Le 1er juillet 2007, le Burundi intègre officiellement la Communauté de l’Afrique de l’Est (CAE). Il en devient membre à part entière avec beaucoup d’ambitions. Le pays est pressenti comme étant le maillot le plus faible de tout le groupe des pays de la CAE. Son économie stagne et sa balance commerciale est très déficitaire.
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Le Burundi profite beaucoup de cette intégration régionale. Il n’a pas accès à l’océan d’où l’intérêt de coopérer avec ses voisins pour faciliter la circulation des personnes et des marchandises. Ainsi, les opérateurs économiques profitent des avantages qu’offre le territoire douanier unique. Des avancées significatives ont été enregistrées. Ce sont notamment le suivi électronique des camions transportant les marchandises, la réduction des barrières non tarifaires, pour ne citer que celles-là.
Toutefois, les contraintes demeurent une réalité en ce qui concerne la facilitation du commerce. Malgré l’engagement des Etats à éliminer les barrières tarifaires et non tarifaires, force est de constater que les défis persistent. Il existe encore des barrières informelles ou improvisées qui perturbent le trafic routier.
Pour corriger ces anomalies, des postes frontières à arrêt unique ont été installés au niveau des postes stratégiques. Actuellement, les succès enregistrés depuis des années se reconvertissent en menaces. Le poste frontière à arrêt unique de Kobero par lequel transitent plus de 90 % des produits importés à destination du Burundi baigne dans une mare de difficultés. Le constat est amer.
La corruption, les coupures intempestives d’électricité, l’incompétence de certains déclarants, le faible débit de la connexion, l’espace de stockages très restreint handicapent les activités. Les transporteurs internationaux dénoncent la lenteur dans les opérations de déclaration. Ce qui prolonge la durée de séjours. Tous les acteurs sont unanimes sur le fait que les tracasseries administratives perturbent le commerce transfrontalier.
Les dédouanements tardifs se répercutent sur le prix de revient. Indirectement, le consommateur final paie un lourd tribut. Il importe d’ailleurs de relativiser le bilan de l’intégration du Burundi au sein de la Communauté Est Africaine. Il reste dérisoire au regard des contraintes (faible mobilisation des ressources, investissements timides, climat des affaires peu amélioré, etc.) qui minent son économie. Notre pays est devenu en quelque sorte un marché d’écoulement pour les autres pays membres de la CAE. Le tissu industriel est sous développé et l’absence de certification bloquent la compétitivité des entreprises locales. Il s’agit d’une intégration à deux vitesses.
La sous-région regorge d’énormes potentialités pour le Burundi. C’est un marché potentiel de 130 millions de personnes. Le Burundi peut exporter dans les pays de la sous-région du sucre, des produits horticoles, notamment les légumes et les fruits, le thé, les produits manufacturés, l’huile de palme, le poisson…. Mais, pour y parvenir il faut tout faire pour booster la production et promouvoir l’industrie locale. Nous devons saisir toutes les opportunités qui s’offrent pour équilibrer les échanges commerciaux entre le Burundi et les autres pays membres de la CAE.