Après les marchés de Musaga, de Kinindo et de Ruziba, c’est le tour du marché de Ngagara et celui de Jabe d’ouvrir les portes aux commerçants. Les réactions sont mitigées en ce qui concerne l’aménagement et la construction de ces marchés réhabilités. Burundi Eco y a fait une descente pour s’enquérir de la situation
Même si le marché de Ngagara a été réouvert, une bonne partie de ce marché n’est pas encore construite
Le marché récemment réhabilité de Ngagara est loin d’être complètement rénové. A l’entrée de ce marché, quelques marchands se sont déjà installés surtout dans les hangars. Les propriétaires des parcelles sont moins nombreux à avoir déjà achevé la construction des kiosques. Sur le flanc Sud de ce marché, une grande partie n’est pas encore construite, seule la délimitation et la numérotation des places sont visibles sur la terrasse. Les clients viennent à compte-gouttes, sauf la partie des céréales et des légumes où il y a une affluence des clients. «Nous avons été surpris par l’ouverture du marché car beaucoup de commerçants n’ont pas encore les moyens de s’installer vu que nous devons nous arranger pour construire les stands», raconte Anicet Ndikumana, un des commerçants trouvés sur place. Il fustige les responsables de la commission chargée de la réhabilitation de ces marchés de n’avoir rien fait pour que le marché soit disponible à temps. «Ce n’est qu’au début du mois d’août que nous avons été demandé de nous préparer pour revenir dans ce marché, mais voilà que nous ne trouvons rien de nouveau parce que nous devons encore débourser pour ériger des kiosques», se lamente-t-il.
Le coût exorbitant de la construction comme obstacle à l’installation
Selon un des commerçants qui était venu superviser la construction de son kiosque, le coût total d’un stand varie entre 1.000.000 FBu et 1.200.000 FBu. « J’ai dû payer la totalité, car normalement quand on construit collaboration avec un voisin c’est moins coûteux et ça varie entre 600.000 FBu et 800.000 FBu », indique ce commerçant avant d’ajouter que le recasement a été très hâtif et que beaucoup de commerçants ne s’étaient pas bien préparés pour la réinstallation dans le marché réhabilité.
Les espaces réduits à plus de la moitié inquiètent les commerçants
Les commerçants grossistes sont les premières victimes. Diomède Kabura, un propriétaire de quincaillerie dans le marché de Ngagara avant la réhabilitation de celui-ci ne cache pas son mécontentement. «Avec une place aussi réduite, je ne parviendrai même pas à ranger mes produits. Donc je suis obligé de louer un autre emplacement pour le stock», s’indigne M. Kabura. Un constat partagé par un autre commerçant des produits électroménagers qui affirme qu’il sera difficile pour lui de mettre tous ses produits dans le nouveau magasin du marché car, avec la fragilité de certains ustensiles, il risquerait de presque tout perdre.
Une réouverture timide au marché de Jabe
C’est ce mercredi 19 septembre 2018 que le marché réhabilité de Jabe a ouvert ses portes aux commerçants. Contrairement au marché de Ngagara, c’est pour permettre aux anciens occupants de ce marché de venir vérifier que tout le monde a eu sa place. Abadi Habonimana, commissaire du marché de Jabe indique que l’entrée effective aura lieu prochainement. « Nous avons voulu que les commerçants viennent aménager leurs stands, mettent des étagères et que par après ils puissent venir s’installer dans le marché », fait savoir M. Habonimana. Du côté des commerçants, Bernard Nduwimana, président de l’association des commerçants du marché de Jabe et aussi membre de la commission de recasement des commerçants dans ce même marché indique que c’est la satisfaction totale car les travaux sont entièrement terminés et même ceux qui ont demandé des stands sans être d’anciens occupants de ce marché vont aussi avoir des places.
Le commissaire du marché de Jabe rappelle aux commerçants que seuls ceux qui auront déjà payé la totalité des frais de construction des stands et qui sont en possession d’une fiche de la mairie seront présents le jour de l’entrée effective du marché de Jabe.