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Jusqu’où ira la hausse des prix ?

La hausse des prix des produits de première nécessite rythme notre quotidien. Les consommateurs décrient l’augmentation exponentielle des prix. L’inflation atteint des proportions élevées. La monnaie se déprécie de plus en plus surtout avec la récente dévaluation de sa valeur et la dette publique explose pour culminer à plus de 5000 milliards de FBu. Parallèlement, le budget de l’Etat augmente alors qu’il est financé en grande partie par les ressources intérieures. Malgré l’élargissement de l’assiette fiscale, les nouvelles mesures introduites pour maximiser les recettes pèsent lourdement sur les ménages. Il revient aux consommateurs de supporter les coûts supplémentaires.

Cela étant, les exonérations ne cessent d’augmenter. Plus de 250 milliards de FBu ont été accordés à différents opérateurs dont 71% revendiqués par seulement 8 contribuables, révèle un rapport du Sénat. L’inégalité dans la répartition des charges fiscales est perçue comme une source de révolte et de résistance de la part des contribuables lésés. « Le contribuable qui ne bénéficie pas de ces privilèges se trouve surchargé et ne trouvera de salut que dans la fuite devant l’impôt », apprend-on d’une étude de l’Observatoire de l’Action Gouvernementale (OAG) sur l’évasion fiscale.

D’après la même source, le poids excessif de l’impôt décourage une partie des contribuables. Lorsque le taux d’imposition atteint ou dépasse 50%, le contribuable aura tendance à considérer que de tels taux sont spoliateurs. Ainsi, il tente par tous les moyens d’y échapper, car l’impôt lui apparaît comme une confiscation et il s’oppose farouchement au processus de collecte des recettes. Il développe une forme de résistance, expliquent les auteurs de cette étude.

En plus des facteurs motivés par  la loi de l’offre et de la demande, les industriels fixent les prix comme bon leur semble. Ils évoquent l’augmentation des facteurs de production induite par la pénurie chronique des devises, du carburant et le déficit énergétique. Les spéculations autour des prix de ces produits deviennent monnaie courante.

En 2022, la Brarudi et la cimenterie BUCECO réclament la hausse des prix de leurs produits. Les raisons avancées étaient la flambée des coûts des matières premières, du transport, mais également la nécessité d’augmenter les investissements pour répondre à la demande.

Le Conseil des ministres avait constaté que compte-tenu des capacités de production de ces entreprises, il n’est pas évident que ces produits seront disponibles même après la hausse des prix. D’où il a été  proposé  d’analyser les coûts de production pour proposer des prix réalistes pour les produits Brarudi et Buceco.

En outre, les entreprises devraient présenter un plan d’augmentation de la production pour que ces produits soient disponibles avant d’envisager la hausse des prix. Finalement vers la fin de l’année, elles ont obtenu gain de cause. Les prix des boissons de la Brarudi et du ciment BUCECO ont été revus à la hausse. La récente hausse des prix du sucre et du carburant n’augurent rien de bon sur les conditions de vie des ménages. Ces produits, par effet de contagion, provoquent sur le court terme une nouvelle hausse généralisée des prix. Toutes les parties prenantes devraient prendre les mesures qui s’imposent pour atténuer les effets de l’inflation sur l’ensemble des acteurs de l’économie nationale.

 

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