Dans une séance de questions orales retransmises sur les ondes de la radio nationale, le Sénat en son rôle de contrôleur vient de lever le voile sur les effets de la crise économique sur les revenus des ménages. Les trois ministres invités à l’hémicycle de Gitega n’ont pas réussi à convaincre les sénateurs quant aux motivations du gouvernement d’intervenir dans la fixation des prix de certains produits locaux et leur respect.
Benjamin Kuriyo, Directeur de publication
La commercialisation du sucre, des produits Brarudi et le nouveau format de collecte les frais de location des stands dans les marchés gérés par l’Etat ont dominés les débats. Par rapport à la nouvelle hausse généralisée des prix des produits fabriqués localement, la ministre du Commerce évoque trois principales causes, à savoir : les effets de la pandémie de Coronavirus, la hausse des prix du carburant et la dévaluation de la monnaie Burundaise. Pour Mme Marie Chantal Nijimbere, ces trois facteurs combinés poussent les industriels à réviser les prix, car les coûts de production et la logistique sont en nette augmentation. Elle déclare que le rôle du gouvernement est de mettre en place un cadre légal adéquat et d’initier des réformes pour appuyer les investisseurs. Sinon, ces derniers doivent avoir la liberté de fixer les prix en fonction des intrants et du contexte économique.
Le président du Sénat est revenu sur l’interventionnisme des pouvoirs publics dans la fixation des prix. Pour lui, c’est normal que l’Etat régule les prix des produits stratégiques, mais il s’agit d’une aberration quand le gouvernement s’invite dans la fixation des prix des produits non stratégiques. Il s’inscrit en faux contre la volonté du gouvernement d’harmoniser les prix de la viande à l’échelle nationale. Comment se fait-il que le gouvernement intervient à ce niveau-là alors qu’il ne maîtrise pas les facteurs de production. Il faudra laisser le marché s’autoréguler, car cela décourage les opérateurs économiques sur l’ensemble de la chaine de valeur. De par le passé, dénonce-t-il, le gouvernement à travers la fameuse agence de collecte de la récolte « ANAGESSA » a proposé un prix d’achat aux producteurs des céréales pour les revendre à plus cher aux consommateurs. Pour le moment, les agriculteurs deviennent réticents à vendre leur récolte selon le prix de référence. Les contreperformances de cette agence ne sont plus à démontrer. Les pertes liées au système de collecte et de gestion de la production céréalière sont incommensurables.
Les sénateurs s’inquiètent sur la hausse généralisée des prix des produits, car il revient au consommateur de supporter le coût supplémentaire. Les commerçants font tout pour préserver