Sous le thème « Burundi bwacu, Burundi buhire, tugutuye amaboko, umutima n’ubuzima » , les traditionnelles festivités du 1er mai se sont déroulées au stade Prince Louis Rwagasore. La grisaille matinale n’a pas empêché une foule enthousiaste de travailleurs à exhiber leurs banderoles et des slogans rappelant leur savoir-faire dans leur emploi
Les travailleurs des services tant publics que privés avaient répondu au rendez-vous. Le programme des activités qui devrait débuter à 8h30 a commencé avec un peu de retard par un long défilé qui a duré plus de deux heures.
Dans son mot d’accueil, le maire de la ville de Bujumbura Freddy Mbonimpa a souhaité une bonne fête à tous les travailleurs Burundais en général et à ceux de Bujumbura en particulier. « Cette journée est une bonne occasion de faire une introspection sur nos réalisations, mais aussi de nous donner d’autres objectifs à atteindre », a précisé M. Mbonimpa avant d’ajouter que le pays se développe grâce au labeur de ses citoyens
Du népotisme dans le recrutement et la promotion des travailleurs
Le représentant des employeurs et celui des employés se sont accordés sur un des grands défis qui caractérisent le monde du travail dans le pays. Théodore Kamwenubusa, représentant de l’Association des Employeurs du Burundi (AEB), a insisté sur le favoritisme qui s’observe ces jours-ci dans le recrutement et la promotion dans les différents postes de responsabilité, que ce soit dans le secteur public ou le secteur privé. Les employeurs ne privilégient pas la compétence dans le recrutement. Ce qui constitue un frein aux investisseurs étrangers. Il demande que des formations soient régulièrement organisées en faveur des employés.
Même son de cloche du côté de la représentation des employés. Célestin Nsavyimana, vice-président de la Confédération des Syndicats des Travailleurs du Burundi (COSYBU) reconnait également qu’il se manifeste le favoritisme dans le recrutement des travailleurs et des entraves à la liberté syndicale qui s’observent surtout dans les entreprises privées. « La COSYBU reconnait qu’un pas a été franchi par le Burundi dans le respect des lois qui régissent cette association et dans la libre expression des doléances des syndicalistes », a expliqué M. Nsavyimana.
L’ingérence de l’employeur dans la création des syndicats, une entrave au travail
La COSYBU dénonce aussi l’ingérence des employeurs dans l’organisation syndicale. « Le cas le plus récent est la création du syndicat du nom de SYNAPS sous l’égide du ministère de la Santé Publique et de la Lutte contre le Sida (MSPLS) qui a voulu détruire le syndicat du personnel de la santé, SYNAPA. Les syndicats appellent le gouvernement à mettre fin à ces agissements des employeurs qui mettent à mal la liberté syndicale de leurs employés « Nous voulons appeler le Comité National de Dialogue Social (CNDS) à écouter toutes les parties concernées pour que de tels cas ne se reproduisent plus dans d’autres syndicats », a-t-il précisé.
Les syndicalistes dénoncent également les menaces et l’emprisonnement des représentants syndicaux de l’hopital Roi khaled, de la Sobugea, les syndicalistes de l’association des conducteurs de taxis-vélos et ceux du STEB. «La liberté syndicale est un droit pour chaque travailleur, mais aussi la revendication collective. Nous demandons aux forces de sécurité de ne pas se laisser instrumentaliser par les employeurs», a rappelé M. Nsavyimana
La Cosybu appelle le gouvernement à revoir sa politique de privatisation des sociétés SOSUMO et OTB, car l’Etat perd beaucoup plus qu’il ne gagne. « Une étude minutieuse pour connaître la valeur financière de ces sociétés doit être faite avant leur privatisation, » a-t-il indiqué. Les syndicalistes ont également interpellé le gouvernement pour qu’il cherche des solutions aux problèmes que traversent la Mutuelle de la Fonction Publique. Cette entreprise n’a plus le droit de passer la commande des médicaments à l’étranger. Cela a eu pour conséquence la hausse des prix des médicaments.
La subvention des communes revue à la hausse
Le mot de circonstance a été prononcé par Gaston Sindimwo, Premier Vice-Président de la République en rappelant le message à la Nation du Président de la République. Il a félicité les travailleurs qui se donnent corps et âme pour développer le pays et les a encouragés à redoubler d’efforts. « Le gouvernement va revoir à la hausse la subvention des communes qui passe de 500 millions à 570 millions. Mais cet argent n’est pas destiné aux travaux communautaires, mais plutôt aux travaux d’intérêt public », a précisé Sindimwo.