Le Réseau des Institutions de Microfinance du Burundi (RIM) organise une campagne de formation à l’endroit des cadres et agents des Institutions de Microfinance (IMFs). Cette formation qui s’étend sur 5 mois porte sur le thème «Gestion et recouvrement des crédits offerts par les IMFs»
Salvator Nizigiyimana du ministère en charge du développement communautaire : « Je salue l’initiative du RIM et du Fida de renforcer les capacités des cadres et agents des IMFs sur certaines thématiques».
Sous le financement du Projet d’Appui à l’Inclusion Financière Agricole et Rurale (PAIFAR-B), un projet du gouvernement financé par le Fonds International pour le Développement Agricole (FIDA) au Burundi, le Réseau des Institutions de Microfinance (RIM) a procédé lundi le 5 septembre 2022 au lancement de la campagne de formation à l’endroit des cadres et agents des institutions de microfinance sur le thème «Gestion et recouvrement des crédits accordés par les IMFs».
Selon Marie Louise Kamikazi, Directeur Exécutif du RIM, le choix de ce thème a été motivé par le fait que les IMFs doivent assurer le bon recouvrement des crédits qu’elles accordent aux clients. «C’est dans cette logique que nous voulons doter les cadres et agents de ces institutions de microfinance des ’outils adaptés de recouvrement des crédits et de gestion des impayés», fait savoir Kamikazi. On va leur permettre de bien gérer et de bien analyser les crédits. De plus, ils seront informés sur les types de crédits et ceux qui sont appropriés pour les différents clients. La gestion des impayés sera aussi abordée ainsi que la manière dont on peut les éviter. Tout cela dans l’objectif de parvenir à sécuriser le portefeuille des crédits accordés. Dans ce sens, on pourra booster le niveau de remboursement des crédits.
Selon Madame Marie Louise Kamikazi, la raison pour laquelle on insiste sur la gestion des crédits est qu’en milieu rural chez les agriculteurs et les commerçants, le taux des impayés est élevé. Il dépasse 10% et peut même arriver à 30% en cas defléaux climatiques. Par contre, chez les salariés, le taux des impayés est minime et varie entre 1% et 2%. Madame Marie Louise Kamikazi souligne alors que cette formation qui s’étend sur 5 mois vient à point nommé pour éviter que les IMFs tombent en faillite suite à la mauvaise gestion des crédits. Elle précise que dans les conditions normales, le taux des impayés ne devrait pas dépasser 5% à10%.
La FENACOBU plus considérée
Elle a fait remarquer que la Fédération Nationale des Coopératives d’Epargne et de Crédit du Burundi (FENACOBU) se taille une plus grande portion de la campagne. La raison est que cette IMF couvre presque tout le territoire national et dispose de beaucoup de nouveaux agents. Ainsi, en parallèle à cette formation sur «la Gestion et recouvrement des crédits offerts par les IMFs», il se tient en faveur des cadres et agents de la FeNACOBU ; à Gitega et à Ngozi, une formation sur le thème : « Gestion de la relation clientèle dans une IMF ».En effet, les agents de la FENACOBU ont urgemment besoin de formations liées à l’accueil des clients et à la restructuration des services. La formation en question leur permettra d’assurer la sécurité et la rentabilité des activités du guichet.
Marie Louise Kamikazi demande au gouvernement d’appuyer beaucoup les IMFs pour gagner le pari et remercie le Fida qui, à travers le projet PAIFAR-B, a jugé bon de financer cette formation.
A côté de la formation sur la gestion et le recouvrement des crédits pour les cadres et agents du secteur de la microfince et la gestion de la relation client des IMF particulièrement pour la FENACOBU, les participants seront aussi formés sur la finance agricole et rurale, la finance durable et verte, le genre et l’inclusion financière ainsi que le développement des chaines de valeur.
Callixte Masabo, Coordonateur du projet PAIFAR-B se réjouit du fait que le RIM s’engage à redoubler d’efforts dans la professionnalisation du secteur de la microfinance au Burundi. Il a ajouté que le RIM et le PAIFAR-B ont la même mission de réduire la pauvreté de la population à travers l’augmentation de l’inclusion financière en lui permettant d’ accéder aux crédits pour pouvoir initier des activités génératrices de revenus.
Salvator Nizigiyimana qui a représenté dans ces assises le ministère en charge du développement communautaire salue l’initiative du RIM et du Fida de renforcer les capacités des cadres et agents des IMFs sur certaines thématiques. Il a promis d’accompagner le RIM dans la bonne gestion des crédits accordés aux clients par les IMFs, et surtout ceux du monde rural constitués en grande partie par les agri-éleveurs, car cela rime avec l’objectif du gouvernement de promouvoir le développement des coopératives collinaires. Selon lui, cela n’est possible qu’en garantissant l’accès aux crédits, car nul n’ignore qu’aucun développement n’est possible sans la monétarisation de la société. Pour arriver à cet objectif, il indique que le gouvernement a encore besoin de l’appui du RIM malgré certaines initiatives déjà prises comme la création des banques pour les jeunes et les femmes, etc. Et d’ajouter que le renforcement des capacités à l’endroit des éluslocaux qui vont appuyer le RIM dans la gestion et le recouvrement des crédits offerts aux clients est une nécessité.
Notons que le RIM est une association professionnelle créée en 2002 et composée de 41 IMFs. Et bientôt, il sera composé de 43 IMFs, car il y a déjà 2 qui viennent d’être agréées par la BRB.