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La pollution par les plastiques, une bombe à retardement

La pollution par les plastiques ne cesse de prendre de l’ampleur. La production des plastiques  à grande échelle n’est pas suivie par des mécanismes de gestion des déchets générés. Par conséquent les déchets plastiques causent d’énormes dégâts écologiques

Prof. Théophile Ndikumana, chimiste-physicien : « Le seul devenir positif de l’environnement pourrait être la destruction intelligente de ces bouteilles en plastique»

La problématique des emballages plastiques préoccupe la planète « Terre » en général et le Burundi en particulier. « Malheureusement nous avons pris l’habitude d’emballer ce que nous achetons que ce soit des produits liquides ou des produits solides dans des sacs plastiques. En général les bouteilles en plastique sont à usage unique. La question qui se pose est de savoir ce que deviennent les sacs plastiques après leur usage », précise Théophile Ndikumana, professeur à l’Université du Burundi.

D’après lui, les sachets plastiques ne devraient pas être réutilisés, surtout les bouteilles parce que ces dernières contiennent des éléments assez dangereux une fois  que ceux-ci sont libérés. « Le seul devenir positif de l’environnement pourrait être la destruction intelligente de ces bouteilles », constate Ndikumana.

Le récent décret interdisant l’utilisation des emballages plastiques tombe dans un contexte assez particulier. Le secteur agro-industriel enregistre une évolution sans précédent. Des unités de transformation des jus, de l’eau minérale, des boissons énergisantes, du lait, etc. sont installées ici et là.  Les emballages utilisés dans ces unités sont constitués essentiellement de des bouteilles en plastique. Les consommateurs de ces boissons ont la mauvaise habitude de jeter en peu partout les bouteilles usagées.

Pourquoi la pollution par les plastiques ?

Les déchets plastiques constituent un vrai danger pour l’environnement

Dans la plupart des cas, la mauvaise gestion des déchets ménagers est à l’origine de la pollution plastique. L’augmentation des déchets plastiques est aggravée par l’absence d’infrastructures de collecte et de recyclage. D’après l’Encyclopédie de l’Environnement (en ligne), 80 % des déchets des lacs, des mers et des océans proviennent des terres émergées. Ce sont surtout des déchets ménagers qui sont mal collectés, mal recyclés ou abandonnés dans la nature ou sur les bords des routes. Ces déchets vont être emportés par les vents, poussés par les pluies pour emprunter le chemin des égouts, des rivières et des fleuves, puis finir dans les océans. Les plastiques présentent un danger imminent sur la santé humaine et la biodiversité étant donné qu’un sac en plastique met des centaines d’années à se décomposer, voire des millénaires pour  les plastiques plus durs.

L’écosystème aquatique menacé

En milieu aquatique, sous l’effet des vagues et du rayonnement solaire, le plastique se fragmente. Par conséquent, l’Encyclopédie de l’Environnement montre que le premier effet de cette pollution, le plus direct, est l’emprisonnement des animaux dans de gros débris. C’est une cause de mortalité importante de mammifères marins, de tortues et d’oiseaux. La même source indique que l’autre effet direct est l’ingestion des déchets. A chaque taille d’organisme marin de la chaîne alimentaire correspond une taille de débris qui risque d’être ingéré. Après ingestion, le plastique s’accumule dans le système digestif des animaux qui alors se nourrissent moins et finissent par mourir.

Les dangers sur la santé humaine

En ce qui concerne la santé humaine, Pr. Ndikumana reconnait que l’incidence directe des plastiques est peu connue. Toutefois, estime-t-il, la santé humaine s’en trouve menacée lorsqu’on procède hélas à l’élimination de ces plastiques par le feu. Leur combustion dégage des gaz dangereux  comme les dioxines, les produits contenant du chlore, les poussières communément appelées composés organiques volatiles, etc. Ce qui constitue un vrai danger pour l’organisme. A titre illustratif, l’inhalation des composés organiques volatiles peut causer les maladies des voies respiratoires. Il ajoute qu’on constate la fréquence de ces maladies qui sont souvent peu perceptibles. On ne se rend pas compte qu’on a ces pathologies quand bien même on est malade.

Selon des sources concordantes, les émissions de gaz provenant de la combustion des plastiques sont très nocives à l’organisme. Le chlorure d’hydrogène (HCl) est un gaz incolore toxique et hautement corrosif, se transforme des fumées blanches au contact de l’humidité. Le chlorure d’hydrogène forme de l’acide chlorhydrique au contact des tissus du corps. Son inhalation peut causer  la toux, la suffocation, l’inflammation des parois nasales, de la gorge et du système respiratoire. Dans les cas les plus graves, il peut entraîner un œdème pulmonaire, une défaillance du système cardiovasculaire et la mort. Il peut causer de graves brûlures des yeux, des irritations oculaires et des dommages oculaires irréversibles.

Le monoxyde de carbone (CO) est un gaz incolore, inodore et très toxique. Il représente un danger pour la vie des hommes et les autres formes de vie aérobies. L’inhalation de quantités relativement faibles de CO peut provoquer une hypoxie majeure, des lésions neurologiques et, éventuellement, la mort. Les premiers symptômes d’intoxication au monoxyde de carbone sont la somnolence et les maux de tête suivis par la perte de conscience, la défaillance respiratoire et la mort.

Sous d’autres cieux, le  recyclage des déchets plastiques est obligatoire. Ce qui n’est pas le cas au Burundi. On évolue vers là, mais une large campagne de sensibilisation sur l’utilisation rationnelle des plastiques est plus que nécessaire. Cela sera appuyé par une loi spécifique sur l’élimination des déchets plastiques. Burundi Eco reviendra sur le sujet de la gestion des déchets dans les prochaines éditions.

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