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La prudence s’impose

Les rumeurs, la désinformation et les fakenews gagnent du terrain. L’évolution technologique apporte des facilités pour partager les informations à travers l’échange des textos, des appels vidéo, des messages vocaux, …. Cette façon de communiquer, de partager ses idées comme bon nous semble entrave le travail des médias. La consommation des informations contaminées n’est plus à démontrer.

Benjamin Kuriyo, Directeur de publication

Les fausses informations inondent les réseaux sociaux. La récente interpellation du général Alain Guillaume Bunyoni met les professionnels des médias à rude épreuve. La présidente du Conseil National de la Communication (CNC) parle d’une semaine chaude avec beaucoup de rumeurs. Dans une conférence de presse de ce matin, Vestine Nahimana félicite les médias qui ont gardé leur sang-froid face à la tournure des évènements. Par ailleurs, la patronne du CNC met en garde les médias qui diffusent des informations non vérifiées.

A la veille de Pâques, une jeune femme qui détient un débit de boisson à la frontière burundo-tanzanienne a été victime d’un lynchage médiatique. Son expulsion par l’administrateur sur base de grognes infondées n’a duré que le temps de la rosée. Le même jour, le gouverneur de la province de Muyinga a annulé la décision de l’administrateur.

Chers professionnels,  les rumeurs, les fausses informations pullulent sur les réseaux sociaux. Il en est de même pour  les messages haineux qui foisonnent. Les internautes profitent de leur anonymat « supposé » ou se cachent derrière des pseudonymes, des avatars pour exposer au grand public leurs rages, les blessures du passé, les plaies qui ne se cicatrisent pas. Ils se lancent des injures, calomnient  les gens ou diffusent des informations montées de toutes pièces, tout se retrouvent sur la toile.

Les médias doivent non seulement initier des programmes d’éducation aux médias, mais aussi mettre en place des outils pour traquer les rumeurs, les fausses informations, les images obscènes diffusées et partagées à longueur de journées. La vérification rigoureuse des sources d’informations est de mise pour contrecarrer les rumeurs qui empoisonnent l’opinion. Le recours au scoop qui passionne tant les journalistes, la publication des informations dans la fraîcheur des évènements est un choix, mais il y a un prix à payer. Un ancien journaliste et ex-patron du CNC dira lors d’une rencontre avec les responsables des médias que vaut mieux ajourner la publication d’une information au lieu de publier une information déséquilibrée et non vérifiée. Il invitait les journalistes à veiller au respect du Code de déontologie et de la loi sur la presse pour servir réellement de guide à la société.

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