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Journée internationale de la jeunesse : Les jeunes sont capables

Lors de la célébration de la journée internationale de la jeunesse vendredi le 18 août 2017 en commune et province de Kirundo, M. Jean Bosco Hitimana, ministre de la Jeunesse, des Sports et de la Culture en compagnie du  Dr. Kacou Pierre Konan, coordinateur des programmes du FNUAP (Fonds des Nations Unies pour la Population) au Burundi ont procédé au lancement de la politique nationale de la jeunesse (PNJ) au Burundi.

Donatien Nshimirimana commissaire chargé de l’administration au sein du conseil national de la jeunesse.

« Tous les participants à ces cérémonies sont conscients que les jeunes sont capables de réaliser quelque chose d’important, mais les défis ne manquent pas que ce soit chez les jeunes diplômés ou les jeunes non diplômés. », a indiqué Mme Nathalie Miburo, Directrice Générale au ministère de la Jeunesse, des Sports et de la Culture dans son exposé sur la politique nationale de la jeunesse .

Selon Donatien Nshimirimana commissaire chargé de l’administration au sein du conseil national de la jeunesse au Burundi se dit satisfait de la politique nationale de la jeunesse que le gouvernement vient de mettre en place. « Nous venons de trouver un bon moyen de  transmettre nos doléances car, cette politique est bonne. À travers elle se profile le programme de volontariat déjà mis en place par l’Etat qui a déjà montré ses fruits. Par exemple en date du 17 août 2017, le ministère de la Jeunesse a octroyé  50 certificats de stages professionnels aux jeunes  volontaires» a-t-il indiqué. Mais il a aussi évoqué les défis qui hantent les projets des jeunes, à savoir : le manque d’hypothèques pour accéder aux crédits et les centres jeunes qui n’ont pas de matériel (outils informatiques : ordinateurs,….).

Les grandes articulations de la PNJ

La politique nationale de la jeunesse  s’articule sur trois axes dont  la Vision qui est  la mise en œuvre de la PNJ  qui aboutira à l’émergence d’une jeunesse formée, responsable, patriote, indépendante et créative, capable de prendre en main son destin. L’objectif général de cette politique est, selon Mme Nathalie Miburo, mise en place pour  améliorer le bien-être des jeunes et  pour faire d’eux des acteurs du changement vers leur auto-développement ainsi  que les axes stratégiques qui donnent une orientation générale à la politique nationale de jeunesse.  Parmi ces axes stratégiques le ministère a retenu cinq principaux qui sont les suivants : Accès des jeunes filles et garçons à l’emploi et à l’auto-développement, éducation des jeunes filles et garçons à la citoyenneté, à la paix et au patriotisme ,accès aux services de santé de qualité et adaptés pour les jeunes filles et garçons, participation des jeunes filles et garçons à la gouvernance et au développement du pays, ainsi que le partenariat, la coordination et le suivi/évaluation de la politique nationale de la jeunesse.

Malgré les bons axes que présentent la PNJ, certains jeunes de Kirundo s’inquiètent pour sa mise en application car, selon Ferdinand Nsengiyumva, un des anciens gestionnaires du centre jeunes de la commune et province Kirundo s’indigne de la façon dont les centres sont gérés. Il demande une gestion libre et transparente tout en privilégiant les décisions des jeunes eux-mêmes sans prendre en considération d’autres mobiles.  « J’aimerais que le centre jeune soit géré par un jeune élu selon ses compétences et non pas à base de son appartenance ethnique ou politique. Nous avons initié un projet d’un salon de coiffure de 1.500.000 FBu  mais, suite à tout ce que je viens de dire, ce projet est tombé en faillite », s’indigne M.Nsengiyumva. Mais Jeanine Nibaruta du centre jeune de la zone et commune Gitobe de la province Kirundo ne partage pas le même avis que Nsengiyumva. Selon elle, les centres jeunes ont une grande importance car,  «dans ces centres jeunes, nous bénéficions de pas mal de métiers et de danse traditionnelles. Et nous y réalisons des micros-projets à l’aide de nos cotisations mensuelles. Par exemple cette année, nous avons rassemblé 2000 FBu et nous cotisons 500 FBu par mois pour acheter des haricots à bas prix afin de les revendre dès que le prix sera revu à la hausse. », renchérit-elle   . Donatien Nibogora, un représentant légal de Réseaux des Organisations des Jeunes en Action (REJA)  fait savoir que la politique nationale de la jeunesse vient à point nommé car, selon lui, le  conseil national des jeunes sera reconnu par la loi.

Le chômage des jeunes

Sachant que chaque année (depuis 2006), les universités publiques et privées mettent sur le marché du travail entre 2500 et 3000 diplômés par an, on mesure l’ampleur du chômage de ces universitaires.  «  Le chômage des jeunes constitue un défi considérable pour le pays. Le niveau très bas d’accès à l’emploi pour les jeunes  est une bombe à retardement pour le Burundi.  1% des lauréats des universités accédent à un emploi!», précise le Cahier de l’IDEC No2, 2008.

« Face à cette situation, le gouvernement du Burundi se doit de disposer d’une politique nationale de la jeunesse afin de permettre au gouvernement et à ses partenaires d’identifier les défis les plus importants et de définir les actions prioritaires permettant les relever », précise  Mme Anathalie Miburo.  Elle ajoute que son ministère organise depuis l’année 2010 des stages de premier emploi en faveur des jeunes diplômés mis en place en 2009 par l’Agence Burundaise pour l’Emploi des Jeunes (ABEJ). Mais l’effectif des bénéficiaires ne dépasse pas 250 jeunes.  Il prévoit de mettre  dans chaque province un représentant des jeunes qui recueillera toutes les doléances afin de les transmettre au ministère de tutelle sans oublier  la création des centres pour jeunes au niveau des communes qui  visent la formation civique et entrepreneuriale en faveur des jeunes.

Pour le non accès aux crédits évoqué par les jeunes participants, le ministre Hitimana les tranquillise en les rassurant que le projet de mise en place de la banque des jeunes est déjà sur la table des ministres. Et Mme Miburo  d’affirmer que depuis  l’année 2006, la Conférence des ministres de la Jeunesse et des Sports de la Francophonie (CONFEJES) finance les projets dans le cadre de l’entrepreneuriat des jeunes.  « Les jeunes organisés en associations ont bénéficié des microcrédits de 2006 à 2008 à hauteur de trois cent millions de francs burundais (300.000.000 FBu) en 2006 et de cinq cent millions de francs burundais (500.000.000 FBu) en 2007. En 2009, le projet PBF jeunes a financé les jeunes par le biais des institutions de microfinance, à savoir : MUTEC, ODAG, COOPEC et COPED à raison d’un milliard de francs burundais (1.000.000.000 FBu) », précise-t-elle avant d’ajouter que 3.691 bénéficiaires ont profité de cet appui,  dont 1010 femmes appartenant à 27 communes dans 7 provinces.

Elle a précisé que le contexte économique et social difficile que vit le pays a un impact direct sur les conditions de vie des jeunes. Selon  les résultats du Recensement Général de la Population et de l’Habitat 2008, 63% de la population burundaise n’avait aucun niveau d’instruction.

Signalons que  pour mieux encadrer les jeunes, le gouvernement du Burundi avec l’appui financier de l’UNFPA a mis en place une radio des jeunes appelée « Radio Colombe » émettant à partir du Centre Jeunes Kamenge en Mairie de Bujumbura. Et les actions prioritaires sont mises en place par la PNJ à savoir : la structure d’identification de tous les jeunes chercheurs d’emploi et la promotion des formations adaptées aux besoins du marché du travail (adéquation formation-emploi), ainsi que la promotion de l’accès à l’information sur les opportunités d’emploi tant au niveau national qu’International.

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