Les écoles publiques burundaises connaissent pas mal de problèmes dont un manque criant d’équipements scolaires, principalement les bancs pupitres. Avec l’appui de ses partenaires, le gouvernement essaie de résoudre ce problème, mais le chemin est encore long
Le problème des bancs pupitres dans les établissements scolaires ne date pas d’aujourd’hui. Il est quasi insoluble. Dans ces derniers jours, beaucoup d’images circulent sur les réseaux sociaux montrant des écoliers assis à cinq sur un même banc. Dans le pire des cas, certains croupissent à même le sol. L’une des raisons de cette problématique est le gonflement des effectifs scolaires observé dans différentes écoles où une classe peut contenir plus de 100 élèves. Ce qui rend très difficile la disponibilité et le rangement des bancs pupitres dans une salle classe.
Pour essayer de résoudre un tant soit peu le problème de l’insuffisance des équipements scolaires, au mois de mai 2021, l’Unicef a octroyé 1 188 bancs pupitres à l’Etat Burundais afin d’assister les écoles fondamentales qui en manquent. Les provinces de Cankuzo, Ruyigi et la mairie de Bujumbura ont bénéficié de cette aide.
Dans le budget général de l’Etat, exercice 2021-2022, 1,5 milliards de FBu sont alloués à l’achat des fournitures scolaires et pédagogiques.
Le ministère de tutelle exprime sa reconnaissance
François Havyarimana, ministre de l’Education Nationale et de la Recherche Scientifique, a procédé au lancement officiel de cette activité à l’Ecole Fondamentale de Ruziba (en commune Muha). A cette occasion, il a précisé que ce ministère a besoin de 250 000 bancs pupitres pour équiper suffisamment les écoles. Il a tenu à signaler que 16 500 bancs pupitres vont être distribués dans différentes écoles du pays dans un proche avenir. Malheureusement, ce problème perdure.
Une question pareille a été posée lors de l’émission publique des porte-paroles des différentes institutions publiques qui a eu lieu le 8 octobre 2021 au chef-lieu de la province Karusi. Liboire Bigirimana, porte-parole du ministère en charge de l’éducation nationale a donné quelques détails là-dessus. Selon lui, l’insuffisance des équipements scolaires notamment les bancs pupitres est une réalité dans différentes écoles du pays. Mais, en général, les enfants s’assoient confortablement sauf dans quelques écoles qui connaissent ce problème. Malgré tout, le gouvernement burundais a pris beaucoup d’initiatives afin d’équiper suffisamment les écoles. Après que le ministre en charge de l’éducation nationale ait découvert que ce problème devient de plus en plus sérieux, il a effectué des descentes sur terrain pour se rendre compte des défis majeurs qui hantent les écoles. Après quoi, il s’avère urgent de prendre des mesures adéquates et dans les meilleurs délais.
Selon toujours M. Bigirimana, le problème d’insuffisance des équipements scolaires dans les écoles ne peut pas se résoudre en un laps de temps. Pour y arriver, cela demande beaucoup de moyens. Que les Burundais comprennent que ce problème sera résolu petit à petit. Mais le ministère ne ménage aucun effort pour mettre les élèves dans les meilleures conditions d’apprentissage. Pour ce faire, le ministre a déjà réuni ses partenaires techniques et financiers, pour voir ce qu’il faut faire pour inverser la tendance. Il leur a demandé de travailler en tenant compte des priorités du ministère. Cette orientation a été acceptée par ces partenaires et parmi ces priorités figure l’achat des bancs pupitres.
Ce n’est pas le gouvernement seul qui est impliqué
M. Bigirimana invite les natifs des entités administratives telles que les communes, les provinces…à comprendre que l’école est un bien commun. Elle n’appartient pas qu’au ministère, plutôt à tout le monde. Les natifs et les intellectuels qui ont les moyens devraient contribuer pour que les écoles de leurs circonscriptions d’origine soient suffisamment équipées. Le devenir d’un enfant après ses études profitera à tout le monde.
Ce n’est pas que le problème des bancs pupitres qui hante l’enseignement au Burundi. Même les livres, les matériels de laboratoires et les matelas font toujours défaut. Pour remédier à cela, M. Bigirimana indique que le ministère a déjà distribué plus 530 000 livres dans différentes écoles et qu’il y en a 30 000 qui sont en attente. Pour le cas des matelas, le ministère de l’Education Nationale et de la Recherche Scientifique prévoit en débloquer plus de 3000 au cours de l’année scolaire 2021-2022.
Pourtant, compte tenu du budget alloué au ministère en charge de l’éducation nationale, le problème d’insuffisance des équipements scolaires est loin d’être résolu pour de bon. A titre illustratif, dans le budget général de l’Etat pour l’exercice 2021-2022, ce ministère percevra à peu près 354 milliards de FBu, mais seuls 1,5 milliards de FBu (0,42%) sont réservés à l’achat des fournitures scolaires et pédagogiques. Par contre, dans le budget général de l’Etat, exercice 2020-2021, c’était un tout petit peu mieux. Le ministère de l’Education, de la Formation Technique et Professionnelle a perçu un budget d’environ 272 milliards de FBu dont 1,2 milliards de FBu, soit 0,44 % destinés à acheter les équipements scolaires.