Le ministère des Transports demande aux transporteurs de respecter les lignes, de peindre les véhicules conformément aux prescrits, de ne pas clôturer le travail avant 18 heures et d’éviter l’excès de vitesse et le mauvais chargement. En cas de manquement, il appelle au renforcement du contrôle routier
Les mesures prises par le directeur général au ministère des Transports ce vendredi 22 février 2019 sont le résultat de la réunion du mercredi 20 février 2019. Y participaient le ministère des Transports, la Mairie de Bujumbura, la Police Spéciale de Roulage et de Sécurité Routière (PSR), la Police antiterroriste et l’Association des Transporteurs du Burundi (ATRABU).
«La réunion concernait l’étude des stratégies à mettre en place pour pallier aux longues files d’attente aux gares routières en mairie de Bujumbura et le transport rémunéré des personnes d’une façon générale», signale Consolateur Nitunga, directeur général au ministère des Transports.
Les longues files d’attente toujours préoccupantes
C’est dans l’assemblée générale de l’ATRABU du 07 mars 2018 que les transporteurs ont décidé d’exploiter les bus par ligne en mairie de Bujumbura. Ce qui a été matérialisé au mois de mai de la même année. Un des objectifs de cette amélioration du transport était d’alléger les souffrances des passagers qui attendaient les bus pendant de longues durées. Le nouveau système allait permettre de réduire les délais d’attente des passagers, passant de 20 minutes à 5 minutes.
Cependant, les longues files d’attente reste un casse-tête surtout pendant les heures de pointe. Pour faire face à ce problème, M. Nitunga rappelle que tous les bus doivent porter des autocollants et être affectés respectivement selon les directions. Cela dans le but de faire respecter les indications des directions gravées sur ces autocollants.
Par ailleurs, ajoute-t-il, la pénurie de carburant peut être la cause du manque de bus et, partant, des longues files d’attente. A cela, le directeur général au ministère des Transports promet à l’ATRABU de disponibiliser les stations-services destinées à servir les véhicules faisant le transport rémunéré des personnes. Et de renchérir : « Aucun bus n’est autorisé à clôturer le travail avant 18 heures ». Sans toutefois préciser l’heure de clôturer du travail, l’ATRABU et le ministère estiment que le dernier bus rentrera avec le dernier client qui sera sur la gare.
La lutte contre la concurrence déloyale
Les véhicules d’affaire promenade sont souvent utilisés dans le transport rémunéré comme le reconnaît le directeur général des Transports. Cela occasionne une concurrence déloyale. Pour éviter ce problème, il informe que tous les véhicules (inclus les véhicules appartenant aux agences de voyage) faisant le transport rémunéré des personnes dans la mairie de Bujumbura doivent être peints en bleue-blanc depuis le 22 février 2019. Ceux faisant le transport rémunéré des personnes à l’intérieur du pays doivent être peints en jaune-blanc.
Au cas contraire, il invite la police à jouer son rôle. Curieusement, à la rédaction de cet article le 26 février 2019, ces véhicules circulent et vaquent à leurs activités librement.
Un charroi vétuste
La vétusté des bus est l’une des causes des longues files d’attente aux gares routières. Datant des années 1980, les bus utilisés dans le transport rémunéré des personnes tombent souvent en panne ou roule à petite vitesse. « Le gouvernement a déjà montré la volonté de renouveler le charroi des bus en exonérant des impôts et des taxes les bus main droite de plus de 30 places importées. Il cherche également les bailleurs pour financer le secteur du transport », déclare M.Nitunga.
Il reconnait aussi que les transporteurs ont demandé la tenue en compte de l’année de fabrication des bus importés, car les nouveaux bus restent toujours chers. Selon lui, le gouvernement n’a jamais été un obstacle pour toute réforme allant dans le sens de l’amélioration du transport. Bien que la requête n’ait pas eu de réponse favorable, il tranquillise que l’administration la tient à cœur.
« Nous encourageons les transporteurs à se regrouper en associations ou en coopératives. Cela afin qu’il leur soit facile d’avoir accès au crédit et d’acheter des bus neufs », précise ce haut cadre du ministère des Transports.
Les véhicules type « Probox » dans le viseur de la lutte contre le désordre
Selon M.Nitunga, les véhicules de type « Probox » sont renommés dans le mauvais chargement et l’excès de vitesse. Ce qui est contre indiqué dans le code de la circulation routière.
L’article 488 du code de la route de 2012 stipule que la vitesse maximale à ne pas dépasser pour le transport des personnes est de 70 kilomètres à l’heure en transport d’agence et sur toute l’étendue du territoire national. Il est de 40 kilomètres à l’heure en transport public urbain. Et, enfin, il est de 70 kilomètres à l’heure en transport public interurbain et sur toute l’étendue du territoire national.
Pour ce qui est des pénalités, les contrevenants s’exposent à des amendes situées entre 50 000 FBu et 150 000 FBu.
Un projet de loi mettant en place des mesures pouvant aller de la rétention du permis de conduire à son retrait définitif a été adopté le 25 janvier 2018. Cela suivant la gravité ou la fréquence des infractions de la part du titulaire.
Charles Ntirampeba, secrétaire général de l’ATRABU salue toute mesure qui va dans le sens de l’amélioration du transport. Il rassure que l’association va toujours corriger tout manquement de ses membres surtout ceux du comité mixte de sécurité pointés du doigt dans le désordre observé sur les files d’attente. Et de conclure : « Les récalcitrants seront traduits devant la police pour plus de corrections ».
Cette association des transporteurs vient de sortir un communiqué ce mercredi 27 février que même les bus faisant le transport rémunéré à l’intérieur du pays sont conviés de renforcer le soir. Cela dans le but de faire face aux files d’attente sur les gares routières.