Le parc de la Rusizi est menacé par les activités agricoles et funéraires. Pour limiter les dégâts, l’administration et l’OBPE rappelle la population à l’ordre. Le gouvernement a lancé déjà des activités de délimitation du parc. Et pas mal d’activités de valorisation de cette richesse du pays sont prévues. Les détails dans ce numéro
Le parc de la Rusizi est sous la menace des activités anthropiques. Comme l’ont constaté les journalistes environnementalistes, ce parc situé dans la commune de Gihanga est menacé par les activités agricoles.
On y trouve de grandes étendues de champs de cultures diversifiées. Une autre menace non négligeable est constituée par le cimetière de Mpanda situé à cet endroit qui grignote progressivement l’étendue du parc. Ce qui est inquiétant est que cela se fait au vu et au su des administratifs.
Les gardes forestiers trouvés sur place ne nient pas les faits. «Nous nous présentons toujours dans ce parc pour lutter contre les gens qui ont tendance à dégrader ce parc en y pratiquant des activités agricoles. Pourtant, nos efforts sont limités. Nous ne parvenons plus à les chasser. Nous nous retrouvons avec des champs de différentes cultures », expliquent-ils.
Le personnel de protection du parc de la Rusizi insuffisant
Parmi les raisons qui expliquent cette menace liée aux activités anthropiques, il y a l’insuffisance des effectifs des gardes forestiers qui n’est pas suffisant. Actuellement, seulement 4 gardes forestiers dont trois hommes et une dame assurent la protection du secteur Palmeraie.
Ils indiquent qu’il est difficile de parcourir plus de 5000 ha par jour pour seulement le secteur Palmeraie. Malgré pas mal de défis liés à leur effectif insuffisant et au manque de matériels adaptés à la sécurité, ils précisent qu’ils sont toujours à l’œuvre dans leur mission de protéger le parc de la Rusizi. La preuve est que pas mal de matériels utilisés par les destructeurs de ce parc ne cessent d’être saisis. Ce sont entre autres les houes, les machettes et les bicyclettes.
Un environnementaliste appelle le gouvernement à prendre des mesures strictes
Innocent Banirwaninzigo, environnementaliste appelle le gouvernement à prendre des mesures strictes pour protéger ce parc, car il est menacé à tous les niveaux. Il cite comme menaces principales les activités champêtres et funéraires ainsi que les inondations.
Parmi les actions à entreprendre dans l’urgence, il évoque l’augmentation du personnel chargé de la protection du parc de la Rusizi et l’implication des forces de défense et de sécurité. De plus, il demande la délocalisation immédiate du cimetière située dans ce parc.
Plus de 30 pompes funèbres dans le parc de la Rusizi
L’administrateur de la commune de Gihanga affirme que le parc de la Rusizi est menacé. Déjà, on arrive à plus de 30 pompes funèbres qui effectuent des activités funéraires dans ce parc. Pourtant, il fait remarquer qu’il doit être protégé, car il contribue à l’atténuation des effets du changement climatique.
Attention à sa disparition
Le directeur général de l’Office Burundais pour la Protection de l’Environnement (OBPE) insiste sur la protection du parc de la Rusizi, car s’il advenait qu’il disparaisse, les conséquences seraient fâcheuses.
La rivière Rusizi serait aussi affectée. Il y a risque de tarissement de cette rivière, car il y a une relation entre les eaux de la rivière Rusizi et la nappe phréatique dudit parc qui est située à moins de deux mètres.
De plus, il y aura diminution des quantités de poissons vivant dans le lac Tanganyika, car des études réalisées par l’OBPE en collaboration avec un institut Belge qui produit des études scientifiques montrent qu’il y a une relation entre la quantité des poissons vivant dans le lac Tanganyika et les hippopotames vivant dans la rivière Rusizi et le lac Tanganyika.
Il a été découvert que la bouse des hippopotames désinfecte la zone de frayère, là où les poissons pondent des œufs pour se reproduire.
De plus, l’envahissement de ce parc va aggraver les effets du changement climatique dans la commune Gihanga. Déjà, 4 collines de ladite commune sont menacées par le déficit hydrique.
C’est la raison pour laquelle, il demande à tout le monde d’être unanime quant à la protection du parc de la Rusizi pour limiter les dégâts. Pour le moment, on a lancé les travaux de délimitation de tout le parc de la Rusizi pour matérialiser la volonté du gouvernement de protéger cette richesse du pays.
Quid des activités prévues pour tirer profit du parc de la Rusizi?
Et d’ajouter que le parc de la Rusizi attire les touristes. Pour le valoriser et essayer de tirer profit de ce dernier, il fait remarquer qu’il est prévu de réhabiliter le bureau du parc de la Rusizi qui a été pour le moment mis à mal par les inondations causées par la montée des eaux du lac Tanganyika couplée avec le débordement de la rivière Rusizi.
On va aussi construire dans ce parc une zone d’observation et doter de l’OBPE d’un bateau motorisé pour permettre aux visiteurs de contempler la biodiversité du parc de la Rusizi et du lac Tanganyika. On compte aussi tracer des pistes d’accès dans le parc de la Rusizi pour faciliter la circulation des visiteurs qui s’y rendent en véhicules.
Notons que le parc de la Rusizi est constitué de deux secteurs à savoir le Palmeraie et le Delta. Il s’étend sur une superficie de 10 673 ha.