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Le quotidien, une inspiration intarissable pour les écrivains

La littérature ne se nourrit que rarement de la seule fiction. Si les bons écrits sont puisés dans culture, le quotidien sert à la fois de repère et  de fil conducteur sans lesquels une histoire, une nouvelle, un poème ou un récit serait difficilement lisible

Sébastien Katihabwa est l’exemple qu’Alexis Nisengwe,  l’animateur du café littéraire de ce jeudi a choisi pour parler de l’importance du quotidien dans  la littérature burundaise. Il  a bien choisi son exemple car, effectivement, que ce soit dans les premiers ouvrages  de Katihabwa ‘’Magume ou les ombres du sentier’’,  ‘’La revanche du destin’’, ‘’Kuvuga undaba’’  ou dans ses autres ouvrages, le quotidien sert à la fois de trame et de décor  à cet  auteur prolifique. Cela  n’est pas valable pour la littérature burundaise seulement  d’autant plus que la littérature ou plutôt l’art en général est universel. Stendhal lui-même ne disait-il pas qu’un ‘’roman est comme un miroir qu’on promène à travers la société’’ ?  Que serait devenu  ‘’Les Misérables’’ de Victor Hugo s’il ne s’était pas inspiré du vécu quotidien de son peuple ? ‘’Madame Bovary’’ serait-il devenu ce grand classique de la littérature française qu’on connait si Gustave Flaubert  ne l’avait pas puisé dans le quotidien de la société de son époque ? Et ‘’Baho’’ ? La plume absolument exquise de Roland Rugero aurait-elle acquis cette savoureuse odeur subliminale s’il ne l’avait ancré dans le quotidien authentique des Burundais ?

Le plus important c’est de travailler artistiquement son œuvre pour que le Français, le Belge, le Russe, etc. qui lit un roman, un récit ou un poème burundais ait envie de continuer et de découvrir par la suite notre culture à travers le vécu quotidien

« Lire c’est voyager »     

S’inspirer du quotidien pour pondre des œuvres artistiques est bon pour un artiste du moment qu’il ne sert pas sa communauté seulement, mais tout le monde. Dès lors, un roman qui s’inspire beaucoup du quotidien français intéresse-t-il vraiment   un lecteur burundais ? « Oui, car  lire  c’est voyager. On a besoin de connaître ce qu’est l’autre, ce qu’il vit. En plus c’est un bon moyen de faire connaître et d’exporter la culture et la tradition », dixit Audrey Carmel Igiraneza, poète, slameur et animateur du café littéraire du mois d’août. A travers les romans français, on voyage à  Paris, à Lyon, à Toulouse, etc., sans quitter le Burundi. On découvre le quotidien des gens d’ailleurs à travers les écrits et c’est génial. Le plus important c’est de travailler artistiquement son œuvre pour que le Français, le Belge, le Russe, etc. qui lit un roman, un récit ou un poème  burundais ait envie de continuer et de découvrir par la suite notre culture à travers le vécu quotidien, a souligné M. Igiraneza qui était venu participer au café littéraire de ce jeudi organisé par l’Institut Français du Burundi (IFB). Cela est d’autant plus important qu’il n’y a pas de critiques littéraires au Burundi. On ne sait pas connaître d’avance que tel ouvrage ou tel autre est réputé ou pas.  Les étrangers ou même les jeunes qui voudraient lire les auteurs burundais manquent souvent de repères. Les livres locaux ne sont pas cotés. Ceux qui s’inspirent du quotidien peuvent peut-être aider à contourner cet obstacle d’une certaine façon, d’après M. Igaraneza.

La beauté et l’esthétique, deux carburants de  la création littéraire

La valeur d’une  œuvre littéraire n’est pas seulement le résultat du cadre d’inspiration. Elle dépend aussi de la manière de traiter son thème. La beauté et l’esthétique ont  beaucoup de places dans la création littéraire. La saveur linguistique, le rebondissement et le suspens font le reste. C’est donc plusieurs ingrédients qu’il faut réunir et savoir mixer pour faire une bonne œuvre littéraire. On écrit sur l’amour depuis la nuit des temps. Cela n’empêche pas qu’on continue à écrire  de bons romans d’amour maintenant. C’est la même chose pour le quotidien. C’est la manière de le faire qui compte, a révélé au reporter de Burundi Eco M. Joseph Butoyi, Président de l’Association des Ecrivains du Burundi et Président du Conseil d’Administration de la Coopérative de Promotion des Œuvres Littéraires et des Auteurs du Burundi (COPOLAB) également membres de l’administration de l’Office Burundais des Droits d’Auteur (OBDA).

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