération. Gassmann parvint à imposer que les colonies ne puissent pas adhérer en tant que membre associé. En 1956, à l’occasion d’un congrès à Lisbonne, une première assemblée générale (officieuse) réunit les délégués des fédérations égyptienne, éthiopienne, soudanaise et sud-africaine. L’année suivante, la Confédération Africaine de Football (CAF) est officiellement créée à Khartoum le 8 février 1957 par les fédérations précitées. En 1963, la CAF compte vingt-trois fédérations affiliées. 

La Coupe du Monde 1966 n’offrait qu’une seule place (partagée avec l’Océanie et l’Asie) au continent africain. A l’initiative du ghanéen Kwame Nkrumah, chantre du panafricanisme, les pays africains décident de boycotter les compétitions qualificatives pour l’obtention de cette unique place. L’Afrique se trouve ainsi indirectement « représentée », notamment grâce à la participation étincelante du mozambicain Eusébio da Silva Ferreira dit Eusébio évoluant dans la sélection portugaise). Dès 1970 l’Afrique dispose d’une place réservée en coupe du monde (obtenue par le Maroc). Il faudra attendre la Coupe du Monde de 1982 pour voir deux pays africains présents à la compétition (Tunisie et Algérie). 

À la Coupe du Monde de football de 2010, première édition à se dérouler sur le sol africain, six pays africains dont le pays hôte, participèrent au tournoi final. Le Ghana y a atteignit les quarts de finale. Cela constitua la meilleure performance du football africain en Coupe du Monde, égalant par là même  les performances du Cameroun en 1990 et du Sénégal en 2002. A deux reprises, un pays africain a remporté le tournoi olympique de football : le Nigéria en 1996 et le Cameroun en 2000. 

Le football burundais, un parcours des persévérants 

La fédération de Football du Burundi (FFB) a été fondée en 1948, fut affiliée à la FIFA depuis 1972 et est membre de la CAF depuis 2000. L’équipe nationale « Intamba Murugamba (Les Hirondelles) » a été créée en 1971 par la FFB. Traditionnellement, l’équipe nationale du Burundi porte fièrement les trois couleurs de son drapeau à savoir le rouge, le vert et le blanc. 

Le premier match des Hirondelles a eu lieu en 1974 contre la Somalie et se solda par une victoire de deux buts à zéro en faveur des Hirondelles. Après près de 20 ans, les Hirondelles auront livré 20 matchs et connaitront une fiche de 6V-2N-12D (Six victoires, deux matchs nuls et douze défaites). En 1993, le Burundi a une fiche de 1V-0N-5D (une victoire, zéro match nul et cinq défaites), mais il affrontait des gros morceaux du continent africains (Congo, Guinée, Algérie et Ghana). Par la suite, de 1996 à 1998, les Hirondelles enchaînent 5 victoires, notamment une contre le Sénégal (1-0). Il rate de peu à la qualification à la phase finale de la  Coupe d’Afrique des Nations (CAN) en 1998 contre la Guinée, perdant aux pénalty (4-5).

Le 23 mars 2019, à l’occasion des qualifications à la phase finale de la CAN 2019, le Burundi a joué un match décisif contre le Gabon. Il ne suffisait que d’un seul point au Burundi pour décrocher la qualification. Le match s’est soldé par un score nul (1-1), le but burundais ayant été marqué par l’attaquant Cédric Amissi. Ce match nul est synonyme de qualification pour le Burundi qui disputera sa première CAN en Égypte.

La FFB organise annuellement plusieurs compétitions dont les plus importantes sont la Primus Ligue ou la 1ère division (16 équipes) et la 2ème division (14 équipes). A la fin des compétitions, les trois dernières équipes de la Primus Ligue sont reléguées dans la 2ème division tandis que les trois premiers de la 2ème division passent dans la Primus Ligue. A côté de ce championnat, il y a la Coupe du Président qui réunit toutes les équipes du pays qui le veulent ainsi que le football féminin. 

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