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Le Bio-pesticide, une solution contre les insectes ravageurs

Un jeune entrepreneur de Cibitoke fabrique un produit phytosanitaire dénommé Pesticide Fertilisant Biologique (PFBIO) à base de plantes naturelles locales pour lutter contre les insectes ravageurs des plants de maïs et de tomates. Son projet est très efficace et rentable. Il demande un appui pour que ce produit soit distribué sur tout le territoire national

Alexis Nsabimana un jeune entrepreneur de la province de Cibitoke qui fabrique le Pesticide Fertilisant Biologique (PFBIO) à base de plantes naturelles locales.

 

Alexis Nsabimana, un jeune entrepreneur de la province de Cibitoke, âgé de 32 ans, originaire de la colline Rushima dans la commune de Mugina dirige la société des Jeunes Visionnaires de Rushima. Il a fréquenté la faculté de Sociologie à l’université du Burundi.  Cependant, après avoir constaté la présence d’un insecte ravageur appelé chenille qui menaçait les cultures et étant membre fondateur de ladite société, Alexis Nsabimana a essayé de trouver une solution pour lutter contre cet insecte. « Nous avons alors décidé de lancer un projet pour fabriquer un produit phytosanitaire naturel appelé Pesticide Fertilisant Biologique (PFBIO) à partir d’un mélange de gingembre, de feuilles de neem, de tithonia et de feuilles de rotsia (urwãga) », a-t- il annoncé. Cette société des jeunes visionnaires de Rushima a commencé ses activités en 2022. Elle est constituée de 5 personnes dont trois agronomes et deux filles.

Objectif du projet

Grâce aux connaissances acquises à l’école et à la compréhension des effets de l’utilisation des pesticides chimiques, nous avons conclu que ces derniers sont parmi les facteurs de la dégradation du sol, de la pollution des eaux, de la diminution de quelques espèces aquatiques et qu’ils sont aussi nuisibles à la santé. Cependant, malgré l’utilisation des pesticides chimiques, cet insecte est toujours là. « Nos champs de maïs et de tomates étaient menacés par les chenilles. Beaucoup d’agriculteurs n’ont pas pu obtenir une bonne récolte. C’est dans ce contexte que nous avons pensé à commencer la fabrication d’un bio-pesticide susceptible de nous aider à lutter contre cet insecte. A l’issue de l’épandage de nos produits fabriqués naturellement, l’insecte a enfin disparu », a-t-il déclaré.

Des plantes naturelles locales comme matières premières

Le bio-pesticide en question est fabriqué à partir d’un mélange de plantes naturelles locales, à savoir : le gingembre, les feuilles de neem, le tithonia et les feuilles de rotsia. Alexis Nsabimana annonce qu’ils n’ont pas de problèmes de manque de matières premières. « Nous ne cherchons pas la matière première dans les forêts, car nous la cultivons nous-mêmes. Nous avons déjà trois terrains sur lesquels nous avons planté le neem et un autre grand terrain sur lequel nous avons planté le gingembre ». Ainsi, après la production, les déchets ne sont pas jetés, car des fertilisants liquides et non liquides en sont extraits pour les agriculteurs. Les déchets restants, après l’extraction des fertilisants, servent à la fabrication des aliments pour les vaches et les poules.

Disponibilité des clients et rentabilité du projet

Nsabimana indique également qu’ils ne rencontrent pas de difficultés liées à la clientèle. « Nous avons des clients, principalement des sociétés composées d’agriculteurs, d’éleveurs et de coopératives qui ont reconnu la valeur de nos produits. Par la suite, ils sont venus les acheter pour les utiliser. »

Cependant, pour obtenir 1 litre de bio-pesticide non mélangé avec de l’eau, il faut 6 kg du mélange de gingembre, de tithonia, de feuilles de neem et de feuilles de rotsia. Ce litre est vendu à 5 000 FBu, tandis que pour les produits chimiques tels que Roketo ou Dudu, un flacon de 330 ml se vend à environ 7 000 FBu. Ainsi, pour son utilisation,1 litre de bio-pesticide doit être mélangé avec 10 litres d’eau.

Avec un capital initial d’un million de FBu, ce projet peut   générer des revenus d’un montant de 56 millions de FBu par an. « Ces bio-pesticides peuvent nous rapporter 10 millions de FBu par an, les fertilisants 7 millions de FBu par an, le gingembre 35 millions de FBu par an et les aliments pour les vaches 4 millions de FBu par an. Au total, cela représente un montant de 56 millions de FBu », a déclaré Alexis Nsabimana.

Et d’ajouter « Nous souhaitons que d’ici 5 ans, avec un appui, notre produit soit distribué sur tout le territoire national afin que toute la population sache l’importance de l’utilisation de notre bio-pesticide et les effets néfastes des produits chimiques. »

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