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Le spectre d’insécurité alimentaire plane

La journée mondiale de lutte contre la faim a été célébrée samedi le 15 juin 2024.Cela au moment où le Burundi connait une mauvaise conjoncture économique. Les prix des denrées alimentaires augmentent exponentiellement. Certains champs de cultures ont été ravagés par les inondations. Le gouvernement est appelé à prendre des mesures pour stabiliser l’économie du pays

Près de 40 000 hectares de champs ont été endommagés, soit 10 % des superficies sous cultures vivrières du pays pendant la saison culturale 2024A.

Le Burundi est confronté à des difficultés économiques et à un certain nombre de crises, notamment les pluies torrentielles, les inondations et les glissements de terrain qui empirent la situation socio-économique du pays et impactent négativement la production agricole alors que 80% des ménages vivent de l’agriculture et des activités connexes. 23 109 ménages affectés par le changement climatique rapportent avoir perdu leurs champs de cultures et que près de 40 000 hectares de champs ont été endommagés, soit 10 % des superficies sous cultures vivrières du pays pendant la saison culturale 2024A. Les pénuries des devises et celles du carburant provoquant la volatilité des prix des produits alimentaires doublées du déficit hydrique s’observent aussi. Tout cela a un fort impact sur la sécurité alimentaire et les moyens de subsistance des ménages. Ces derniers se retrouvent dans le besoin d’une assistance humanitaire.

Insuffisante production alimentaire

Le directeur national de l’Ong locale Parole et Actions pour le Réveil des Consciences et l’Evolution des Mentalités (PARCEM) estime que la production alimentaire n’est pas du tout suffisante pour nourrir toute la population burundaise puisqu’il y a certaines plantes qui ont connu une baisse de production, à savoir : les bananes et les pommes de terres suite à la non mobilisation des produits phytosanitaires pour faire face aux maladies qui les assaillent. Faustin Ndikumana annonce que l’analyse faite dans les années antérieures a montré que 70 % de la population burundaise est déjà dans l’insécurité alimentaire chronique et 40% dans la malnutrition infantile.

M.Ndikumana est revenu aussi sur la surproduction du maïs pendant la saison culturale 2024 A.  Il a indiqué qu’il est difficile d’affirmer qu’on est dans une situation de surproduction alors qu’on n’a pas de statistiques pour évaluer les besoins alimentaires des Burundais en entièreté par an. Et d’ajouter : « Le transport des marchandises et de la production agricole n’est pas assuré suite à la pénurie du carburant. Une fois assuré, le coût de transport est exorbitant à un niveau qui dépasse l’entendement. Si le flux commercial n’est pas fluide, cela veut dire que la situation est catastrophique ».

Pour pallier à ce problème, Faustin Ndikumana recommande au gouvernement de prendre des mesures urgentes et concrètes afin de permettre aux gens d’aller s’approvisionner dans les pays de la sous-région pour stabiliser l’économie du pays.

Selon le bulletin de l’Indice des Prix à la Consommation (IPC) du mois de janvier 2024 publié par l’Institut National de la Statistique du Burundi, le taux d’inflation annuel (indice hors carburant, énergie et produits frais) général s’établit à +26,1% et celui des produits alimentaires s’élève à 34,9 %.

Dans le budget   général de l’Etat, exercice 2023-2024, le montant alloué à la nutrition à travers les cinq systèmes, à savoir : la Santé, le Système alimentaire, l’Eau, Hygiène et Assainissement (EHA), la Protection Sociale et l’Education s’élevait à 31,2 milliards de francs burundais contre 21,0 milliards de francs burundais pour l’exercice 2022-2023.

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