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La tourbe, une alternative crédible au charbon de bois ?

Avec des gisements estimés à 57 millions de tonnes, la tourbe est une source d’énergie qui pourrait remplacer  le charbon de bois utilisé dans la cuisson des aliments. Cela pourrait aussi contribuer à la protection de l’environnement. L’Office National de la Tourbe (ONATOUR) pense depuis quelques temps  à vulgariser son usage

Pascal Ninkunda, directeur général de l’ONATOUR : « L’ONATOUR produit selon les prévisions de la demande et la quantité restante en stock à la fin de l’année »

La production de la tourbe a été de 14 mille tonnes l’année passée. Selon les projections de l’ONATOUR, elle sera de 15 mille tonnes en 2019. Le prix du kg de tourbe varie entre 250 et 350 FBu en fonction des moyens de transport et de la distance à parcourir pour la livraison. Les principaux clients de l’ONATOUR sont les camps militaires et les écoles à régime d’internat. Certaines entreprises comme la FOMI (Fertilisant Organo-Mineraux Industrie) utilisent aussi cette source d’énergie.  Malheureusement, les écoles à régime d’internat ne sont plus nombreuses à l’utiliser. Il faut savoir que « l’ONATOUR produit selon les prévisions de la demande et la quantité restante en stock à la fin de l’année », a indiqué Pascal Ninkunda, directeur général de cette société.

Des défis en passe d’être relever

Le principal obstacle à l’utilisation de la tourbe  est la forte fumée qu’elle dégage. Très peu de ménages utilisent cette source d’énergie. Les mauvaises langues disent que la tourbe endommagerait les cuvettes et les casseroles utilisées dans la cuisson des aliments. L’ONATOUR est conscient du problème. 

Les études déjà réalisées ont montré que l’utilisation de 10 000 tonnes de tourbe par an préserve l’élagage de 150 hectares de forêts ou l’abattage de 80 hectares de plantations de bois

Il entreprend des démarches pour commander une machine qui fabriquera des briquettes carbonisées qui ne dégageront pas de fumée après quoi il s’attèlera à la vulgarisation de l’usage de la tourbe dans les ménages. Ses premières cibles seront les agglomérations et les écoles à régime d’internat. Il est possible d’augmenter la production mais, avant cela, il faut d’abord trouver le marché où l’écouler, a souligné M.Ninkunda. 

Actualiser les recherches, une priorité

Les études sur les gisements de la tourbe datent de longtemps. Le directeur général de l’ONATOUR envisage de faire appel aux chercheurs pour qu’ils actualisent les données parce qu’il arrive souvent qu’on trouve la tourbe dans des sites qui ne sont pas répertoriés. Actuellement, l’ONATOUR exploite quatre gisements, celui de Buyongwe, celui de Gisozi, celui de Matana et celui de Gitanga. Chacun de ces sites emploie près de 300 ouvriers. Il est probable que le Burundi dispose d’autres gisements qui ne sont pas encore connus. Il est important de préciser que  l’exploitation de la tourbe se fait seulement pendant la saison sèche, c’est-à-dire aux mois de juin, juillet et août parce que les sites d’extraction sont situés dans les marais qui s’inondent facilement pendant la saison pluvieuse. Actuellement, la production pendant ces seuls 3 mois suffit à couvrir les besoins de toute l’année.  Si on doit vulgariser l’usage de la tourbe, il est clair qu’on devra multiplier les gisements exploitables. 

La tourbe, bénéfique pour plusieurs raisons

La tourbe qui constitue une alternative au charbon de bois peut aussi aider à lutter contre le déficit énergétique auquel fait face le pays. Elle est en fait une matière première pouvant alimenter une centrale thermique. Bien plus, selon les informations tirées du site des Publications de Presse Burundaise (PPB), les études déjà réalisées ont montré que l’utilisation de 10 000 tonnes de tourbe par an préserve l’élagage de 150 hectares de forêts ou l’abattage de 80 hectares de plantations de bois

Qu’est-ce que la tourbe ?

La tourbe est une matière organique fossile formée par accumulation sur de longues périodes de matières organiques mortes, essentiellement des végétaux, dans un milieu saturé en eau. Sa teneur en carbone peut atteindre 50 % en poids. Ce qui fait de la tourbe un bon combustible. Séchée, elle chauffe moins vite que le bois et le charbon. Mais si elle ne chauffe pas vite, elle brûle pendant longtemps. 

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