Les enfants sont plus touchés par la malnutrition par rapport aux autres catégories de personnes. Les services sanitaires font de leur mieux pour aider les patients qui en souffrent.
Léonie Ntawurukira de la commune Kigamba en province Cankuzo raconte d’abord l’origine de la malnutrition de son petit-fils de 10 mois, Josué Turikurugamba. « Cet enfant est né le 6 février 2023 en Ouganda. Son père a autorisé sa femme (qui est d’ailleurs ma fille) de retourner au Burundi pour rendre visite à notre famille en mars 2023. Elle a passé plusieurs mois à la maison », indique Mme Ntawurukira. Sa fille a voulu retourner en Ouganda, mais les membres de la famille lui ont demandé d’attendre son mari venir la chercher. Pourquoi ? Parce que la fille ne maîtrise pas la route à emprunter pour rejoindre l’Ouganda et ne connait pas non plus le swahili pour se débrouiller en cas de besoin. « Nous n’avons pas voulu qu’elle aille seule en Ouganda avec son enfant, ce serait un risque certain », précise Mme Ntawurukira.
Le 17 août 2023, la fille en question a signalé qu’elle allait travailler pour l’argent dans les ménages voisins, mais elle n’est pas revenue. Par contre, elle a laissé son enfant Josué Turikurugamba à la maison. « Nous l’avons cherché partout, mais en vain. Nous pensons qu’elle a rejoint son mari à notre insu », se désole Mme Ntawurukira.
C’est ainsi que son enfant a commencé à avoir des problèmes de santé. Mme Ntawurukira est pauvre et elle n’est pas apte physiquement pour prendre en charge son petit-fils. Elle affirme qu’elle ne le nourrit pas de façon adéquate alors qu’il a été sevré prématurément. Au mois d’octobre 2023, les médecins lui ont diagnostiqué la malnutrition au centre de santé le plus proche. Ensuite, il a été transféré à l’hôpital régional de Cankuzo où il a été hospitalisé pendant plusieurs jours avant de retourner à la maison. En décembre 2023, l’enfant a subi une rechute. Il est hospitalisé pour la deuxième fois et il est gardée toujours par sa grand-mère.
Ce cas n’est pas isolé
Ildephonse Ciza, chargé du système d’information sanitaire à l’hôpital de district de Murore (commune Gisagara) confirme que la malnutrition est une réalité en province Cankuzo. Pour illustrer cela, cet hôpital dispose d’un service qui accueille les mal nourris transférés depuis les dispensaires implantés dans la région. Les catégories de personnes vulnérables qui en souffrent sont les enfants voire les femmes enceintes.
Selon les chiffres recueillis à l’hôpital régional de Cankuzo, les enfants sont des victimes incontournables de la malnutrition. Au mois de septembre 2023, sur 489 patients, 4 cas de malnutrition ont été enregistrés dont les victimes sont des enfants âgés de 3 à 13 ans. En août 2023, sur 524 patients, 7 cas de malnutrition ont été recensés dont les victimes sont des enfants de moins de 5 ans. Au mois de juillet 2023, sur 512 patients, 7 cas de malnutrition ont été enregistrés dont les victimes sont des enfants de moins de 5 ans.
Comment traiter et combattre la malnutrition ?
Selon Norbert Niyungeko, chargé du système d’information sanitaire à l’hôpital de district de Cankuzo, la malnutrition est causée par l’insuffisance des aliments riches en protéines, en lipides et en glucides ainsi qu’en sels minéraux. La kwashiorkor et le marasme sont les formes de malnutrition souvent observées à Cankuzo.
Cliniquement, les personnes qui souffrent de la malnutrition doivent être déparasitées et prendre des antibiotiques. En parallèle, ces patients doivent consommer le lait thérapeutique (F-75 et F-100) et des suppléments thérapeutiques comme le fer comprimé, le sirop, etc.
Pour combattre la malnutrition, selon M. Niyungeko, il faut savoir de quoi nourrir les enfants, c’est-à-dire une alimentation équilibrée (les protéines, les glucides, les lipides, les vitamines et les sels minéraux). En plus de cela, les familles qui ont beaucoup d’enfants ont besoin de limiter les naissances ou d’éviter les grossesses rapprochées. Cela pour entretenir et nourrir comme il faut les enfants qui sont déjà nés. Mais les citoyens burundais doivent s’habituer à consommer les produits alimentaires essentiels au lieu de les vendre, notamment les légumes, les fruits, les œufs, les arachides, etc.