Site icon Burundi Eco

La femme dans le sport : Le crédo reste toujours de briser les barrières

Nous vivons dans un monde où les femmes reconquièrent petit à petit la place qui leur avait été confisquée. Le sport ne fait pas exception. La femme sportive démontre de plus en plus qu’elle est capable.  La Journée Internationale dédiée au sport féminin a été une occasion pour s’interroger sur le rôle et la place de la femme dans ce domaine longtemps considéré comme la chasse-gardée de l’homme

Ce n’est pas superflu de le signaler, le Comité National Olympique (CNO) du Burundi est dirigé par une femme. Bien encore, l’un des athlètes Burundais qui a le vent en poupe actuellement, en l’occurrence Francine Niyonsaba qui ne cesse de couvrir d’honneur le pays  est une femme aussi. A toute fins utiles, ajoutons aussi le fait que l’Association des Journalistes des Sports du Burundi (AJSB) est aussi dirigée par une femme. Ces exemples montrent que  la femme sportive Burundaise s’en sort très bien pour peu qu’on lui accorde les mêmes chances que l’homme. Pour autant, la dure réalité est que, malgré ces bons exemples de femmes qui ont percé dans le domaine sportif, elles restent sous représentées.   Les chiffres sont là pour nous le prouver.

Certains obstacles subsistent et continuent à bloquer les filles qui veulent se lancer dans le sport

Des chiffres qui ne trompent pas

Que ce soit dans les sports d’équipe ou en individuel, en boxe ou en judo, la femme Burundaise est représentée.  Une étude qui a été faite dans 14 des 24 fédérations que compte le CNO montre que  les femmes sont 3703 sur 23001 hommes, soit 16,10%. Dans le domaine technique, les officiels en athlétisme sont 72 alors que les hommes sont 626, soit 11,50% du total des effectifs. Quant aux sports d’équipe, les femmes arbitres sont au nombre de 76 pour 385 hommes. Dans l’administration du sport, la situation s’est améliorée avec les élections qui ont eu lieu il y a 3 ans. Elles sont 31 sur un total de 102, ce qui fait un pourcentage de 30, 39%. Ces chiffres ont été fournis par Mme Circoncilie Nahimana, responsable de la commission Femme et Sport au CNO. C’était lors d’une synergie des média organisée à l’occasion de la Journée Internationale du sport féminin, jeudi 24 janvier 2019.

Il faut plus d’effort pour que la femme  puisse réussir

Certaines obstacles subsistent et continuent à bloquer les filles qui voudraient se lancer dans le sport. La fille qui s’adonne au sport est mal perçue par la société. C’est une barrière culturelle qu’il faut briser. «  J’ai d’abord pris conscience de moi-même et de mes capacités. C’est cela qui m’a permis d’avancer et de persévérer. Pour la fille, au-delà des efforts, il faut de la passion et une détermination à toute épreuve pour s’imposer dans le milieu sportif » a indiqué Francine Niyonsaba, une athlète Burundaise mondialement  connue invitée à la synergie des médias récemment organisée.  « J’ai grandi dans une famille pauvre. Je voyais comment Maman fournissait beaucoup d’efforts pour nous nourrir. Je me suis jurée que je ferai tout mon possible pour aider Maman et la soulager de ce fardeau. Je voulais qu’elle ait tout ce dont elle avait besoin. C’est cela qui m’a poussé à aller de l’avant. C’est en fait cela ma source d’inspiration », a ajouté Mlle Niyonsaba.

Le gouvernement n’est pas à la traine

Le fait qu’il y ait un service chargé du sport féminin au département des sports du ministère de la Culture et des Sports est un signe que le gouvernement est préoccupé par la place de la femme dans ce domaine. Mais le gros du travail revient aux fédérations sportives. Ce sont elles qui doivent inciter les filles à pratiquer le sport. Le ministère lui aussi a son rôle à jouer. Pour le sport d’élite, il organise la détection des talents dans tous les coins du pays. Ensuite, avec le pouvoir délégataire, les fédérations prennent le relai et peaufinent les talents. Enfin, le CNO intervient pour donner un coup de pouce à ceux qui émergent, car il ne peut pas aider tout le monde.  C’est comme ça que la chaîne est organisée.

Chacun doit faire sa part

Les femmes qui réussissent dans le sport doivent revenir au pays pour aider dans l’encadrement et l’administration du sport. Elles doivent servir de modèles aux jeunes sportives parce que les chiffres prouvent qu’elles sont peu nombreuses à pratiquer le sport. Cela est d’autant plus vrai que souvent, ce sont les hommes qui encadrent les jeunes filles avec toutes les conséquences fâcheuses qui peuvent s’en suivre.  C’est pour cela que le Comité Internationale Olympique (CIO) encourage les femmes et les filles sportives. Elles ont   été 39% à bénéficier de l’aide de cette organisation sportive aux JO de 2018. Aux JO de la jeunesse qui ont eu lieu en Argentine, elles étaient 47% à être soutenues par la CIO, a indiqué Mme Lydia Nsekera la présidente du CNO du Burundi.

Les médias ont-ils un rôle à jouer dans la promotion du sport féminin ?

Sur 98 membres de l’AJSB, seules 10 sont des femmes. Or, ce sont les femmes qui doivent être aux avant-postes dans la promotion du sport féminin. Au demeurant, Liliane Nshimirimana, Présidente de l’AJSB a insisté sur le fait que le journaliste n’invente pas un événement sportif. Il ne fait que rapporter ce qu’il voit. D’où un appel lancé aux filles de pratiquer le sport et de revendiquer le droit de le pratiquer dans les mêmes conditions que leurs congénères masculins. Rappelons quand même que le nombre de femmes athlètes participants aux JO est allé crescendo depuis quelques années. En 1996, 2002 et 2016, ce nombre est passé respectivement de 34% à 42% et 45%.  Sans doute que demain ou après-demain on aura la parité hommes-femmes aux JO.

Quitter la version mobile