C’est par décret présidentiel que le Gouvernement annonce l’interdiction de l’utilisation des sacs plastiques sur le territoire national. Les fournisseurs de ces produits ont 18 mois pour écouler leurs stocks. Cette mesure a été bien accueillie par la population qui y voit la volonté du gouvernement de protéger l’environnement
Le ministère de l’Environnement, de l’Agriculture et de l’Elevage informe l’opinion tant nationale qu’internationale que la fabrication, l’importation, le stockage, la vente et l’utilisation de tous les sachets et d’autres emballages plastiques sont interdits. « Un délai de grâce de dix-huit mois est accordé, à partir de l’entrée en vigueur du présent décret pour écouler les stocks disponibles et les commandes passées », a déclaré Dr Déo-Guide Rurema ministre en charge de l’Environnement.
Pourquoi interdire l’utilisation des sacs plastiques ?
« Nul n’ignore les dégâts causés par les matières en plastique non dégradables. En effet, ils ont un impact sur l’environnement et sur la santé tant humaine qu’animale. Il faut environ une seconde pour fabriquer un sachet en plastique, 20 minutes d’utilisation en moyenne mais il faut entre 400 ans et 1200 ans pour le dégrader naturellement », explique Dr Rurema. C’est la raison pour laquelle le Gouvernement du Burundi vient de mettre en place le décret N°100/099 du 08 août 2018 interdisant l’importation, la fabrication, la commercialisation et l’utilisation des sachets et autres emballages en plastique au Burundi, justifie-t-il.
Une décision plutôt salutaire
Les usagers des produits plastique et les environnementalistes saluent cette mesure. Ils estiment qu’elle vient comme une solution à la problématique de gestion des déchets. Par contre, ils émettent des doutes quant à sa mise en application. Le gouvernement devrait mettre en place des produits de substitution des sachets souvent utilisés pour emballer les marchandises, disent-ils.
Le ministre Rurema leur donne raison. Leur inquiétude est plutôt fondée, dit-il, seulement nous voulons retirer de la circulation tous les sachets utilisés pour emballer des différents produits. D’ailleurs, il en appelle les opérateurs économiques à investir dans le recyclage et la valorisation des déchets plastiques. Ces businessmen bénéficieront des avantages d’investissement notamment les exonérations et d’autres avantages qui seront définis au niveau des textes d’application du présent décret. Il espère qu’il y aura pas mal d’opérateurs économiques qui seront intéressés par le secteur durant cette période transitoire.
Certes, le décret accorde une dérogation aux industries qui fabriquent des produits emballés dans les bouteilles ou des flacons en plastique l’utilisation des emballages plastiques. Toutefois ceux-ci doivent mettre en place des mécanismes de gestion des déchets plastiques qui incluent la collecte, le stockage et le recyclage des déchets plastiques, insiste le ministre en charge de l’environnement.
Certains produits plastique ne sont pas concernés
Une liste des sachets en plastique devant être utilisés exceptionnellement au Burundi sera établie et actualisée chaque fois que de besoin. L’article 4 du décret établit une liste initiale du matériel plastique bénéficiant d’une dérogation à cette mesure. Ce sont notamment les sacs et les sachets en plastique biodégradables, les matériels en plastique utilisés dans les services médicaux, dans l’emballage industriel et pharmaceutique, les matériels en plastique utilisées dans la construction, dans les laboratoires de recherche ou dans l’enseignement comme matériel didactique.
Vers une politique de gestion des déchets
Pour la gestion efficace des déchets éparpillés dans les agglomérations et à travers tout le pays, le ministère est en train d’élaborer un document de politique de gestion des déchets. La phase de préparation dudit document arrive à un stade avancé. Partant du constat que les immondices s’observent un peu partout, le ministère est entrain de finaliser la politique de gestion des déchets.
Cette politique permettra de gérer non seulement les déchets plastiques, mais aussi les autres types de déchets, à savoir : les déchets ménagers, les déchets biomédicaux et les déchets électriques et électroniques. Elle viendra nécessairement répondre à la problématique de collecte des déchets au niveau des ménages.
Avec cette décision, le Burundi allonge la liste des pays africains qui ont pris l’initiative d’en finir avec l’utilisation des sacs plastiques. La rédaction reviendra sur le sujet pour aborder les aspects relatifs à la gestion des déchets issus des produits en plastique.