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De l’innovation dans la fabrication du charbon écologique ?

Dans le cadre de la lutte contre la dégradation de l’environnement et surtout la déforestation, certains jeunes regroupés au sein de la coopérative Amakara-Bio innovent dans la production du charbon écologique (briquettes). Les facteurs temps, économie et énergie ont été pris en compte. Nous avons effectué une descente dans l’unité de production du charbon écologique «Amakara-Bio» sis au quartier Carama dans la Mairie de Bujumbura 

L’idée de produire le charbon écologique est venue de la nécessité de protéger de l’environnement en luttant contre la déforestation, précise Juste Niragira, un des membres de la coopérative. Ce jeune s’est inspiré de l’expérience tirée de la Chine. Il suit les études de médecine en Chine et avec la pandémie de covid-19, il a été contraint de rester au pays. « Je ne pouvais pas rester au pays sans rien entreprendre et j’ai mis en route ce projet ». Il s’est associé aux autres jeunes au sein de la coopérative Amakara Bio regroupant 13 membres.

Les facteurs temps, économie et énergie ont été pris en compte dans la production du charbon écologique.

Des déchets comme matières premières

Selon M. Niragira, les activités ont débuté en mars 2020 avec l’étape de l’expérimentation. «Nous avons démarré la commercialisation en septembre 2020».  Le charbon écologique Amakara-Bio est obtenu à partir de la transformation des déchets ménagers. Il s’agit de pailles rassemblées dans les champs de maïs et les rizières, les déchets composés de résidus des bananes, de maïs, etc. Le processus de fabrication du charbon écologique comprend la collecte des déchets, la carbonisation, le mélange, le moulage des produits et le séchage des briquettes.   

« De l’innovation »

Pour Juste Niragira, Amakara Bio est un produit qui a été conçu en tenant compte de trois facteurs scientifiquement prouvés dont le temps, l’économie et l’énergie. Selon lui, l’expérimentation a démontré que ce produit brûle plus de 8 heures. «Il coûte moins cher», révèle-t-il tout en expliquant qu’une catégorie de grande dimension coûte 800 FBu et qu’une autre de petite dimension coûte 600 FBu.

La coopérative Amakara-Bio dispose 10 employés de collecte, de production et de livraison. « Cette coopérative a une capacité de production de 350 à 400 briquettes par jour. Nous utilisons cinq machines qui sont manuelles. Un employé produit en moyenne 70 à 100 briquettes par jour. Une production jugée insuffisante vu l’ampleur de la clientèle », explique Juste Niragira. Leurs clients sont principalement les restaurants et quelques ménages de la commune de Ntahangwa dans la Mairie de Bujumbura. « Nous avons plus de 15 restaurants auxquels nous fournissons les briquettes de charbon écologique chaque jour ». Selon lui, un restaurant consomme en moyenne 100 briquettes pendant 4 jours.

Le gérant du restaurant se trouvant au Bar Mutwenzi logé à la Gare du Nord dans le quartier Kamenge affirme que les dépenses ont baissé après l’utilisation du charbon écologique de Amakara-Bio.  Avant, par jour, nous utilisions 4 sacs de charbon dont le coût s’élevait à plus de 120 mille FBu mais, actuellement, les dépenses ont baissé jusqu’ à 60 mille FBu.

Les défis ne manquent pas

Juste Niragira fait savoir que la coopérative Amakara-Bio fait face à des défis de taille entre autres une production limitée suite au manque d’équipements. « Nous utilisons des machines manuelles », se lamente Niragira. « Nous voulons une machine industrielle de production qui pourrait atteindre une capacité de production de 960 briquettes par heure, donc 10 mille briquettes par jour », fait-il savoir. Cette machine va permettre d’étendre le marché d’écoulement. « Ce sera une production massive qui va permettre d’approvisionner un grand nombre de clients et qui aura un impact direct sur la protection de l’environnement ». Néanmoins, ces machines coûtent cher. « Nous nous sommes renseignés en Chine. Une machine coûte entre 14 mille et 15 mille USD ».

L’autre défi est lié à la collecte des déchets. M. Niragira fait savoir que les déchets sont souvent mélangés avec les bouteilles et les sacs de plastiques. Il demande aux sociétés qui font la collecte des déchets de faire le tri sélectif des plastiques.  L’espace réservé à la production (les hangars de collecte, de séchage et de stock du produit final) n’est pas vaste. Actuellement, nous travaillons dans trois endroits différents à savoir la localité de Maramvya qui abrite le hangar de collecte, le quartier de Carama qui abrite deux unités de production. La coopérative fait également face au manque de véhicules pour la collecte et la livraison aux points de vente situés dans les différents quartiers de la ville pour faciliter l’approvisionnement des clients.

Juste Niragira sollicite le soutien matériel et financier des partenaires tant nationaux qu’étrangers pour aider dans la protection de l’environnement.

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