Economie

La BRB n’est pas satisfaite du niveau de l’inclusion financière

La BRB déplore que la population reste réticente par rapport à l’utilisation des produits et des services financiers.  Elle s’inquiète aussi  du fait que le taux de possession des comptes bancaires reste encore faible et demande à tout le monde d’inverser la tendance pour booster le niveau de l‘inclusion financière  

Dieudonné Murengerantwari, gouverneur de la Banque de la République du Burundi : « La population manifeste toujours une certaine ignorance par rapport à l’utilisation des crédits bancaires dans la réalisation de ses objectifs ».

Il s’observe une nette amélioration de l’accès aux produits et services financiers formels à travers tout le pays grâce au recours et à l’usage des services financiers numériques, fait remarquer Dieudonné Murengerantwari, gouverneur de la Banque de la République du Burundi  lors de l’atelier d’échanges sur l’inclusion financière au Burundi organisé le 9 novembre 2022. Pourtant, le patron de la BRB  déplore la réticence de la population par rapport à l’utilisation de ces derniers. Ce qui fait que le taux de possession des comptes bancaires reste faible. 

Selon  toujours Murengerantwari, la population manifeste  toujours une certaine ignorance par rapport à  l’utilisation des crédits bancaires dans la réalisation de ses objectifs.  Il  se demande si cette situation serait liée aux conditions d’accès aux produits et services  financiers qui s’avèrent  difficiles, à la mauvaise qualité des services offerts ou au cadre légal et réglementaire en vigueur qui ne tranquillise pas les consommateurs des services financiers.

Selon lui, la population doit être rassurée de tout ce qu’il faut pour accéder aux produits et services financiers pour inverser la tendance. Elle doit être aussi sensibilisée sur les produits et services financiers disponibles.  

Noëlla Nzomukunda, agent  du service de l’inclusion financière à la BRB s’inquiète du fait que le monde rural reste moins servi, car la majorité des points de services financiers sont basés à Bujumbura.  Les données de l’enquête effectuée jusqu’au 31 décembre 2020 montrent que le nombre de points de services était estimé à 99 734  dont 96 163 pour les établissements de paiement, 502 pour les IMFs et 3 069 pour les établissements de crédit contre 46 577 points de services en 2019. 

Nzomukunda déplore que sur les plus de 99 000 points de services financiers répertoriés jusqu’au 31 décembre 2020, plus de 30 000 étaient basés à Bujumbura quand Cankuko disposait de moins de 2000 points de services financiers.  Et plus de 56 % de ces points de services appartenaient aux établissements de crédit contre plus de 33% aux IMFs et plus de 42% aux Etablissements de paiement. Et d’ajouter qu’au 31 décembre 2020 les établissements de crédit et les IMFs comptaient 3 044 868 clients contre 3 471 956 en 2019.  

Nzomukunda s’inquiète  aussi du fait que le secteur agricole est ignoré par  les établissements financiers et les IMFs qui octroient des crédits sous prétexte que ce secteur est émaillé de moult risques de non remboursement.  

Vers la mise en place d’un identifiant unique 

Pour améliorer l’accès aux services financiers et augmenter le taux d’inclusion financière, Prosper Ngendanganya, directeur de la supervision bancaire et de l’inclusion financière à la BRB fait savoir qu’on compte instaurer le projet de l’identifiant unique. Cela va permettre aux établissements financiers de détecter les mauvais clients, car on se contente actuellement des informations offertes par le client lui-même.  Et, de temps en temps,  certains clients parviennent à bénéficier des crédits qu’ils ne méritent pas.  Ce qui augmente l’effectif des clients défaillants. 

De plus, comme on le fait dans les autres pays comme la Tanzanie, le Maroc,etc , il confie qu’ on compte améliorer la collaboration entre le ministère ayant les finances dans ses attributions, la BRB et l’administration.        

Par contre, Boaz Nimpe, secrétaire exécutif de l’Association des Banques et Etablissements Financiers (ABEF)  fait savoir que le taux d’inclusion financière va crescendo et est passé de 12, 5% à 47,8% de 2012 à 2022. Pour lui, cela montre que l’inclusion financière a enregistré des avancées remarquables. Cependant, il déplore que la stratégie nationale d’inclusion financière  de 2015 à 2020 n’a pas été mise en œuvre pour faire avancer le taux d’inclusion financière à un niveau appréciable. Parmi les raisons de ce calvaire, Nimpe évoque l’insuffisance des moyens financiers alloués à cette stratégie qui étaient estimés à 36 milliards de FBu. 

Et de conclure que ce sont les hommes qui ont plus accès aux services financiers que les femmes.

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A propos de l'auteur

Jean Marie Vianney Niyongabo.

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