Pour éviter le travail fatiguant avant l’âge de la majorité, la FVS-amie des enfants plaide pour une école obligatoire au moins jusqu’à 15 ans. Cette organisation qui milite pour les droits de l’enfant a recommandé cela à l’occasion de la célébration de la journée de l’enfant africain 2024 au début de ce mois de juillet à Bujumbura
Spès Nihangaza, représentante légale de la FVS-amie des enfants : « Nombreux enfants n’ont pas accès à l’éducation. Ce qui constitue une perte pour le pays »
« Aucun enfant dans la rue ou au travail pendant les heures de classe, tel est le thème choisi par la FVS-amie des enfants à l’occasion de la journée de l’enfant africain 2024 », déclare Spès Nihangaza, représentante légale de la FVS-amie des enfants.
Pour elle, ce thème est un message de plaidoyer. « Nous avons constaté beaucoup de cas d’enfants privés de l’accès à l’éducation. C’est le cas par exemple des enfants orphelins vivant dans les familles tutrices. Les enfants de sang de même âge sont envoyés à l’école. Par contre, ces enfants orphelins restent à la maison pour s’occuper des travaux domestiques », déplore-t-elle.
Mme Nihangaza s’inquiète qu’il n’existe pas aucun mécanisme juridique pour contraindre les personnes à envoyer les enfants à l’école. Et de continuer : « Nous avons connu des cas où les responsables administratifs n’arrivaient même pas à contraindre les tuteurs pour envoyer les enfants à l’école. Cela parce qu’il n’y a aucune base juridique qui oblige tous les enfants à aller à l’école ».
Un potentiel intellectuel consacré à la survie
« Nous avons également des cas d’enfants issus des familles très pauvres qui sont obligés de travailler pour aider leurs parents pour gagner la vie. Pourtant, ils ont un potentiel intellectuel fort », fait remarquer Mme Nihangaza avant d’indiquer que l’école est reléguée au second plan.
Malgré leurs bonnes perfections, explique-t-elle, des enfants sont engagés pour nounous ou domestiques tandis que d’autres sont engagés dans le petit commerce.
La patronne de la FVS-amie des enfants s’inquiète aussi pour les enfants vivants avec un handicap qui ont un problème à accéder aux infrastructures scolaires et pourtant ils ont des capacités intellectuelles comme les autres. Ce qui est une perte pour le pays car, après les études, ils peuvent contribuer énormément au développement du pays.
Et de renchérir : « En plus de la gratuité de l’enseignement, nous souhaiterions que le pays se dote d’une politique de scolarisation obligatoire au moins jusqu’à 15 ans. Cela pour éviter le travail fatiguant avant l’âge de la majorité » avant d’émettre le souhait de mettre fin complétement à l’exploitation des enfants via la mendicité, les travaux ménagers…
Mme Nihangaza reconnait le défi lié aux manques des ressources financières. Toutefois, elle rassure qu’avec la volonté de matérialiser l’enseignement obligatoire, la solidarité internationale va agir.
Elle avise aussi que la démographie galopante est un frein à l’enseignement obligatoire. « Le parent qui a mis au monde a le devoir d’envoyer l’enfant à l’école », rappelle Mme Nihangaza avant d’ajouter que les personnes instruites gèrent mieux les naissances.
D’où, selon toujours elle, investir dans l’éducation, c’est l’un des moyens efficaces pour contrôle la démographie galopante.
Et de convier à l’accélération de la mise en place des mesures favorisant le contrôle démographique dans le pays.