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Journée internationale de la liberté de la presse : Une occasion pour les journalistes d’évaluer leur métier

En date du 3 mai 2022, le Burundi s’est joint au monde entier pour célébrer la journée internationale de la liberté de la presse. Le ministère en charge des médias et le Conseil National de la Communication (CNC) estiment que le Burundi connait des avancées significatives dans le métier de journaliste. Mais les professionnels des médias sont persuadés que pas mal d’obstacles sont à franchir pour rendre meilleur leur métier    

Le thème de cette journée internationale était : « Le journalisme sous l’emprise du numérique ». Selon Thierry Kitamoya, assistant du ministre de la Communication, des Technologies de l’Information et des Médias, le métier de journaliste est régi par des règles claires mais, avec l’internet, il s’est ouvert aux amateurs. Ces derniers disent pour nuire, montrent pour choquer, dénoncent pour condamner, etc. Les technologies numériques ne sont pas donc à rejeter, mais elles ne sont pas non plus à idolâtrer.  M. Kitamoya invite les médias et les journalistes à placer très haut la barre du professionnalisme. L’information instantanée que permet l’internet est à prendre avec des pincettes. Le devoir de vérité contraint les journalistes à l’impérieux devoir de vérification des faits et des actes.

La loi portant accès à l’information est en cours d’élaboration. Lorsqu’elle sera votée, elle facilitera le fact checking nécessaire pour débusquer le mensonge véhiculé par certaines sources d’information. Et le processus de révision de la loi régissant la presse au Burundi est dans sa phase terminale.

Mireille Kanyange, nouvelle présidente de la Maison de la Presse : « Cette année 2022, il y a eu moins de heurts entre les journalistes et les forces de l’ordre ».

Quid de la liberté d’expression ?

M. Kitamoya affirme que la liberté de la presse est une réalité au Burundi. La multiplication des médias ces dernières années le prouve. Par ailleurs, aucun investisseur ne placera au cours de son capital dans une entreprise de presse où la de la liberté de la presse n’est pas garantie. 

Mireille Kanyange, nouvelle présidente de la Maison de la Presse remercie le gouvernement pour les efforts qu’il ne cesse de fournir en vue de faciliter le travail des journalistes, notamment la délivrance de la carte de presse et les interventions des institutions ou des partenaires publiques en faveur des journalistes reporters en difficultés.  Cette année 2022, il y a eu moins de heurts entre les journalistes et les forces de l’ordre. Ce qui démontre un sentiment partagé de compréhension mutuelle de la responsabilité des uns et des autres.

Quant à Vestine Nahimana, présidente du Conseil National de la Communication (CNC), il est souhaitable que les organisations des professionnels des médias se réorganisent pour s’autoréguler afin d’anticiper sur le travail du CNC. Elle fait surtout allusion à l’Observatoire de la Presse du Burundi (OPB) qui, malheureusement, reste en veilleuse depuis 2015. Elle invite les professionnels des médias à redynamiser cet observatoire qui est une sorte de tribunal des pairs ou de créer un autre organe similaire.

Clin d’œil aux partenaires

M. Kitamoya indique que le ministère en charge des médias salue les efforts fournis par les partenaires au développement qui interviennent dans le secteur de la communication et des médias. Cependant, leurs interventions doivent être coordonnées pour éviter la dispersion des énergies. Parfois, ils se retrouvent en train de traiter, de financer et d’exécuter les mêmes activités. Le gouvernement du Burundi recommande la mise en place des plans d’action conjoints pour une meilleure coordination des actions.

« Nous réitérons notre demande au gouvernement d’alimenter le fonds d’appui aux médias afin que ces derniers puissent avoir des capacités techniques et matérielles renforcées surtout qu’avec l’essor technologique et numérique, les ressources matérielles nécessitent un renouvellement continuel », insiste la présidente de la Maison de la Presse. Elle demande également aux partenaires techniques et financiers de continuer à appuyer les médias et les journalistes afin qu’ils réalisent des produits médiatiques de qualité. Elle encourage aussi les journalistes à faire preuve de professionnalisme pour diffuser une information fiable, vérifiée et utile à la société.

Pour Mme Kanyange, la célébration de la journée internationale de la liberté de la presse est une excellente occasion de réfléchir ensemble avec les institutions en charge des médias, les responsables des médias et les journalistes, sur l’état actuel de l’exercice du métier. Ils échangent notamment sur la situation des médias burundais, la qualité professionnelle et déontologique de l’information, mais surtout la sécurité des journalistes. Ils conçoivent ensemble la meilleure façon de combattre les fake news qui participent à la désinformation de la population. 

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