Site icon Burundi Eco

Le brevetage, ce ganglion du transport lacustre

Le personnel Burundais naviguant sur le lac Tanganyika n’est pas qualifié, selon l’Association des Transporteurs Internationaux du Burundi (ATIB). Ce qui occasionne une perte pour le pays. Pour faire face à ce défi, l’ATIB recommande la mise en place des établissements de certification

Ce n’est pas si simple de comprendre le transport lacustre sans en être expliqué par les experts en la matière. Avec la soif de tout savoir sur le transport lacustre, le journal Burundi Eco l’a découvert et veut le faire découvrir aux autres. C’est à 11 heures mercredi, le 7 août 2019, en compagnie de Mireine Havyarimana, coordonnatrice du projet au sein de l’ATIB, d’Eric Ntangaro, secrétaire exécutif de l’ATIB et d’un agent d’ARNOLAC qu’un tour a été effectué au port de Bujumbura.

Mireine Havyarimana, coordonnatrice des projets au sein de l’ATIB : « Si la flotte burundaise n’a pas de main d’œuvre qualifiée, elle ne peut pas entrer en compétition avec les autres flottes au niveau régional »

Les bruits des grues qui tournaient pour décharger les bateaux accueillent tout passant.  Mme Havyarimana explique le trajet du bateau depuis le mouillage jusqu’au quai de déchargement. Cela grâce au bateau de manœuvre. Une occasion s’offre. Nous montons dans « Kizigenza », le bateau remorqueur n°1. A bord, un capitaine titulaire Congolais. Il faisait des manœuvres pour approvisionner le bateau remorqueur en carburant. Notre aventure dure environ 2 heures et Mme Havyarimana revient sur le grand défi que connait le pays en matière de brevetage.

Quand le brevetage profite aux étrangers 

« Le transport lacustre est moins cher, plus sécurisant, assure le transport des quantités importantes de marchandises, est un transport sans barrières non tarifaires. Malheureusement, la flotte burundaise n’a pas de main d’œuvre qualifiée pour l’exercer », regrette Mme Mireine Havyarimana. Pour elle, on fait toujours recours aux capitaines titulaires. Pourtant, le personnel Burundais naviguant sur le lac Tanganyika est très compétent, mais sans brevet.

Plus le bateau attend pour accoster, plus il y a perte de temps

« La conséquence est que seul un capitaine titulaire peut faire l’accostage d’un bateau », déplore-t-elle. Arrivée aux autres ports, Mme Havyarimana informe que les capitaines Burundais font recours aux capitaines titulaires étrangers pour accoster. Cela moyennant son paiement avant de signaler que celui-ci se fait en devises.

Or, confirme-t-elle, si cet argent devrait être bénéficié par un Burundais, il contribuerait d’une manière ou d’une autre au développement du pays.

Elle regrette également qu’en attendant l’accostage, il y a une perte de temps. Pourtant, martèle-t-elle, la logique est que les bateaux accostent par ordre d’arrivée.

Mme la coordonnatrice du projet au sein de l’ATIB informe aussi que si la flotte burundaise n’a pas de main d’œuvre qualifiée, elle ne peut pas entrer en compétition avec les autres flottes au niveau régional.

Cependant, elle tranquillise que la société d’Armement Nord des Grands Lacs (ARNOLAC) a des capitaines titulaires pour sa flotte avec une majorité de Congolais et un seul burundais.

Face à ce défi, une lueur d’espoir pointe à l’horizon, selon Mme Havyaramina. Elle rappelle que bientôt le port sera réhabilité. Un chantier naval et un terminal de containers seront construits. « Il serait très réjouissant que cette modernisation du port aille de pair avec la mise en place des établissements de certification », conclut-elle.

Quitter la version mobile