Au niveau national, le score moyen de consommation alimentaire est de 43,1% avec des disparités au niveau des milieux de résidences (urbain, rural,..). Ce qui montre qu’elle est peu adéquate. Cela ressort de l’Enquête intégrée sur les conditions de vie des ménages au Burundi (2019-2020). Les résultats de cette enquête ont été présentés dans un atelier organisé jeudi le 30 juin 2022 par l’Institut de Statistiques et d’Etudes Economiques du Burundi (ISTEEBU)
Les résultats de l’enquête montrent que dans l’ensemble, 81,3% des ménages mangent une nourriture peu variée par manque d’argent ou d’autres ressources. Les ménages qui mangent moins que ce qu’ils auraient pu manger à cause du manque d’argent ou d’autres ressources sont à 78,6%. Et les ménages qui sont inquiets de ne pas avoir suffisamment de nourriture à consommer par manque de ressources sont plus nombreux. Ils dépassent 70%.
Il est à noter qu’une proportion de 40,2% des ménages passe toute la journée sans manger par manque d’argent ou d’autres ressources. A ce point, le directeur général de l’ISTEEBU Nicolas Ndayishimiye a éclairé l’opinion dans un point de presse tenu samedi le 2 juillet 2022. « L’interprétation de ces chiffres ne doit pas se faire de façon isolée sans tenir compte de la période de référence qui est les 12 mois précédant la collecte des données sur terrain», précise M. Ndayishimiye. Pour lui, 40,2% des ménages, à un moment donné, un membre du ménage a passé une journée sans manger par manque d’argent ou d’autres ressources.
Selon l’ ISTEEBU, 40,2% des ménages, à un moment donné, un membre du ménage a passé une journée sans manger par manque d’argent ou d’autres ressources.
Un score de consommation alimentaire faible au niveau des ménages
La consommation alimentaire des ménages est mesurée à l’aide du Score de Consommation Alimentaire (SCA). Il se traduit par un bon état nutritionnel, sous réserve d’un environnement (assainissement, hygiène et sanitaire) satisfaisant. C’est donc un bon indicateur de l’accessibilité de la sécurité alimentaire et de la qualité de la consommation alimentaire qui influe sur l’état nutritionnel. Le SCA est basé sur le rappel de la consommation de 12 groupes alimentaires au cours des sept derniers jours précédant le passage des enquêteurs. Ces groupes d’aliment sont notamment les céréales et tubercules, les légumineuses, les protéines animales, les produits laitiers, etc.
Le score moyen de consommation alimentaire est de 43,05 pour tout le pays. Le score le plus élevé est celui de la mairie de Bujumbura (63,04) et le plus faible est celui observé en province de Muramvya (34,33). A noter que le SCA est pauvre quand il est inférieur à 21, limite quand il se situe entre 21 et 35 et acceptable quand il est supérieur à 35.
Les chocs qui affectent les ménages influent sur la production alimentaire
Des évènements néfastes ou malheureux peuvent contribuer à la pauvreté de la population d’une manière ou d’une autre. C’est ainsi qu’au cours de cette enquête, 24 problèmes ou chocs dont les ménages pourraient avoir vécu au cours de ces trois dernières années ont été considérés. Dans l’ensemble, 93,5 % des ménages burundais ont été affectés par au moins un choc au cours des trois dernières années qui ont précédée l’enquête. Les ménages vivant dans les milieux ruraux étaient les plus affectés jusqu’à 95, 8% que ceux des milieux urbains (74,7%). Dans les provinces, à l’exception de Bururi, Mwaro et Bujumbura Mairie, la proportion des ménages qui ont subi des chocs au cours des trois dernières années était au-dessus de 90%.
Sur le plan national, les trois chocs les plus rencontrés étaient la sécheresse ou les pluies irrégulières (14,2%), les prix élevés des produits alimentaires (13,9%), une maladie grave ou un accident d’un membre du ménage (9,2%). Même dans le milieu urbain, ces chocs demeurent les plus rencontrés même si la proportion n’est pas la même qu’en milieu rural.
Ces chocs ont eu des répercussions sur les revenus des ménages ou leur cheptel. Ce qui peut entraîner leur vulnérabilité. Mais si nous mettons un accent particulier sur la production alimentaire, les chocs les plus importants qui ont causé la diminution de la production alimentaire des ménages étaient la sécheresse et/ou les pluies irrégulières, les ravageurs des récoltes et les maladies des cultures.