Un manque criant de l’engrais FOMI Imbura fait parler de lui dans la commune de Bururi. Une grande partie des agriculteurs qui affirment avoir payé tous les frais requis n’ont pas encore bénéficié de ce précieux sésame. Seuls 26% étaient distribués jusqu’au 22 février. En pleine saison culturale B, ils n’ont d’autres choix que d’utiliser seulement le fumier organique
La saison culturale B s’annonce en grande pompe dans le sud du pays. C’est le moment de semer les haricots. Néanmoins, les agriculteurs indiquent qu’ils n’ont pas encore eu l’engrais dit Imbura destiné à être utilisé dans la semence des haricots. Cette question est sur toutes les lèvres des agriculteurs de la commune Bururi.
« Nous ne savons pas à quel saint se vouer. Nous n’avons pas jusqu’à maintenant eu l’engrais Fomi. Cela au moment où nous avons depuis longtemps payer les frais requis pour en bénéficier. Nous avons sur nous les reçus attestant que nous avons payé », explique en colère Y. I, un agriculteur de la colline Mudahandwa dans la zone et commune Bururi. Cet agriculteur informe que cela fait déjà deux semaines qu’il est à la recherche de l’engrais FOMI Imbura, mais en vain.
«Le chef de l’Etat a déclaré l’année 2022 année agricole mais nous faisons face au manque de fertilisants. C’est une contradiction», déplore P. N, un autre agriculteur. Il se demande pourquoi la distribution de l’engrais FOMI accuse un retard alors qu’ils ont déjà payé les frais requis pour en bénéficier.
« Nous devons nous activer depuis ce lundi 21 février 2022 pour semer les haricots parce que nous n’avons pas d’autres choix. Probablement que la récolte va être mauvaise », explique une femme à la recherche de l’engrais FOMI Imbura rencontrée au magasin se trouvant au BPEAE.
Ces agriculteurs dénoncent que les mêmes fertilisants sont disponibles dans les boutiques à des prix élevés et qu’ils ne peuvent pas avoir de moyens suffisants pour s’en procurer étant donné que même les spéculations s’invitent dans la partie. Elle affirme ne pas disposer d’autres frais pour l’achat de cet engrais dans les boutiques. « J’ai payé une avance pour deux sacs de 25 kilos à 29 mille FBu chacun. Donc un total de 58 mille FBu. Mais au niveau des boutiques, un kilo s’achète à plus de 2 mille FBu et un sac de 25 kilo peut coûter plus de 50 mille FBu. Je ne pouvais pas avoir cet argent ».
Sur 1857,05 tonnes de l’engrais Fomi Imbura commandées par les agriculteurs, seulement 489,15 tonnes étaient distribuées jusqu’au 22 février 2022.
Seuls 26% de FOMI Imbura déjà distribués
Au bureau provincial de l’environnement, de l’agriculture et de l’élevage, on indique que cette problématique est une réalité. Gloriose Niyubahwe, directrice du BPEAE Bururi affirme en recevoir une petite quantité de FOMI Imbura. Elle ajoute que seul l’engrais Imbura est en carence par rapport aux autres (Bagara, Totahaza). Sur 1857,05 tonnes de l’engrais Fomi Imbura commandées par les agriculteurs, seulement 489,15 tonnes étaient distribuées jusqu’au 22 février 2022, soit 26%, a informé Léonidas Bandenzamaso, gouverneur de la province de Bururi lors d’une réunion que Gervais Ndirakobuca, ministre en charge du développement communautaire a tenue à l’endroit de gouverneurs des provinces, des directeurs provinciaux en charge de l’agriculture et des responsables de l’usine FOMI.
Ce faible taux de distribution de l’engrais FOMI Imbura serait expliqué par le fait que les agriculteurs de Bururi tardent à semer et que la saison des pluies y dure longtemps par rapport aux autres régions. Ce que la directrice du BPEAE Bururi a catégoriquement nié. Mme Niyubahwe lance plutôt un cri d’alarme. Elle demande à ce que la province de Bururi soit approvisionnée d’urgence en engrais FOMI Imbura. Dans cette réunion, il a été aussi constaté que pas mal de provinces font face au manque de fertilisants organo-minéraux Imbura.
Des commandes en hausse
Simon Ntirampeba, directeur général de la société FOMI précise que les commandes des agriculteurs ont augmenté par rapport aux années antérieures. Elles sont passées de 27 mille tonnes pour la saison culturale B de 2021 à 37 mille tonnes pour la même saison de 2022, soit 37%. En plus de cela, M Ntirampeba ajoute qu’il s’est également observé un problème de carburants et de courant électrique qui a impacté la production des fertilisants et leur distribution. Le DG de FOMI fait savoir que la distribution est à 68%. Il rassure que la quantité restante (9711,95 tonnes) à produire sera distribuée d’ici peu.
Le ministre impose une période à ne pas dépasser
10 jours est le délai que le ministre en charge du développement communautaire a accordé à l’usine FOMI pour produire la fumure organo-minérale que les agriculteurs ont besoin pour la saison culturale B. Les directeurs des bureaux provinciaux en charge de l’agriculture insistent sur le fait que dépasser ces délais serait synonyme de baisse de la production liée au retard dans le semis pour la saison culturale B.
Le ministre Ndirakobuca recommande à la société FOMI et au ministère de l’Agriculture de privilégier cette fois-ci les provinces qui sont en besoin urgent. Le ministre invite la société FOMI à redoubler d’efforts afin de répondre aux besoins de la population.