Les populations Batwa de la colline Rwamvura en commune Kigamba ont bénéficié des tôles pour abandonner les maisons inappropriées dans lesquelles elles vivaient. Mais toutes les familles n’ont pas eu cette chance. Leurs maisons risquent de s’écrouler à tout moment parce qu’elles sont construites en briques adobes.
Certaines familles Batwa de la colline Rwamvura vivent dans des maisons couvertes de tôles mais, d’autres habitent toujours dans des huttes.
« En tant que peuple Batwa, nous nous réjouissons des maisons couvertes de tôles dans lesquelles nous vivons aujourd’hui. Malheureusement, ce n’est pas tout le monde qui a eu cette chance. C’est pour cette raison que les personnes qui en ont bénéficié ont intérêt à les entretenir », lâche Noëlla Gakobwa, 25 ans, une femme Mutwa vivant sur la colline Rwamvura de la commune Kigamba dans la province de Cankuzo.
Pour bénéficier des tôles, à la mi-2023, le ministère de la Solidarité Nationale, des Affaires Sociales, des Droits de la Personne Humaine et du Genre a proposé aux populations Batwa et à d’autres personnes vulnérables de construire elles-mêmes les maisons en briques adobes, le ministère ne se chargeant que de la toiture (tôles). L’objectif était d’aider les populations Batwa à se débarrasser des huttes pour habiter des maisons dignes de ce nom. « Moi je suis une maman de deux enfants. Avant, j’habitais une maison très inappropriée mais, aujourd’hui, j’habite une maison adéquate plus ou moins large et couverte de tôles. Maintenant, je suis à l’abri de la pluie », se réjouit Mme Gakobwa.
« Je suis parmi les bénéficiaires des tôles. J’ai construit la maison avec des briques adobes et on m’a octroyé des tôles pour la couvrir », affirme Victoria Misigaro, une femme vivant sur la colline de Rwamvura. Elle continue à expliquer qu’aujourd’hui sa chambre et celle des enfants sont séparées, car la maison est assez vaste. Même si la pluie tombe pendant la nuit, personne ne s’inquiète comme à l’époque où ils vivaient dans une hutte d’une seule pièce. Bref, ils sont en paix.
Même s’il y a des personnes dans l’entourage des Batwa qui nourrissent des préjugés comme quoi les Batwa vendront tôt ou tard les tôles pour revenir à la case départ, cette population balaie d’un revers de main cette affirmation la taxant d’infondée. Mme Gakobwa estime que personne ne rêverait pas de vendre les tôles reçues pour faire face encore une fois aux problèmes liés au manque d’une maison d’habitation appropriée. « Je prends soins de ma maison et je la garde jalousement. Je ne peux pas non plus vendre mes tôles, car je ne m’imagine pas dormir encore dans une même pièce avec mes enfants alors que ma nouvelle maison me permet de m’épanouir dans la vie familiale », rassure Mme Gakobwa.
Tout n’est pas rose
Il y a d’autres familles Batwa qui ont construit des maisons en briques adobes mais qui n’ont pas pu avoir des tôles. Aujourd’hui, avec la saison des pluies, leurs maisons inachevées risquent de s’effondrer. Les familles qui sont dans de telles situations réclament être régularisées.
« Chez moi, rien ne va. J’ai fabriqué des briques adobes et j’ai financé la construction de ma maison mais, jusqu’aujourd’hui, je n’ai pas bénéficié des tôles. Maintenant, à cause de la pluie, ma maison inachevée risque de s’écrouler. Pour éviter le pire, je l’ai couverte inefficacement de sachets. Je vis toujours dans une hutte », se désole Donavine Cishahayo.
Noëline Niyonzima, directeur provincial du développement familial et social en province de Cankuzo explique que les tôles destinées à couvrir les maisons des personnes vulnérables dont celles des Batwa de la colline de Rwamvura n’ont pas été suffi. Malheureusement, c’est pour cette raison que toutes les familles Batwa n’ont pas été servies. Pourtant, cette autorité provinciale tranquillise que le ministère en charge de la solidarité ne les a pas oubliés. Dès que les tôles seront disponibles, les bénéficiaires seront servis.