Deux mois après leur introduction, les grandes coupures disparaissent de nouveau du circuit financier. Les consommateurs des produits financiers rapportent une rareté de billets de banque pour ceux qui sollicitent de gros montants. Pourtant, la Banque centrale a mis un terme à sa politique de démonétisation des billets de 5 000 FBu et 10 000 FBu initiée au mois de juin de cette année.
Benjamin Kuriyo, Directeur de publication
Elle continue d’alimenter normalement les banques commerciales et les institutions de microfinance en billets de banque tout en veillant à ce que la quantité de monnaie en circulation soit compatible avec les besoins de l’économie. « Toutefois, il s’observe des clients des banques commerciales et des institutions de microfinance qui continuent à effectuer des retraits en cash en montants importants. Ce qui augmente le niveau des billets et pièces en circulation avec notamment un effet inflationniste », lit-on sur le compte twitter de la BRB.
Les mesures de limitation des montants de retraits et de dépôts en cash étant levés, la BRB encourage l’utilisation d’autres moyens de paiement que le cash.
Si la pénurie des billets de banque persiste, cela pourrait encourage de nouveau la thésaurisation-terme technique économique décrivant la volonté de garder son argent en dehors du circuit économique. Par définition, la thésaurisation se caractérise par une défiance envers les moyens de paiement scripturaux, une accumulation de monnaie pour en tirer un profit ou par absence de meilleur emploi, et non par principe d’économie ou d’investissement productif.
Le secteur privé est le plus touché par la crise économique actuelle. Les opérateurs économiques manquent des devises pour s’approvisionner en matières premières. Pire encore, avec la récente dévaluation de la monnaie, ils ont dû revoir leurs prix avec le grand risque d’accumuler des invendus. En outre, la mobilisation des financements devient un casse-tête ; les femmes et hommes d’affaires ont du mal à lever des capitaux. Pour cause, la dette publique intérieure ne cesse d’augmenter et l’effet d’éviction se dessine.
Dans ce contexte, si les banques commerciales mobilisent plus de ressources pour financer la dette publique, l’avenir des ménages et des entreprises est incertain. C’est toute l’économie qui est paralysée, car la mission principale des banques commerciales est de financer le secteur privé qui reste le moteur de la croissance économique.
Pour les économies qui fonctionnent, le secteur privé dicte la croissance économique et les pouvoirs publics ne sont là que pour réguler et assainir le climat des affaires. Le financement du secteur privé constitue un gage pour accroître les revenus des ménages à travers la création des emplois mais générer des recettes fiscales supplémentaires pour le fonctionnement du gouvernement.