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Le danger nous guette !

Le réchauffement climatique est une réalité à l’échelle planétaire. Les cyclones, les ouragans, les inondations, les éboulements de terrain, les incendies, les canicules, la fonte de la calotte glaciaire, les érosions côtières sont certaines des manifestations du changement climatique. Ces catastrophes occasionnent des dégâts humains et matériels tels que rapportée par la presse internationale. Aucun pays n’est épargné. Les catastrophes touchent tous les pays indépendamment du niveau des revenus. Cependant, les pays ne réagissent pas de la même façon face à ce phénomène.

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Notre pays est en proie aux catastrophes naturelles. Les fortes précipitations entraînent souvent des inondations, des glissements de terrains, des coulées de boue, etc. Ce qui est à l’origine des mouvements de personnes à la recherche de l’abri. Les infrastructures socio-économiques en paient un lourd tribut. Les pertes économiques sont incommensurables. Les moyens pour riposter ne suivent pas. Il faut des années pour atténuer l’impact des dégâts enregistrés en une seule journée.

Ce qui met à mal les opérateurs économiques qui investissent dans le secteur touristique (aménagement des plages, construction des hôtels, etc.). En avril dernier, les eaux du lac Tanganyika ont envahi les plages et les constructions érigées sur le littoral. Les pertes économiques sont à déplorer. Des employés ont été sommés d’observer un chômage technique consécutif à la chute sensible des ventes. Les chiffres d’affaires stagnent. Les bars-restaurants sont inondés, la plupart des plages sont devenues inaccessibles. Ce phénomène est imputable à l’abondance de la pluviométrie enregistrée au niveau de la sous-région. Il est à noter que les pluies et les débits d’entrée d’eau (en provenance des affluents) influencent le niveau des eaux du lac.

Les opérateurs économiques retiennent leur souffle au cours de la saison sèche. L’activité économique reprend timidement. Les plages sont de nouveau fréquentables, mais le niveau du lac ne s’estompe pas. La baisse des eaux est tellement lente que l’évaporation qui entraîne plus de 80 % de perte des eaux du lac ne parvient point à réduire le niveau du lac. Le danger persiste. D’ailleurs, les riverains craignent le pire avec la saison pluvieuse qui s’annonce. Des millions de personnes vivent directement ou indirectement du lac Tanganyika.

En 1964, l’eau du lac Tanganyika est montée jusqu’au niveau des bâtiments de la radio nationale. La route reliant la ville de Bujumbura au village de Gatumba était complètement sous l’eau.  Si jamais le même scenario se reproduisait, les dégâts seraient énormes. Les infrastructures socio-économiques telles que le port de Bujumbura, l’avenue du Large, l’aéroport et les hôtels, les habitants seront submergés. Les canicules enregistrées dans la plaine de l’Imbo n’augurent rien de bon.

A en croire les prévisions météorologiques saisonnières annoncées par l’Institut Géographique du Burundi (IGEBU), certaines régions du pays connaitront un déficit hydrique important au cours des trois prochains mois. Cela reste dans les prévisions et peu probable. De toutes les façons, il faudra s’attendre une remontée des eaux du lac Tanganyika.

Les riverains utilisent des moyens de bord pour lutte contre l’érosion côtière. Ils construisent des digues à l’aide des sacs de sables ou des troncs d’arbres. Cependant, il faut des solutions concrètes pour atténuer l’impact de la montée des eaux du lac. Celles-ci comprennent le déménagement des populations surexposées, le respect de la zone tampon. Sur le long terme, on peut envisager la construction des digues en dur sur le littoral pour stopper l’avancée progressive des eaux du lac.

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