Le Boulevard du Japon, exactement sur l’axe reliant le port de Bujumbura au terrain dit Tempête, est à nouveau impraticable en raison de la montée des eaux du lac Tanganyika. La circulation est perturbée tant pour les véhicules que pour les piétons. Si les automobilistes sont contraints de traverser des flaques d’eau, les deux roues n’osent s’aventurer sur ce tronçon transformé en lac. Les usagers ne cachent pas leur inquiétude quant à l’inaction des autorités sur la remise en état des certaines infrastructures routières fortement délabrées.
Les véhicules circulent désormais à travers des flaques d’eau stagnantes.
Dans la ville de Bujumbura, un tronçon de l’axe stratégique longeant le lac Tanganyika pour rallier le port de Bujumbura, est devenu quasiment impraticable. Depuis des mois, cette section de la route a été assiégée par les eaux du lac Tanganyika en deux endroits spécifiques : près de l’ancienne plage de Safi Beach et en face du bar-restaurant Pasta Commedia. Les véhicules, quant à eux, pataugent maintenant dans des flaques d’eau stagnantes. On dirait qu’ils naviguent sur une rivière plutôt que de traverser une route.
Si les automobilistes réussissent à passer, les motos et les vélos rencontrent d’énormes difficultés pour s’y aventurer avec un risque que leurs conducteurs ne tombent dans l’eau. Quant aux piétons, ils peuvent emprunter un chemin alternatif, mais celui-ci passe sur d’énormes pierres, rangées le long des rives du lac pour atténuer les vagues. Bien que cette solution ait temporairement permis de protéger la route, l’eau continue de perturber la circulation sur cette zone.
La population préoccupée
Les habitants de la zone touchée expérimentent de pires situations face à l’augmentation du niveau de l’eau. Ils craignent une nouvelle montée dans les prochains mois. « A un certain moment, la route avait été fermée à la circulation des véhicules en raison de la montée fulgurante des eaux du lac Tanganyika. Cependant, l’eau s’était retirée, et le tronçon était redevenu sec et accessible. Malheureusement, l’eau stagnante qui persiste et qui semble augmenter à nouveau perturbe gravement la circulation », déplore un homme d’une trentaine d’années, assis sur sa moto. Cet homme est également pêcheur au filet dans cette zone.
Juma, un habitant de la zone Buyenzi explique que ce tronçon était pour lui une voie idéale pour aller pratiquer des exercices physiques sur le terrain de Tempête. Cependant, il doit désormais escalader les grottes pour éviter les courants du lac. Ce qui rend cette alternative bien moins pratique et confortable.
Les routes pavées prises pour cible
Ce n’est pas uniquement les piétons qui souffrent des conséquences de cette situation. Même les automobilistes commencent à éviter ce tronçon de plus en plus impraticable. En effet, pour contourner l’obstacle, de nombreux conducteurs bifurquent désormais vers des routes alternatives du quartier asiatique, empruntant des rues pavées. Toutefois, cela entraîne des conséquences non négligeables pour l’état de ces rues. En effet, cette voirie supporte difficilement les poids lourds. Ce qui entraîne une dégradation prématurée des routes pavées rendant de nouveau la circulation moins fluide.
Cette situation rappelle celle qui s’est produite lorsque le tronçon de la route reliant le port de Bujumbura et le terrain Tempête avait été temporairement fermé. Les pavées du quartier asiatique avaient sérieusement subi de lourds dégâts en raison de l’important trafic de véhicules qui les empruntent, y compris des camions, peu importe leurs charges. Cette situation a conduit à une dégradation rapide des pavés, rendant ces rues de plus en plus impraticables et dangereuses pour les automobilistes et les piétons.
Face à ces défis, l’avenir de cette importante route est incertain. Les autorités devront trouver des solutions rapides et durables pour résoudre ce problème, afin de garantir la sécurité des usagers et la circulation des biens et des personnes.