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HRP 2019 : La situation humanitaire s’améliore

La situation humanitaire s’améliore. Cependant, l’insécurité alimentaire, les catastrophes naturelles, les mouvements de la population, les maladies…restent problématiques. Environ 1,77 millions de Burundais auront besoin d’une aide humanitaire, soit 50 % de moins qu’en décembre 2017. 710 000 personnes les plus vulnérables seront ciblées par le HRP  2019 avec 106 millions USD afin de continuer à améliorer la situation

Source : Plan de réponse humanitaire 2019

Le HRP signale que le contexte humanitaire s’est amélioré au cours de l’année 2018. Il attribue cela à une production agricole relativement satisfaisante, à l’absence d’épidémies sur une grande partie de l’année et aux meilleures conditions sécuritaires. Ce qui s’est concrétisé par une diminution de 50 % des personnes dans le besoin par rapport à l’année dernière. 

HRP 2019 ciblera 70 % de personnes en moins par rapport au plan de 2018. Son premier objectif stratégique consiste à fournir une assistance d’urgence aux populations les plus vulnérables afin de réduire les besoins aigus et de contribuer aux efforts de renforcement de la résilience. Le deuxième étant d’assurer la protection des personnes affectées tout au long du cycle de programmation humanitaire.

Les femmes et les enfants sont plus dans le besoin

Selon le HRP, les femmes représentent 53% des personnes dans le besoin et les enfants 56%. L’assistance sera prioritairement accessible aux personnes âgées et aux enfants, en particulier à ceux qui sont séparés de leurs familles, ceux qui sont déscolarisés et ceux qui ne disposent pas d’extrait d’acte de naissance et par conséquent ne peuvent pas accéder aux services de base, notamment à la santé et à l’éducation. 

Les secteurs prioriseront les ménages ayant plus de cinq enfants, ceux dirigés par une femme ou un enfant mineur ou encore dont un des membres est en situation d’handicap.

 Les partenaires viseront à assurer l’accès aux services de base aux enfants sans acte de naissance. D’autres qui nécessitent une attention particulière sont les femmes enceintes, les femmes allaitantes ainsi que les enfants malnutris ou à risque de malnutrition. Enfin, l’ensemble des acteurs contribuera à protéger les femmes et les enfants, face aux menaces de violences et d’abus. 

Les catastrophes naturelles, une menace

Les inondations ou les glissements de terrain pendant la saison des pluies constituent un grand danger pour le pays. Ces catastrophes entraînent la destruction des maisons et la perte des biens, laissant les personnes affectées, souvent vulnérables, dans une situation critique. Le HRP signale qu’en 2018, environ 25 000 personnes ont été touchées par les aléas climatiques, occasionnant la perte de leurs maisons et de leurs biens.

Egalement, deux tiers des rapatriés volontaires vivent dans des logements insalubres ou bien dans des logements temporaires ou semi permanents. En 2019, 298 700 personnes sont dans le besoin d’une aide humanitaire. Le secteur fournira une aide d’urgence sous forme d’abris et d’articles non alimentaires aux 235 400 personnes ciblées par le plan avec un budget de 27 millions 800 mille USD. 

Les ménages visés sont ceux de la région côtière du lac Tanganyika et ceux de la région frontalière avec la Tanzanie.

L’eau potable et l’accès aux systèmes d’assainissement toujours problématique 

Le pays est toujours confronté à des défis relatifs à l’accès à l’eau potable ainsi qu’aux systèmes d’assainissement et d’hygiène (vétustes ou inexistants), d’après le HRP. Près de 255 000 personnes parmi les victimes des catastrophes naturelles, les populations en déplacement et les communautés d’accueil seront en besoin d’assistance humanitaire en 2019 dans le cadre du secteur eau, hygiène et assainissement.

Plus de 103 000 personnes bénéficieront des interventions du secteur dans les provinces de Cankuzo, Kirundo, Makamba, Muyinga, Rumonge, Rutana et Ruyigi. Le budget nécessaire est de 1 million 55 mille USD.

Des lacunes dans le système éducatif

Le Plan informe que 171 000 enfants Burundais âgés de 6 à 16 ans ne seraient pas scolarisés. Près de 15 000 d’entre eux sont des enfants déplacés et 13 000 des enfants rapatriés. La vulnérabilité économique des ménages déplacés ayant un accès limité aux activités génératrices de revenus, et le manque d’intérêt ou de connaissances des parents rapatriés contribuent à l’abandon scolaire de leurs enfants. Le nombre insuffisant d’infrastructures scolaires, le manque de ressources et d’enseignants sont également des facteurs de déscolarisation…

Les provinces de Kirundo, Muyinga, Rumonge, Cankuzo, Makamba, Rutana, Makamba et Ruyigi comptent le plus grand nombre d’enfants touchés par les catastrophes naturelles et celui d’enfants non scolarisés. Cela parmi les populations déplacées ou rapatriées. Ce qui fait qu’en 2019, le secteur concentrera ses activités dans ces huit provinces.

Le HRP vise à accorder une aide à environ 111 000 enfants, dont 60 500 filles et 50 200 garçons, non scolarisés dans le système éducatif formel ou à leur offrir des cours de rattrapage. Cela pour un budget de 1 million 200 mille USD.

La malnutrition reste élevée

Les facteurs aggravants qui contribuent à fragiliser l’état nutritionnel des enfants sont entre autres : la pauvreté, la prévalence élevée de la malnutrition chronique et des maladies infectieuses, les pratiques alimentaires inappropriées, la faible diversification alimentaire, les naissances trop rapprochées, l’insécurité alimentaire des ménages, le faible niveau d’éducation des mères ainsi que les conditions d’assainissement et d’hygiène insuffisantes.

Le contexte humanitaire s’est amélioré au cours de l’année 2018 suite à une production agricole relativement satisfaisante

La vulnérabilité des enfants de moins de 5 ans face à la malnutrition aiguë reste élevée, selon HRP. Cela malgré une prévalence nationale de la malnutrition aiguë globale (MAG) de 4,5% (en dessous du taux acceptable de 5% défini par l’OMS), révélée par l’enquête SMART de mars 2018.

Avec un budget de 5 millions USD, sur les 183 000 enfants de moins de cinq ans et femmes enceintes ou allaitantes qui seront en besoin d’assistance dans le secteur de la nutrition en 2019, environ 125 000 seront ciblés. 11 provinces sur 18 sont concernées. Il s’agit des provinces Bubanza, Cankuzo, Karusi, Kirundo, Makamba, Muramvya, Muyinga, Mwaro, Ngozi, Rutana et Ruyigi. Elles bénéficieront d’une surveillance nutritionnelle, d’un accès équitable quant à la prise en charge nutritionnelle, d’interventions visant à prévenir la malnutrition aiguë et à promouvoir les pratiques familiales essentielles.

Risques de violations et abus

La vulnérabilité engendrée par les déplacements de population, les catastrophes naturelles et l’insécurité alimentaire expose les populations aux risques de violations et abus, y compris les Violences Basées sur le Genre (VBG) et les violences perpétrées contre les enfants. 

Presque 458 000 personnes pourraient être en besoin de protection en 2019 dont plus de la moitié ont moins de 18 ans, les enfants et les adolescents étant particulièrement exposés.

Les zones prioritaires d’intervention en 2019 sont les provinces les plus affectées par les déplacements internes et par le retour des rapatriés ainsi que les zones frontalières. Celles-ci sont Kirundo, Muyinga, Cankuzo, Ruyigi, Rutana, Makamba, Rumonge, Bujumbura mairie et rural, Bubanza, Cibitoke, Gitega, Ngozi et Kayanza.

Le secteur prévoit assister 311 000 personnes en besoin de protection, dont 60 % d’enfants et 20 % de femmes. Le budget nécessaire est de 18 millions 200 mille USD.

Faiblesse au niveau des structures sanitaires

Les faiblesses des structures sanitaires se remarquent au niveau de leurs capacités opérationnelles. Comme révélé dans les besoins humanitaires (HNO) 2019 et dans l’enquête de 2017 sur l’évaluation de la disponibilité et de la capacité opérationnelle des services de santé (SARA), l’indice global de la capacité des services opérationnels était de seulement 61%.

Le HRP fait remarquer que la même enquête réalisée par les autorités sanitaires révèle également des taux moyens de 52 % et 29 % correspondant respectivement à la capacité de diagnostic et de disponibilité des médicaments essentiels.

Le pays est également exposé à un risque élevé d’infection par le virus Ebola. Celui-ci s’est manifesté l’an dernier en République Démocratique du Congo (RDC).

Sur les 316 000 personnes dans le besoin, 155 000 bénéficieront d’une assistance humanitaire en 2019 à hauteur de 4 millions 400 mille USD.  Les efforts seront concentrés dans 10 des 18 provinces du pays en besoins sanitaires les plus critiques. Ces provinces sont Bubanza, Bujumbura mairie, Bujumbura rural, Cankuzo, Kirundo, Makamba, Muyinga, Rumonge, Rutana et Ruyigi.

L’insécurité alimentaire reste une réalité

« Fin 2018, le nombre de personnes en insécurité alimentaire aiguë s’élevait à 1,7 million », stipule le HRP. Cette diminution de 30 % par rapport à 2017 est attribuée aux conditions pluviométriques plus favorables ainsi qu’aux interventions des acteurs gouvernementaux et des partenaires humanitaires du secteur. 

Toutefois, 15 % de la population burundaise éprouve toujours des difficultés à couvrir leurs besoins alimentaires sans compromettre leurs moyens d’existence. Les aléas climatiques, les déplacements de populations, la conjoncture économique précaire, les menaces zoophytosanitaires et la pression démographique, constituent les principales causes de l’insécurité alimentaire aiguë.

A peu près 162 000 personnes déplacées internes et ménages hôtes, 144 000 rapatriés et ménages hôtes, 75 000 personnes affectées par les aléas climatiques et 120 000 autres personnes vulnérables à l’insécurité alimentaire, disposant d’un accès limité aux moyens d’existence durables, bénéficieront d’une assistance humanitaire. 

Parmi eux, les ménages monoparentaux dirigés par une femme, une personne âgée ou un mineur seront ciblés en priorité. Il en est de même pour les ménages déplacés ou rapatriés vivant dans des conditions précaires, sans moyens de subsistance ou vivant dans des abris de fortune ainsi que pour les ménages ayant plusieurs enfants malnutris aigus…Le budget est estimé à 23 millions 500 mille USD.

Contacté au téléphone l’avant-midi du lundi 20 avril 2019, Prosper Ntahorwamiye, porte-parole du gouvernement a promis de s’exprimer ultérieurement.

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