Le ministère de l’Education Nationale et de la Recherche Scientifique (MENRS) vient d’organiser les Etas Généraux de l’Education. Les représentants des syndicats des enseignants, les cadres de l’Etat, la société civile, les confessions religieuses et les chercheurs établissent un diagnostic assez complet du système éducatif burundais. Il s’agit d’une étape cruciale pour aspirer au développement social et économique de notre pays. Sans système éducatif efficace et compétitif, le pays ne peut pas avoir de bons ingénieurs, de médecins, de chercheurs, de cadres de l’Etat, d’enseignants, d’agronomes, de vétérinaires, de magistrats, de journalistes, de pharmaciens, …qui peuvent être à la hauteur de leur tâche.
Benjamin Kuriyo, Directeur de publication
D’après le ministre de l’ENRS François Havyarimana, ces assises contribuent à résoudre les problèmes identifiés qui enlisent le système éducatif burundais. Ce sont entre autres la qualité des enseignements-apprentissages, les effectifs pléthoriques des élèves, les programmes de formation, l’adéquation formation-emploi, l’état des infrastructures scolaires et académiques, le financement du secteur de l’éducation, etc.
A cela s’ajoutent la démographie galopante, le népotisme dans le recrutement du personnel enseignant, les intempéries qui menacent les infrastructures scolaires (plus de 150 écoles détruites depuis 2020), etc.
Les Etats Généraux de l’Education constituent un cadre de dialogue sur les forces et les faiblesses du système éducatif burundais afin d’envisager d’une manière concertée et coordonnée des solutions durables adaptées aux réalités du pays, de la sous-région et du monde, fait remarquer le ministre Havyarimana.
L’employabilité des jeunes tient à cœur le gouvernement du Burundi. En ce qui concerne l’adéquation formation-emploi, le Vice-Président de la République Prosper Bazombanza évoque la question relative au chômage des jeunes vu que beaucoup de lauréats ne trouvent pas directement d’emploi. Il invite la jeunesse, principal bénéficiaire du système éducatif à éviter t de tomber dans le piège des pêcheurs en eau trouble. « Chacun est appelé à changer de mentalité et de comportement, car les emplois rémunérés de la Fonction Publique se font de plus en plus rares… », rappelle-t-il.
Au-delà des bons discours et des recommandations issues des échanges, il faudra penser à la mise en œuvre des réformes proposées en vue de disposer d’un système éducatif performant, compétitif et rassurant. Le Vice-Président de la République a exhorté les participants à être réalistes et pragmatiques et à ne pas proposer un système éducatif idéaliste qui ne tient pas compte des contraintes économiques et sociales de notre pays. L’éducation est la base du développement de chaque pays. L’impact de la guerre civile sur le système éducatif burundais n’est plus à démontrer. Le système éducatif burundais souffre également des réformes à tâtons, les syndicalistes proposent le rétablissement du système classique avec un concours national en sixième année primaire et le test de dixième. Il est à noter que le passage d’une réforme à une autre exige la mobilisation des moyens conséquents. Certes, les échanges-débats permettent d’avoir une gamme de solutions, mais il revient au gouvernement d’appliquer une bonne dose pour réanimer le système éducatif à l’agonie. D’où la nécessité d’élaborer un plan d’investissement qui définit clairement les priorités, les activités à mener, la mobilisation des ressources nécessaires et le chronogramme. Sinon, il y a grand risque de naviguer à vue pour retomber à la situation initiale lors des prochains Etats Généraux 5 ans ou 10 ans après