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Interdiction de l’importation de la farine de maïs : Les consommateurs craignent une hausse du prix de ce produit

Le gouvernement a interdit l’importation de la farine à base de maïs. Il argue que ces produits contiennent une grande quantité de mycotoxines qui  pourrait avoir des conséquences néfastes sur le plan sanitaire. Certains consommateurs craignent qu’il y ait pénurie et hausse du prix de ce produit.  L’ABUCO-TI Burundi salue la mesure et demande au gouvernement de veiller à ce qu’il n’y ait pas des retombées négatives qui pourraient en découler

Désormais, il est interdit d’importer la farine à base de maïs sur une période de six mois, a fait savoir  Jérémie Banirwaninzigo, secrétaire permanent au ministère du Commerce, du Transport, de l’Industrie et du tourisme mardi le 9 mars 2021.   

Le gouvernement argue que ces produits contiennent une grande quantité de mycotoxines telles que les aflatoxines et les fumonisines qui pourraient avoir des conséquences néfastes sur le plan sanitaire.

La plupart des gens qui se sont entretenus avec Burundi Eco se réjouissent de cette mesure dont l’objectif est de protéger la santé de la population. Selon  Samuel Bigabo, habitant la zone Rohero, commune Ntahangwa,  cette mesure est à saluer, car les mycotoxines sont très nuisibles à la santé humaine.

Désormais, il est interdit d’importer la farine à base de maïs sur une période de six mois.

Certains consommateurs doutent de la justesse de cette mesure

Toutefois, d’autres personnes pensent qu’il s’agit d’une stratégie prise par le gouvernement pour trouver  un marché d’écoulement de la production du maïs disponible en grande quantité pendant cette période. Selon les propos relayés par les autorités du pays, la récolte du maïs a été bonne pendant la saison culturale A. Malgré cette bonne production évoquée, la population craint que cette mesure soit suivie par une insécurité alimentaire qui va engendrer la hausse du prix du maïs, car les statistiques montrent que le Burundi importe une quantité non négligeable de maïs dans les pays voisins.  Et d’ajouter qu’une note du conseil des ministres sur la commercialisation du maïs pour la saison culturale  2021 A présentée par le ministre du Commerce, du Transport, de l’Industrie et du Tourisme le 3 mars 2021 montre que la volonté du gouvernement est de revoir à la hausse le prix du maïs.  On a fait savoir qu’à travers les subventions des intrants agricoles par le gouvernement, la production du maïs va passer du simple au triple pendant la saison culturale 2021 A. Les services concernés ont alors pris le devant pour étudier les stratégies devant mettre une bonne gestion de cette récolte.

C’est dans ce cadre que, pour encourager le producteur, le prix de maïs sec a été fixé à 680Fbu le kilo.

L’ABUCO-TI Burundi ravie par la mesure

L’Association Burundaise des Consommateurs-Transparency International (ABUCO-TI Burundi)  salue la mesure prise par le gouvernement dans l’objectif de protéger la santé des consommateurs.  Noël Nkurunziza, secrétaire général de l’ABUCO-TI Burundi fait savoir qu’on est déjà au courant de cette mauvaise pratique.  «Nous avons longtemps décrié le fait que certains produits importés ne sont pas de bonne qualité et que la santé des consommateurs est exposée au danger», laisse entendre Nkurunziza. Pour ceux qui pensent que la farine à base de maïs ne contient pas de mycotoxines, Nkurunziza  affirme que c’est une réalité. Selon lui, on a même détecté la présence de ces produits dans la farine à base de maïs au Kenya. Si les pays limitrophes du Burundi en ont été déjà victimes, il note que cela montre que  le Burundi n’est pas épargné.  Pour toutes ces raisons, le Burundi devrait redoubler d’efforts dans le contrôle de la qualité des produits importés (surtout les céréales).

Entre deux maux, il faut choisir le moindre

Pour ceux qui disent que cette mesure pourra être à l’ origine d’autres conséquences néfastes comme la pénurie du maïs et sa cherté, Nkurunziza précise qu’entre deux maux, il faut choisir le moindre. Il faut d’abord protéger la santé de la population, martèle-t-il.  Nonobstant, il demande au gouvernement d’être vigilant pour pallier à la rareté de ce produit de première nécessité. Maîtriser donc le stock disponible pendant la période de six mois évoquée est une nécessité. Et de penser aussi à faire la commande de ce produit dans les autres pays qui nous garantissent la sécurité alimentaire.  Pour ceux qui pensent que c’est une mesure protectionniste, Nkurunziza dit que non. Selon lui, il ne faut pas que les agriculteurs locaux qui se sont donné corps et âme pour augmenter la production manquent de marché d’écoulement  alors que le marché local est envahi par les produits importés. Pour ceux qui craignent que les pays limitrophes comme la Tanzanie pourront prendre des mesures de rétorsion, Nkurunziza indique qu’au lieu de nous empoisonner, vaut mieux prendre des mesures de protection. Et des réunions d’échange pour calmer la situation s’ensuivront.   

Signalons à toutes utiles que le maïs est la principale céréale cultivée au Burundi, tout au long de l’année et à travers tout le pays, tant en basse qu’en moyenne et haute altitude.  Le maïs fait partie des céréales les plus consommées dans toutes les régions du Burundi. Il joue un rôle essentiel dans la sécurité alimentaire du pays. La production domestique de maïs est insuffisante pour satisfaire l’ensemble des besoins de la population. Le Burundi est de ce fait un net importateur de maïs. La majorité des importations de maïs au Burundi proviennent de la Tanzanie, de l’Ouganda et de la Zambie (ITC, 2016).

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