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La fille, première victime du manque d’éducation sexuelle

Dans le cadre de la célébration de la journée internationale de la fille, la 1ère dauphine de Miss Burundi Arlène Akimana a organisé une campagne en ligne de sensibilisation sur la sexualité de la jeune fille burundaise. Cette éducation visait à apporter quelques informations simples et claires à la jeune fille selon son niveau. Une éducation qui lui permet d’adopter un comportement responsable

Les participants (filles et garçons) étaient tous d’accord que la sexualité est toujours une question taboue dans la société burundaise

La campagne s’est clôturée mardi le 24 octobre 2018 par un débat autour du thème : « Soutenir l’éducation sexuelle de la jeune fille burundaise pour un avenir meilleure ».

La plupart des jeunes filles et des adolescentes qui sont dans la tranche d’âge comprise entre 15 et 24 ans pratiquent la sexualité à la queue-leu-leu. Elles ne se protègent pas et les conséquences sont énormes, surtout pour la jeune fille. Certaines d’entre elles attrapent les maladies sexuellement transmissibles. D’autres sont victimes des grossesses non désirées. Les données issues des réseaux de surveillance des infections sexuellement transmissibles (IST) montrent que les jeunes sont fortement exposés au risque de contracter une  IST.

Les entraves à l’éducation sexuelle persistent

Tout au long du débat, les participants (filles et garçons) étaient tous d’accord que la sexualité sexuelle est toujours une question taboue dans la société burundaise. Nombreuses sont les jeunes filles victimes de  l’inaccessibilité aux informations fiables sur la santé sexuelle et  reproductive. « Si les parents sont ignorants, ils ont moins de chances d’assurer une bonne éducation à leurs enfants. L’environnement socio-culturel qui considère la sexualité comme tabou et l’inégalité des genres rendant la fille vulnérable aux abus et lui donnant très peu de pouvoirs de prendre les décisions par rapport à la sexualité figurent en bonne partie parmi les entraves à la vie sexuelle de la jeune fille », explique Carole Bigirimana, chargée des questions de santé publique à l’association des étudiants en médecine.

Des conséquences fâcheuses

D’après les chiffres donnés par le PNSR (Programme National de la Santé de la Reproduction), plus de 20% de ces jeunes filles et adolescentes souffrent de la fistule obstétricale (ou fistule vésico-génitale) résultant généralement d’un travail prolongé et difficile, sans intervention obstétricale (césarienne) pratiquée en temps voulu. Le nombre de jeunes filles qui abandonnent l’école à cause des grossesses non désirées ne cesse d’augmenter.

Pour la première dauphine, cette campagne vient donner un coup de pouce à d’autres stratégies nationales de la promotion de la vie sexuelle des jeunes. L’éducation sexuelle est un élément moteur du développement économique. Cela étant, les femmes représentent plus de 60% de la population burundaise. Promouvoir leur éducation sexuelle permet  d’avoir des femmes responsables et surtout qui s’occupent beaucoup de leurs familles car, comme le dit un certain adage : « Eduquer une femme, c’est  éduquer une nation ».

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