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La culture des fruits en expansion à Bujumbura

La culture des fruits est une filière agricole dans laquelle certains cultivateurs s’investissent beaucoup. Non seulement elle peut permettre à une personne de vivre décemment mais, elle joue également un rôle essentiel dans l’amélioration de la sante de l’homme. Dans la province de Bujumbura, la culture des fruits est largement pratiquée. Cependant, la cherté des produits phytosanitaires, la pénurie ou l’insuffisance des engrais chimiques handicapent cette activité. Reportage.

Siméon Irakoze, l’arboriculteur fruitier : « La culture des fruits exige un suivi attentif, en particulier en matière de pulvérisation des plantes afin de lutter contre les maladies. »

Il est 10 heures du matin, à environ un kilomètre du chef-lieu de la commune d’Isare, précisément sur la colline Bibare dans la province de Bujumbura. Dans cette localité, la majorité des habitants vivent de l’agriculture et de l’élevage. Ils cultivent des haricots, des maniocs, du maïs, des légumes et d’autres plantes.

Les reporters du journal Burundi Eco croisent, dans son champ, l’arboriculteur fruitier Siméon Irakoze. Ce dernier s’est engagé dans la culture des fruits, en particulier les tamarillos ou tomates en arbre, les fruits de la passion (maracuja) et les aubergines. Il souligne que cette activité lui permet de vivre décemment. Cela fait cinq ans qu’il s’est lancé dans la culture des fruits. Les revenus générés par cette filière lui permettent également de subvenir aux besoins de sa famille et de diversifier ses activités. Grâce à son engagement et à sa ténacité, il a déjà acheté deux vaches. Il précise qu’il possède actuellement 300 tamarillos. Il espère que la prochaine récolte lui permettra d’obtenir jusqu’à 150 kg de fruits.

La cherté des produits phytosanitaires, un défi de taille pour la culture des fruits

L’accès aux produits phytosanitaires pour la pulvérisation des fruits reste un véritable défi, selon Siméon Irakoze. « Je dois me rendre dans la capitale économique pour les acheter. Ce qui implique des déplacements et des frais considérables. Ces produits sont généralement très chers. Par exemple, un litre de produits phytosanitaires destinés à la pulvérisation des fruits coûte actuellement 150 000 FBu », précise-t-il.

En outre, la pénurie et l’insuffisance des engrais chimiques ainsi que les retards dans leur approvisionnement figurent parmi les principaux défis rencontrés par cet arboriculteur fruitier. Il souligne particulièrement l’importance de l’urée, un élément clé dans la bonne croissance des fruits. Sans cet engrais, le rendement demeure faible.

Techniques de préparation des semences de tamarillos

La préparation des semences de tamarillos commence par la sélection des fruits sains, vigoureux et mûrs. Une fois cette étape accomplie, les procédures suivantes sont plus que nécessaires : couper le fruit en deux, extraire les graines, puis les séparer de la chair et les laver à l’eau propre. Il est important d’éliminer les graines qui flottent et de conserver uniquement celles qui se déposent au fond du récipient, selon le Bulletin de la recherche agronomique du Burundi de décembre 2017.

Ensuite, les graines doivent être séchées dans un endroit aéré et lumineux, à l’abri du soleil, pendant au moins deux jours, sur un tamis ou un tissu qui permet à l’eau de s’écouler. Après séchage, il est recommandé d’enrober les graines de thiram ou de benlate (2 à 3 g par kg de semences) pour assurer une meilleure protection. Les graines ainsi préparées peuvent être conservées pendant un maximum de trois mois.

Un suivi rigoureux pour la culture des tamarillos

Pour cultiver les tamarillos ou tomates en arbre, la première étape consiste à préparer le sol, puis à aménager des pépinières pour enfin procéder au semis. Cette culture exige un suivi attentif, en particulier en matière pulvérisation des plantes afin de lutter contre les maladies. L’arboriculteur fruitier Irakoze insiste sur l’importance d’un suivi rigoureux des cultures en ajustant la pulvérisation en fonction de l’état des fruits pour garantir un bon rendement.

Lors de l’apparition des fleurs qui se transformeront en fruits, une nouvelle pulvérisation est nécessaire pour les protéger contre les maladies, conseille Irakoze. Selon lui, un tamarillo commence à produire des fruits environ un an après la plantation et peut continuer à en produire pendant cinq ans.

Comme pour d’autres cultures, il existe différentes variétés de tamarillos. Irakoze précise que les tamarillos naturels sont meilleurs, car ils résistent mieux aux maladies et ont une durée de vie plus longue que les variétés modernes. Il encourage d’autres agriculteurs à investir dans cette culture tout en soulignant son importance pour l’alimentation humaine. Les fruits des tamarillos sont riches en vitamines A, C, et en sels minéraux (calcium, magnésium et fer).

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