Mardi le 26 novembre 2024, l’International Fertilizer Development Center (IFDC) a inauguré un hangar de stockage des semences de pommes de terre et un système d’irrigation collinaire sous forme d’aspersion, appartenant respectivement aux entrepreneurs des provinces de Kayanza et de Karusi. Cofinancées par l’IFDC, la construction de ces infrastructures permet aux bénéficiaires de stocker et d’augmenter la production des semences certifiées.
A travers le projet Private Seed Sector Development (PSSD) financé par l’Ambassade du Royaume des Pays-Bas au Burundi, l’International Fertilizer Development Center (IFDC) en collaboration avec le ministère de l’Environnement, de l’Agriculture et de l’Elevage et en présence du ministère des Affaires étrangères et de la Coopération au développement a inauguré le 26 novembre 2024 un hangar de stockage d’une capacité de 120 tonnes de semences de pomme de terre chez l’entrepreneure semencière Gloriose Nizigiyimana.
Cette infrastructure agricole, située sur la colline Kivoga dans la commune de Muruta en province de Kayanza, est l’un des six hangars disposant d’une capacité de stockage totale de 950 tonnes de semences de pomme de terre cofinancés par l’IFDC via le projet PSSD1.
Ted Hunik, chef de coopération à l’Ambassade des Pays-Bas au Burundi, a souligné l’engagement du Royaume des Pays-Bas dans le développement du secteur agricole au Burundi. Des avancées majeures dans la production et la commercialisation des semences sélectionnées ont été rendues possibles par le projet PSSD1. D’après lui, le projet a permis de renforcer l’environnement réglementaire en mettant en place un cadre juridique favorable à la prospérité des entreprises semencières au Burundi.
« Le soutien apporté au secteur privé a permis l’émergence d’un écosystème semencier compétitif », a-t-il précisé, avant d’indiquer que grâce aux financements pour les infrastructures agricoles, les entrepreneurs semenciers locaux participent activement à la production et à la commercialisation des semences certifiées.
Fidèle à son engagement, l’IFDC via le projet PSSD1 a cofinancé l’installation de six systèmes d’irrigation qui permettront une production continue hors saison pour garantir la disponibilité et l’accessibilité des semences de qualité tout au long de l’année. Résultat : le nombre de ménages bénéficiaires est passé de 5 % en 2019 à 22 % en 2024, soit 390 000 ménages ayant eu accès à des semences de qualité.
Des hangars utiles pour la conservation de la récolte
Au total, 50 hangars de stockage, 14 systèmes d’irrigation et 46 aires de séchage ont été construits avec l’appui de l’IFDC à l’échelle nationale. Ces réalisations constituent une promesse pour l’avenir du Burundi. Gloriose Nizigiyimana, entrepreneure semencière de la province de Kayanza qui a bénéficié de l’appui de l’IFDC à travers le projet PSSD,a exprimé sa gratitude envers cette organisation qui, selon elle, ne cesse de soutenir les entrepreneurs semenciers. Elle indique que cette infrastructure lui permettra d’améliorer la gestion de sa récolte et de répondre à la demande des semences de qualité par la population agricole de Kayanza.
« Ce n’était pas facile pour moi de stocker la quasi-totalité de ma récolte. J’étais obligée de vendre une partie de mes pommes de terre en raison du manque d’espace de stockage », explique Mme Nizigiyimana. Elle précise qu’à présent elle est capable de servir une grande population agricole de Kayanza et des provinces environnantes. Elle révèle qu’elle peut produire et stocker 98 tonnes de semences de pomme de terre par saison sur ses 10 hectares. De plus, sa production est en constante augmentation. Cette femme leader dans la production et la commercialisation des semences de qualité de pommes de terre ambitionne produire jusqu’à 300 tonnes de semences.
IFDC cofinance des systèmes d’irrigation collinaire au profit de l’industrie semencière
A travers le projet PSSD, l’IFDC a également cofinancé l’installation des systèmes d’irrigation collinaire dans différentes provinces du pays. Ainsi, cette organisation a inauguré un système d’irrigation collinaire sous forme d’aspersion d’une capacité de 200 m³, capable d’arroser une superficie de 11 hectares de semences sur la colline Rwandagara, commune de Nyabikere en province de Karusi.
Ces infrastructures hydrauliques appartenant à la congrégation des Frères de Notre-Dame de la Miséricorde de Nyabikere ont également été installées grâce au soutien de l’IFDC via le projet PSSD. Gilbert Buhanza, chef du projet PSSD souligne l’importance de ces systèmes d’irrigation collinaire à travers tout le pays. « Cela permet d’augmenter la production et de renforcer l’accessibilité des semences aux agriculteurs, car il rend possible la production des semences même pendant la saison sèche », explique-t-il.
Ce système d’irrigation a déjà permis aux Frères de produire pendant la saison sèche. En juillet, ils ont semé le maïs sur quatre hectares en pleine saison sèche. Grâce à l’irrigation, leur champ de maïs hybride est splendide.
Frère Jean-Paul Ngendakumana, responsable de la congrégation de Notre-Dame de la Miséricorde de Nyabikere, témoigne de leur longue aspiration à pouvoir cultiver durant toutes les saisons (A, B et C). Cependant, il leur était impossible de produire pendant l’été en raison de l’absence d’un système d’irrigation. C’est dans ce contexte que la congrégation a sollicité et obtenu avec succès un soutien de l’IFDC pour cofinancer l’installation d’un tel système.
Les bienfaits de ce projet se ressentent au-delà de la congrégation. En effet, plusieurs robinets ont été installés le long de la canalisation pour permettre aux habitants d’accéder à de l’eau potable. De plus, la demande de main-d’œuvre agricole a augmenté, profitant particulièrement aux femmes locales.
Le Projet PSSD, un avenir prometteur
Pour Gilbert Buhanza chef du projet PSSD, les réalisations effectuées par l’IFDC à travers ce projet montrent qu’il est possible au Burundi de produire et de distribuer ses propres semences de qualité, au lieu de s’approvisionner constamment en maïs à partir de l’étranger. Cet expert en agronomie exprime la volonté de l’IFDC d’aider les entrepreneurs dans ce domaine à produire des semences de qualité. A cette fin, cette organisation collabore avec les experts de l’Institut des Sciences Agronomiques du Burundi, de l’ONCCS et de la Direction de la Réglementation Semencière afin de produire des semences conformes aux normes de la Communauté des pays de l’Afrique de l’Est (EAC) et du Marché commun de l’Afrique orientale et australe (COMESA). D’après lui, au moins quatre variétés de maïs hybride sont actuellement multipliées par les entrepreneurs semenciers avec le soutien du projet PSSD. Parmi ces variétés figurent le V3 cultivé par la congrégation des Frères de Notre-Dame de la Miséricorde et d’autres variétés productives telles que Burakeye et Makobwa.
De son côté, le représentant du ministère de l’Environnement, de l’Agriculture et de l’Elevage salue l’initiative de l’IFDC de soutenir le secteur agricole, car elle s’inscrit dans la vision du gouvernement burundais d’augmenter la production agricole pour atteindre l’autosuffisance alimentaire. Il a également exprimé sa gratitude au Royaume des Pays-Bas pour le soutien inestimable qu’il continue à témoigner la population burundaise et pour avoir accepté de financer la deuxième phase du projet PSSD.