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La hausse du prix du carburant inquiète les transporteurs et les passagers

Les prix du litre de l’essence et du gasoil à la pompe sont passés respectivement de 2 250 FBu à 2 400 FBu et de 2 250 FBu à 2350 FBu. Ce qui a occasionné l’augmentation de 5 % du prix du ticket de transport en commun pour les bus à destination de l’intérieur du pays et ceux faisant le transport interurbain. Les transporteurs restent sur leur soif

La structure du carburant est établie en dollars. Il en est de même pour la vente des pièces de rechange. Les commerçants calculent leurs bénéfices en dollars. Ce qui affecte le transport rémunéré des personnes qui est obligé de revoir son prix en FBu

« C’est incompréhensible. L’administration fixe les prix et les transporteurs fixent les leurs. L’augmentation du prix du ticket de transport est de 5 %. Mais voilà qu’à Carama le prix du ticket de bus est passé de 500 FBu à 550 FBu, soit une augmentation de 10 % », se lamente Ornella Mukamunyana, habitant le quartier Carama, zone Kinama dans la commune Ntahangwa, au nord de la capitale Bujumbura.

Pascal Nduwarugira habitant le quartier Mirango de la même commune abonde également dans le même sens. Pour lui, le ticket de bus est passé de 400 FBu à 450 FBu. « Normalement, nous devrions payer 425 FBu. L’augmentation a été de 10 % au lieu de 5 % », s’indigne-t-il.

« Nous allons abandonner le trajet centre-ville-Mirango. Nous sommes battus par nos clients nous accusant d’augmenter le prix du ticket de transport. Ils veulent payer 400 FBu », se lamente E. N. un chauffeur d’un minibus de type « Hiace » faisant le transport centre-ville-Mirango-Rond-point. Faire payer les 400 FBu alors que le prix du carburant ait été augmenté serait une perte d’après E.N.

Il indique que la distance entre le centre-ville et le quartier Mirango est de 20 km. « Nous consommons 3 litres d’essence pour une rotation. Avec l’augmentation du prix du carburant, les dépenses reviennent à 7 200 FBu (2 400 FBu le litre d’essence x 3). Comme on retourne vide parfois, les recettes deviennent 6. 800 FBu (17 personnes x 400 FBu). Nous enregistrons alors une perte de 400 FBu », annonce-t-il.

La revue à la hausse du prix du carburant a été annoncée par le ministère de l’Hydraulique, de l’Energie et des Mines mercredi le 8 août 2018.

Clarification de l’ATRABU

Selon Charles Ntirampeba, secrétaire général de l’Association des Transporteurs du Burundi (ATRABU), eu égard à l’augmentation du prix du carburant, le prix du ticket de transport en commun au centre-ville de Bujumbura et à sa périphérie est passé de 380 FBu à 400 FBu et de 420 FBu à 425 FBu… selon les quartiers.

« Au mois de janvier, quand on a revu à la hausse le prix du carburant, le prix du ticket de transport a été augmenté de 7 %.  Cependant, les transporteurs ne l’ont pas fait pour les quartiers périphériques de Bujumbura. On voulait limiter les chicaneries entre les transporteurs et les passagers liées au manque de change», fait-il remarquer.

Les facteurs affectant le secteur de transport

M. Ntirampeba rappelle qu’on fixe le prix du ticket de transport sur base du prix du carburant au moment où il y a d’autres facteurs affectant ce secteur qui ne sont pas régulés. C’est notamment, précise-t-il, la vente des pièces de rechange et des lubrifiants utilisés dans le transport.

« Par ailleurs, la structure du carburant est établie en dollars. Il en est de même pour la vente des pièces de rechange. Les commerçants calculent leurs bénéfices en dollars. Ce qui affecte le transport rémunéré des personnes qui est obligé de revoir son prix en francs burundi. Ce qui fait que les transporteurs travaillent à perte », explique-t-il.

Réapparition des  files d’attente sur les gares

Les files d’attente ont refait surface sur les gares surtout aux heures de pointe. Une certaine opinion pense que c’est de la spéculation pour augmenter encore une fois le prix carburant. Cela car le ministère de l’Hydraulique, de l’Energie et des Mines a annoncé que le gouvernement fait de son mieux pour alléger les souffrances de la population via les subventions. Le coût réel d’un litre d’essence devrait  être de 2 603 FBu et celui d’un litre gasoil de 2 530 FBu.

Pour M.Ntirampeba, les files d’attente observées actuellement sont causées par la location des bus utilisés dans les fêtes ainsi que les bus travaillant dans l’anarchie. A propos de ces derniers, M. Ntirampeba signale que les transporteurs ont enlevé les emblèmes distinctifs qui indiquent  les directions que doit prendre chaque bus. Et de renchérir : « Les trois premiers mois d’initiation de l’exploitation des bus par ligne, c’est-à-dire depuis le mois de janvier, la situation a été très bien maîtrisée. Ce qui n’est pas le cas aujourd’hui».

M. Ntirampeba notifie que suite à ces files d’attente et au désordre causé par les transporteurs dans les gares, maintenant les cas de vol y sont remarqués. Pourtant, avoue-t-il, on avait démantelés les réseaux de voleurs.

« L’ATRABU va s’impliquer davantage en encourageant les comités mixtes de sécurité à refaire leur travail afin de lutter contre le vol dans les gares et faciliter le transport des personnes », conclut-il.

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