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Le potentiel du café et celui des minerais limités

Le secteur du café est vital pour l’économie burundaise, mais il est confronté à des contraintes structurelles qui limitent son potentiel. Le pays fait face à des difficultés dans le secteur minier et les secteurs porteurs de croissance. Cela ressort des réunions tenues du 17 au 28 mars 2025 par le Fonds Monétaire International (FMI) avec les autorités burundaises et d’autres homologues des secteurs public et privé à l’occasion des consultations annuelles de 2025.

La reprise de l’extraction minière et la signature de nouveaux contrats pourraient accroître les recettes d’exportation de l’or et les réserves de change, et ainsi assouplir les restrictions aux importations à l’avenir.

 

Dans un article publié le 15 avril 2025 articulant le contenu des réunions, les services du FMI saluent les efforts déployés par les autorités burundaises pour vendre le café burundais à des prix plus élevés. Cela pour combler l’écart entre les prix à l’exportation et les prix mondiaux du café. « Toutefois, des pratiques agricoles dépassées, un accès limité au financement et aux intrants et un sous-investissement dans la transformation continuent de peser sur la productivité », lit-on dans l’article. Celui-ci signale que la prime de change représente un défi majeur pour le secteur, car la conversion des recettes d’exportation au taux officiel décourage les agriculteurs et encourage la contrebande et les prix de transfert.

Et de renchérir : « Il sera essentiel de renforcer les coopératives, d’améliorer les infrastructures, de promouvoir la valeur ajoutée et de garantir un environnement réglementaire stable et une répercussion plus large des prix internationaux vers les petits producteurs de café. Cela afin de stimuler la compétitivité des exportations et d’attirer les investissements ».

Le secteur minier toujours improductif

Les services du FMI signalent que les contrats signés pendant les années précédentes n’ont pas généré de recettes d’exportation. Et de rappeler : « Conscientes des difficultés rencontrées par le secteur minier, les autorités ont engagé des politiques résolues pour restructurer ce secteur et accroître ses recettes d’exportation ». Elles ont rompu des contrats improductifs et s’efforcent de faire en sorte que le pays reçoive les paiements miniers en amont des projets. Cela au lieu d’attendre la fin du cycle d’extraction et de traitement, comme cela a été le cas dans le passé. Ces services proposent l’amélioration du cadre de gouvernance et la transparence du secteur, notamment en adhérant à l’Initiative pour la Transparence des Industries Extractives (ITIE), essentielle pour exploiter le potentiel du secteur.

Les résultats de la réunion indiquent que le déficit courant devrait se réduire à court terme étant donné la poursuite de la compression des importations. Ils annoncent que le déficit courant du Burundi s’est amélioré en 2024 et devrait continuer à baisser en 2025. La réduction du déficit des transactions courantes est principalement due à la baisse des importations.

A leur tour, les principales exportations ont diminué notamment en raison de la sous-facturation croissante des exportations agricoles. A moyen terme, la hausse des prix mondiaux du café et de l’or devrait stimuler les recettes d’exportation. La reprise de l’extraction minière et la signature de nouveaux contrats pourraient accroître les recettes d’exportation de l’or et les réserves de change, et ainsi assouplir les restrictions aux importations à l’avenir.

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