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Le thé du Burundi serait-il en voie de régression ?

La production du thé évolue en dents de scie. Pourtant, le thé est l’une des plantes exportées qui figure parmi les principaux produits générateurs de devises. Les théiculteurs se lamentent du faible coût du thé par rapport aux autres cultures d’exportation comme le café.

Le thé favorise la baisse du cholestérol, active le métabolisme tout en renforçant l’immunité. Il est à la fois un anti inflammatoire et un anti hypertenseur.

Le thé fait parti des produits générateurs de devises au Burundi. Cependant, il nécessite beaucoup d’énergies de la plantation à la récolte. Le thé est cultivé dans six provinces du pays à savoir : Cibitoke, Kayanza, Muramvya, Mwaro, Bururi et Bujumbura. Dans toutes ces provinces, les terres appartiennent aux théiculteurs qui vendent les feuilles vertes à l’Office du Thé du Burundi (OTB) qui, à son tour, les transforme en thé sec, prêt à être consommé.

Qu’il soit vert ou noir, le thé burundais regorge de nombreuses propriétés médicales. Il favorise la baisse du cholestérol, active le métabolisme tout en renforçant l’immunité. Il est un anti inflammatoire et un anti hypertenseur. Le thé est aussi une tisane pour la santé humaine et un stimulant rafraichissant. Grâce à ses propriétés antioxydantes, il réduit considérablement les problèmes cardiovasculaires et digestifs.

Une instable production du thé

Au mois de juillet 2021, la production de thé en feuilles vertes a diminué de 8,5%, se fixant à 2.403,7 contre 2.628,1 tonnes en 2020, en liaison avec la mauvaise pluviosité. De même, la production cumulée a légèrement diminué de 2,5%, s’établissant à 35.257,1 tonnes contre 36.171,6 tonnes en 2020, lit-on dans le bulletin mensuel de la Banque de la République du Burundi(BRB).

Lors du lancement de la 5ème édition de la Convention et d’Exhibition du thé africain en juillet 2022, le directeur commercial de l’Office du Thé du Burundi Emmanuel Ndayiziga a déclaré que la production annuelle du thé au Burundi était de 12 mille tonnes. Il a ajouté que c’est une faible production comparée à celles des autres pays africains.

Selon encore le bulletin mensuel de la Banque de la République du Burundi(BRB) du mois d’août 2022, la production du thé en feuilles vertes a augmenté de 35,8 %, se fixant à 2.660,7tonnes contre 1.958,8 tonnes à la même période 2021, en liaison avec la bonne pluviosité. De même, la production cumulée a augmenté de 0,6 % s’établissant à 37.430,7tonnes contre 37.215,9 tonnes à la même période de 2021.

Paul Manirakiza, représentant des théiculteurs du Burundi a signalé que puisque les jeunes ne s’intéressent pas à la culture du thé, alors que cette plante nécessite beaucoup de travaux d’entretien, les champs ont été abandonné dans certaines localités, car les propriétaires sont des vieux et n’ont pas assez de force pour entretenir leurs champs. Cela fut un grand défi. Ce représentant demande au gouvernement d’augmenter le prix du thé par kilo pour motiver les théiculteurs. Il ajoute aussi qu’ils sont prêts à fournir beaucoup d’efforts pour que le thé burundais soit bien acheté sur le marché international.

Quant à l’Office du Thé du Burundi, il envisage de récupérer les plantations abandonnées pour les remettre aux coopératives. Ces dernières partageront les dividendes avec les propriétaires des terres.

Quid de la non évolution des prix du thé?

Avec la venue de l’usine Prothem (promotion théicole de Mwaro, une usine privée), le prix d’un kilo de thé est passé de 180 FBu à 250 FBu, soit une hausse de 70 FBu. Le prix a monté en flèche en 2011 ou 2012 grâce à la concurrence exercée par cette société. L’Office du Thé du Burundi (OTB) était jusque-là la seule usine à thé et détenait le monopole de la commercialisation de ce produit.

Depuis 2012, le prix des feuilles vertes de thé par kilo était de 250 FBu. En septembre 2021, Déo Guide Rurema ex-ministre de l’Agriculture a annoncé que ce prix va passer de 250 FBu à 280 FBu. Cette hausse du prix du thé a donné un espoir aux théiculteurs qui commençaient à abandonner cette plante et demande encore au gouvernement que ce prix soit augmenté comme cela s’est fait pour le café. La directrice agronomique de l’OTB souligne que le prix du thé varie selon le taux de production.

L’insuffisance de la quantité à exporter

Etant la deuxième culture d’exportation après le café au Burundi, la quantité de thé vendue à l’étranger diminue progressivement. Certains champs théicoles sont abandonnés et d’autres sont remplacés par des champs d’autres cultures.

Selon les données de la Banque de la République du Burundi, la quantité du thé exportée est passée de 11.145,2 tonnes en 2015 à 8.832,2 tonnes en 2020, soit une diminution de 20,75% sur une période de 5 ans. Les recettes ont aussi baissé, passant de 50.068,9 millions de FBu en 2017 à 46.407,2 millions FBu en 2018 avant d’atteindre 40.192,4 millions FBu en 2020.

Selon le bulletin trimestriel des statistiques de l’Office Burundais des Recettes (OBR) de 2022, la valeur d’exportation du thé était de 12 990,2 millions FBu ; soit 13,0% des exportations totales.

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