Depuis que le switch monétique national a été lancé officiellement, cette innovation du secteur bancaire enregistre des progrès au fur du temps. Pourtant, les utilisateurs des guichets automatiques se soucient beaucoup de la performance de ces machines
Le lancement officiel du switch monétique national par la société Bi-Switch chargée de mettre en place l’interopérabilité d’un système de paiement monétique a eu lieu le 21 mai 2021. Cette innovation permet à un client d’une banque détenteur d’une carte bancaire de retirer de l’argent ou de demander le solde sur le distributeur automatique des billets. Il peut faire d’autres opérations possibles dans une banque autre que la sienne. Simplement, il suffit que les banques en question soient interconnectées. Jusque-là, les banques pilotes sont la BANCOBU, CRDB, Ecobank et Interbank Burundi. Pour le moment, les clients de ces institutions financières se réjouissent de l’utilisation de cette technologie. «Quand je veux retirer de l’argent, je n’ai plus besoin de me rendre dans l’agence où est logé mon compte bancaire. Plutôt, je me dirige à la banque la plus proche», fait savoir un client de la BANCOBU rencontré devant le guichet automatique de la CRDB au centre-ville de Bujumbura. Malgré cela, les initiateurs de cette interopérabilité avaient promis que les autres banques ainsi et les institutions de microfinance s’ajouteront à cette interconnexion pour faciliter davantage les clients.
A part les banques pilotes, d’ici la fin de l’année, le switch monétique national intégrera d’autres institutions financières.
Quel est l’état des lieux du switch monétique national ?
Selon Joseph Ndayishimiye, chef de service informatique monétique au sein de Bi-Switch et chargé de la mise en œuvre du switch monétique national, l’interopérabilité des banques pilotes est bel et bien opérationnelle. Leurs clients retirent chaque jour de l’argent sur des distributeurs automatiques des billets et sur les Terminaux de Paiement Electroniques (TPE) de l’une de ces banques. Après la phase de lancement officiel, il y a également d’autres banques et institutions de microfinance qui sont en train de se préparer à se connecter au switch monétique national. Il s’agit notamment de la BCB, de BGF et de BCAB ainsi que des services de transfert d’argent ECOCASH et LUMICASH. Ces institutions sont à des phases différentes, mais elles sont toutes avancées dans leurs préparatifs. « Nous sommes confiants qu’elles auront toutes intégré le switch monétique national avant la fin de cette année 2021 », rassure M. Ndayishimiye.
Ce n’est pas que les banques, même les institutions de microfinance sont à l’œuvre. On a commencé avec la CECM et la FENACOBU en fonction de leurs préparatifs qui sont jugés satisfaisants. Ce sont elles qui sont avancées par rapport aux autres. Elles ont déjà réussi à faire des tests d’intégration au switch monétique national. Bientôt elles vont entrer dans la phase de préparation de la connexion en mode production pour rejoindre les banques pilotes.
Même si les agences des banques et les institutions de microfinance travaillent d’arrache-pied pour s’interconnecter, elles ne disposent pas en totalité de guichets automatiques. C’est pour cette raison qu’il y a une politique de vulgarisation des TPE. Et là aussi l’implémentation est satisfaisante. « Nous sommes encore dans la phase test et, dès que cette phase sera terminée, nous allons entamer le déploiement des TPE chez les commerçants et nous commencerons avec ceux de Bujumbura. Nous prévoyons que la vulgarisation des TPE aura commencé avant que cette année prenne fin », confie M. Ndayishimiye.
Malgré tout, la performance des guichets automatiques inquiète les clients
Certains clients des banques qui utilisent les cartes pour faire des opérations bancaires se lamentent que les guichets automatiques ne sont pas toujours performants. Parfois, ils tombent en panne. Ce qui fait qu’un client ne retire pas son argent à n’importe quel moment alors que ces machines sont supposées fonctionner 24h/24.
Réagissant à ces préoccupations des clients, M. Ndayishimiye explique que ces machines sont très utilisées et peuvent connaître des soucis techniques. Parfois, ces problèmes surviennent lorsque les banques font la clôture des opérations de la journée, surtout vers le soir. Mais cela ne dure pas longtemps. Une autre cause c’est que dans les heures de pointe, lorsque les distributeurs automatiques de billets sont très sollicités, ils peuvent subir des arrêts momentanés. Pourtant, cette situation se rétablit rapidement. En conséquence, quand le client a besoin d’un distributeur automatique de billets et que cela coïncide avec ce problème technique, il se met en tête que ça ne fonctionne pas.